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Le langage - dissertations de philosophie

  • L’expérience partagée est-elle forcément la fin de l’expérience personnelle ?
  • En apprenant sa langue maternelle n'apprend-on qu'à parler ?
  • Est-il dans la nature de la parole d’être à la fois véridique et mensongère ?
  • Est-il sage de peu parler ?
  • La langue universelle est-elle réalisable ?
  • La parole est-elle le meilleur moyen d'échanger des idées ?
  • La pluralité des cultures est-elle un obstacle à l'unité du genre humain ?
  • La rhétorique est-elle utile ?
  • Le langage est-il ce qui nous rapproche ou ce qui nous sépare ?
  • Le langage est-il le propre de l'homme ?
  • Le langage est-il objet de science ?
  • Le langage n'est-il qu'un instrument ?
  • Le langage n’est-il qu’un outil ?
  • Le langage n’est-il qu’un outil de la pensée ?
  • Le langage nous trahit-il ?

Dissertations corrigés de philosophie pour le lycée

Catégorie : Le langage

Le langage, cette capacité distinctive qui permet à l’humanité de communiquer, transcende les frontières culturelles et temporelles. La philosophie du langage explore la nature du langage, son rôle dans la pensée, et la manière dont il construit la réalité. En examinant la linguistique, la sémantique et la pragmatique, nous plongeons dans les profondeurs de la communication humaine.

dissertation sur le langage en philosophie

En quel sens les mots nous apprennent-ils à penser ?

La dissertation qui suit se penche sur l’interrogation suivante : en quoi les mots nous instruisent-ils à penser ? Nous analyserons d’abord la nature intrinsèque du langage, puis l’impact des mots sur notre processus de réflexion.

  • Dissertations
  • La conscience

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Bien parler, est-ce bien penser ?

Aborder la philosophie de la communication implique d’interroger le lien entre langage et pensée. La question « Bien parler, est-ce bien penser ? » nous invite à examiner ce rapport entre l’excellence de l’expression orale et la qualité de la réflexion intellectuelle.

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Peut-on parler pour ne rien dire ?

La dissertation philosophique qui suit aborde la question : « Peut-on parler pour ne rien dire ? ». Cette interrogation nous invite à réfléchir sur la nature et la finalité du langage, ainsi que sur le rapport entre le discours et la pensée.

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Le langage peut-il être un obstacle à la recherche de la vérité ?

La dissertation philosophique qui suit se penche sur la question du langage en tant que possible entrave à la quête de vérité. Nous analyserons les différentes perspectives et théories philosophiques pour évaluer cette affirmation.

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En apprenant sa langue maternelle n’apprend-on qu’à parler ?

La dissertation philosophique qui suit explore la question de savoir si l’apprentissage de la langue maternelle se limite à l’acquisition de compétences orales. Nous examinerons les différentes dimensions de l’apprentissage linguistique, allant au-delà de la simple capacité à parler.

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Exemple de sujet : Peut-on parler pour ne rien dire ?

Si nous considérons le langage comme un instrument destiné à traduire la pensée, il semble impossible de parler pour ne rien dire. En effet, le langage dit toujours quelque chose. Il faut donc prendre ce sujet en un sens métaphorique pour essayer de savoir dans quelle mesure nous pourrions parler pour ne rien signifier, c’est-à-dire pour ne rien dire de particulier, dire des choses inutiles ou dépourvues de sens. En ce sens, la capacité pour le langage a toujours avoir du sens dépend de la capacité a toujours signifier quelque chose. Or, comme la raison humaine est limitée (nous ne pouvons tout savoir ni tout entendre), il apparaît que nous ne disons rien quand nous parlons si nous n’arrivons pas à formuler clairement ce que l’on veut dire ou à faire comprendre ce que l’on a dit. Toutefois, même dans ce cas, il est possible de nous demander si le langage ne traduit rien. Ce qui est absurde ou inutile dit encore des choses sur celui qui le dit.... [voir le corrigé complet]

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Le langage déforme-t-il la pensée ?

Centres étrangers 2023 • Dissertation

Sprint final

phiT_2306_06_01C

Centres étrangers • Juin 2023

Le langage déforme-t-il la pensée ?

dissertation

4 heures

20 points

Intérêt du sujet • Les élèves qui interviennent en cours observent parfois un décalage entre l’idée qu’ils avaient et ce qu’ils disent. De fait, il nous arrive souvent d’avoir du mal à formuler ce que nous pensons. Faut-il en conclure que nos mots sont impuissants à exprimer notre pensée, voire qu’ils la trahissent ?

Les clés du sujet

Définir les termes du sujet.

En un sens large, le langage désigne tout système de signes et de règles permettant la communication ou l’expression.

En un sens plus précis, il s’agit de la capacité d’inventer et d’utiliser des systèmes de signes conventionnels que l’on appelle des langues.

Une déformation correspond à un changement de forme.

Mais une chose déformée n’est pas seulement transformée : ce changement trahit la forme première, la dénature.

La pensée désigne un acte de notre esprit par lequel nous enchaînons des propositions ou des idées.

Une pensée correspond également au résultat de cet acte.

Dégager la problématique

phiT_2306_06_01C

Construire un plan

Tableau de 3 lignes, 2 colonnes ;Corps du tableau de 3 lignes ;Ligne 1 : 1. Le langage donne sa forme à la pensée; Cherchez la définition du logos. Quels sont ses deux sens ?L’ineffable existe-t-il vraiment ? Demandez-vous ce que signifierait prendre conscience de nos pensées sans le langage.; Ligne 2 : 2. Le langage déforme notre pensée; Mais comment exprimer une pensée singulière en utilisant des mots communs à tous ?Selon Bergson, le langage fausse et simplifie la pensée. Appuyez-vous sur le repère universel/général/singulier/particulier pour développer cet argument.; Ligne 3 : 3. Nous pouvons lutter contre la dénaturation de nos pensées; Mais comment peut-on utiliser le langage pour lutter contre cette tendance du langage ?Peut-on repousser ses limites ? Pensez à des usages différents du langage, comme la poésie ou la traduction.;

Les titres en couleurs et les indications entre crochets servent à guider la lecture mais ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.

Introduction

[Reformulation du sujet] Nos paroles reflètent-elles fidèlement nos pensées ? A priori , le langage semble être le moyen d’exprimer nos pensées en leur donnant une forme extérieure à nous. Pourtant, nous faisons parfois l’expérience d’une impuissance à exprimer ce que nous pensons : une fois formulée, notre idée nous semble changée ou appauvrie. Comment expliquer cet écart ? [Définition des termes du sujet] Le langage désigne tout système de signes et de règles permettant la communication ou l’expression. Dans un sens plus précis, il s’agit aussi du pouvoir d’inventer et de faire usage des systèmes de signes conventionnels que l’on appelle des langues. Déformer une chose c’est la transformer en la dénaturant. La pensée est un acte de notre esprit ainsi que le résultat de cet acte. [Problématique] Notre langage est-il capable de saisir cette réalité intérieure ou la dénature-t-il ? [Annonce du plan] Nous verrons, dans un premier temps, que le langage donne sa forme à la pensée, avant d’expliquer en quoi il la limite et la fausse. Mais n’avons-nous pas le pouvoir de lutter contre cette déformation ?

1. Le langage donne sa forme à la pensée

A. la pensée est un langage.

Dans un premier temps, il semble difficile de considérer que le langage puisse déformer la pensée, dans la mesure où ceci supposerait qu’elle puisse exister avant lui. Or, comment se représenter une pensée informulée ?

Qu’il soit difficile d’admettre une dissociation du langage et de la pensée, c’est ce dont rend compte le terme grec de logos , désignant à la fois la pensée rationnelle et le langage . De fait, il semble que ma pensée se déploie en moi comme un langage : mes idées s’enchaînent selon une même logique.

Mais comment se fait-il, alors, que nous fassions parfois l’expérience d’un échec du langage face à notre pensée ? D’où vient cette impression que certaines pensées sont ineffables , impossibles à formuler ?

B. Nous pensons dans et par le langage

Cette expérience pourrait ne manifester que la confusion d’une pensée inaboutie. C’est ce qu’explique Hegel en critiquant l’idée romantique selon laquelle certaines pensées seraient par essence au-dessus du langage. L’ineffable, dit-il, « c’est la pensée obscure , la pensée à l’état de fermentation, et qui ne devient claire que lorsqu’elle trouve le mot. » Autrement dit, quand je ne parviens pas à dire ce que je pense, c’est que cette pensée, n’étant pas prête, ne peut trouver sa « forme objective », à savoir le mot qui lui correspond.

Dans La philosophie de l’esprit , Hegel explique que la pensée n’a de consistance que dans les mots, et que la réalité n’a de sens que par la médiation du langage.

De fait, admettre que la pensée préexiste aux mots, c’est dire que nous pourrions prendre conscience de nos pensées sans qu’elles soient formulées. Or, dit Hegel, non seulement nous ne prenons conscience de nos pensées que par le langage, mais nous pensons dans et par lui. En d’autres termes, le langage participe pleinement de l’élaboration de la pensée.

[Transition] Mais, pourquoi une pensée devrait-elle être claire ? La pensée qui remue en moi et que je ne parviens pas à exprimer n’en est-elle pas une ?

2. Le langage déforme notre pensée

A. le langage généralise.

Dire que le langage ne déforme pas notre pensée car aucune pensée ne lui préexiste, c’est affirmer que la seule pensée qui vaille est la pensée médiate , et non la pensée immédiate ou intuitive dont je fais l’expérience quand je n’arrive pas à trouver mes mots.

définitions

Est médiat , ce qui suppose un intermédiaire, est immédiat ce qui est donné ou connu sans intermédiaire.

Or, cette pensée intuitive existe : Hegel lui-même l’admet, tout en lui opposant la vraie pensée, à savoir la pensée claire issue de l’entendement. Mais pourquoi dévaloriser ainsi la pensée obscure, mouvante, dont nous faisons pourtant l’expérience intime, en même temps que nous éprouvons la déception de ne pouvoir la saisir par notre langage ? C’est la question qu’aborde Bergson dans Le rire , en soulignant la vivacité de cette pensée première dont le langage, généralisant , est impropre à saisir la singularité .

Est universel ce qui appartient à tous sans exception, général ce qui appartient à un groupe, particulier ce qui est propre à l’élément d’un groupe, et singulier ce qui est unique.

La fonction première du langage étant de communiquer , il rend communes les nuances de nos pensées et les écrase nécessairement, en les réduisant à des « étiquettes » : les mots. Aussi n’est-il jamais le véhicule neutre de la pensée : il nie son mouvement en la fixant dans des mots généraux. Plus qu’ impuissant à saisir mes pensées, le langage, dit Bergson, est coupable en ce qu’il les fausse et les simplifie.

B. Les langues enferment notre pensée

Victimes du langage, nos pensées sont par ailleurs enfermées dans le vocabulaire d’une langue qui découpe le réel selon ses besoins propres : si je pense selon le langage , je pense aussi selon ma langue particulière et la gamme de vocabulaire qu’elle m’offre. Combien de nuances de blanc ne puis-je percevoir parce que la langue française s’est développée dans un climat où la neige est rare ? Combien de pensées restent étouffées en moi parce que ma langue ne me permet pas de les formuler ?

[Transition] Mais alors, s’il existe bien une forme première de la pensée que mon langage déforme, sommes-nous nécessairement condamnés à nous heurter à l’ineffable, voire au silence ?

3. Nous pouvons lutter contre la dénaturation de nos pensées

Le secret de fabrication.

La troisième partie correspond à un dépassement de la deuxième : après avoir établi que notre pensée peut être déformée par le langage, on montre qu’il est cependant possible de lutter contre cette tendance.

A. Il faut élargir notre cadre de pensée

La difficulté consiste à penser les conditions d’une lutte contre une dérive du langage à l’intérieur du langage lui-même. Comment faire pour libérer nos pensées du carcan de la langue , et les exprimer sans en perdre l’éclat ?

Apprendre plusieurs langues, par exemple, nous permet d’élargir le cadre perceptif dans lequel se déploie notre pensée. La traduction , en ce qu’elle n’est jamais la superposition d’une langue à une autre, correspond alors à l’expérience concrète d’un supplément de pensée . C’est un effort permanent, ponctué d’échecs, pour restituer au moyen du langage la force d’une pensée qui s’énonce dans un tout autre cadre.

B. La rhétorique et la poésie permettent de redonner vie au langage

Mais cette lutte, dit Nietzsche, suppose plus précisément que nous renoncions à énoncer nos pensées de façon transparente, à dire la vérité de ce que nous pensons. Pour court-circuiter le langage qui fausse et rend communes nos pensées les plus complexes, nous pouvons, dit-il, mobiliser les ressources rhétoriques et poétiques du langage. Ce sont ces usages du langage qui, de fait, visent non pas à dire ce qui est conforme à la réalité , mais à produire des impressions sur les autres.

La rhétorique désigne l’art du discours, l’ensemble des procédés visant à persuader un auditoire en ne s’adressant pas à sa raison mais directement à sa sensibilité.

La poésie, dit Nietzsche, est ainsi une tentative de rendre à la langue sa vie . Elle s’appuie en particulier sur le rythme, qui nous permet de nous élever au-delà du sens et qui restitue la force des impressions que le langage dénature. Par la poésie, nous pourrions donc rendre au langage sa puissance expressive originaire .

En définitive, si nous reconnaissons qu’il existe en nous des pensées intuitives, nous devons admettre que le langage est, en vertu de sa généralité et du fait qu’il s’exerce dans le cadre d’une langue, impropre à les saisir. Exprimer nos pensées sans les trahir impliquerait alors de faire un usage esthétique de la langue, visant à communiquer immédiatement l’impression que nos pensées ont produite sur nous.

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Le langage en philosophie

L’homme : un être qui parle , le propre de l’homme.

Pour Bergson, l’homme de se définit d’abord comme Homo faber fabriquant d’outils et inventeur de techniques. Mais pour un linguiste comme Claude Hagège, il est plus fondamentalement encore un Homo loquens , “homme de paroles”. L’homme est avant tout un être qui parle, mais la parole est-elle vraiment l’apanage de l’homme ?

Les animaux peuvent en effet eux-aussi émettre des signaux par lesquels ils échangent des informations tout comme les humains. Dans une étude célèbre intitulée Vie et mœurs des abeilles , le zoologiste autrichien Karl von Frisch a montré par exemple qu’une abeille peut signaler à ses congénères la direction et la distance de la nourriture par des danses dans l’orientation et la vitesse varie. Mais s’agit-il ici d’un langage ? D’abord le “message” des abeilles est biologiquement déterminé, inné dans l’espèce, et les informations transmises sont limitées à quelques situations bien définies. Ensuite, à un message, les abeilles ne répondent pas par un autre message, ce qui serait le propre de la communication, mais elles répondent par un autre message. Enfin, le message des abeilles ne se laisse pas analyser, tandis que les énoncés du langage humain se laissent décomposer en éléments (unités grammaticales et unité sonores) qui peuvent se combiner d’une infinité de manière.

Seul l’homme peut à tout moment composer de nouvelles phrases, comprendre un discours jamais prononcé auparavant. Grâce à un référentiel de signes commun, l’homme peut véritablement entrer en contact avec autrui en s’adressant à lui pour lui exprimer ses pensées. Descartes le premier a mis l’accent sur cet aspect inventif de la parole, qui témoignent de la plasticité de la raison humaine : cet instrument universel qui peut servir en toutes sortes de rencontre.

La question des origines

La parenté entre la raison et le discours est d’ailleurs frappante dans la langue grecque, qui les désigne toutes les deux par un même mot, logos . L’homme, animal rationnel, est en même temps un animal parlant. La question de l’origine des langues, abondamment débattue par les philosophes du XVIII siècle, soulève les mêmes difficultés que celle de l’origine de la pensée rationnelle. Comment les langues ont-elles été instituées ? Rousseau, qui suppose un état de nature dans lequel les hommes n’auraient eu nul besoin de communiquer, se heurte à des difficultés insurmontables lorsqu’il cherche à fonder l’invention des langues sur le progrès de la pensée dans son Essai sur l’origine des langues .

L’idée d’un premier homme qui vint à parler en brisant le silence, est vraisemblablement une fiction. L’origine des langues se confond avec l’origine même de l’homme. On ne saurait imaginer une société sans langage qui un jour se serait mise à parler.

Le langage, véhicule de toute culture

Le langage est le véhicule de toute culture. L’homme ajoute à la nature ce qu’il ne reçoit pas par hérédité, mais par apprentissage : le savoir technique et scientifique, les règles morales du groupe, les rites religieux, etc…

Mais le langage n’est pas un élément de la culture parmi d’autres. Les valeurs et les savoirs acquis par l’enfant, ce sont d’abord des paroles qu’il entend. En même temps que sa langue maternelle, l’homme apprend les symboles qui structurent la vision du monde propre à la culture du groupe auquel il appartient. Chaque langue correspond à une certaine façon de s’approprier le réel et de l’organiser : on pense avant tout avec sa langue. Comme le dit le linguiste Emile Benveniste : “nous pensons un univers que notre langage a d’abord modelé”. Cela explique pourquoi certains mots ou expressions sont difficiles à traduire d’une langue à l’autre.

Do language and culture impact the way we take turns talking? - ALTA  Language Services

Les fonctions du langage

Un instrument de communication.

Le langage est avant tout un instrument de communication. La parole est donc le signe distinctif de l’homme, animal social. S’il est vrai que la société humaine est fondé sur l’échange ; l’échange des mots est sans doute premier par rapport à l’échange des biens et des services. “Discutons d’abord”, tel est le préalable à toute transaction, mais aussi à toute action impliquant plusieurs personnes dans un projet commun.

Le langage apparaît donc comme un instrument nécessaire pour rendre ses demandes accessibles à autrui et être informé des siennes. Pour Merleau-Ponty , le langage ne fait pas partie du monde, il est structurant du monde : le monde est déjà investi par le langage, un monde parlé et parlant. Même lorsque je parle pour ne rien dire, j’établis une relation avec l’autre, une complicité en puisant dans un référentiel  de signes qui nous sont communs à l’un comme à l’autre.

L’expression de la pensée

Le langage n’est pas seulement au service de la communication ; il a aussi une fonction expressive. Il me permet, même en l’absence d’un destinataire, de donner corps à mes propres pensées. Déjà, définissait la pensée comme “un discours que l’âme se tient à elle-même”. Mais pense-t-on réellement avec les mots ? Est-ce que ce n’est pas la pensée qui précède le langage. Cela m’apparaît lorsque je cherche mes mots, quand je n’arrive pas à exprimer une idée d’une manière satisfaisante.

Néanmoins, pour Bergson , “la pensée demeure incommensurable avec le langage”. Certes le langage convient pour désigner des objets matériels juxtaposés dans l’espace ; à la multiplicité infini des choses, il substitue des mots des mots en nombres limités, ce qui est très commode pour l’action matérielle des hommes aux prises avec le monde. Mais ces “étiquettes” que sont les mots ne peuvent rendre compte de la richesse de la vie intérieure qui constitue peut-être un indicible.

Pour Hegel au contraire, il n’y a pas de pensées véritables hors du langage. Par les mots, le sujet donne une formule objective de ses pensées et les rends accessibles à sa propre conscience. Hegel démystifie ici l’ineffable, ce quelque chose si riche, si nuancé, qu’il ne peut pas encore être dit. Mais l’ineffable n’est pas ce qui ne se dit pas, mais ce qui va se réaliser dans le dire ; ” c’est la pensée obscure, la pensée à l’état de fermentation, et qui ne devient claire que lorsqu’elle trouve le bon mot”.

Le pouvoir des mots

A cette fonction expressive se rattache la fonction magique du langage. Le mot en se détachant de la chose paraît aisément la dominer, la gouverner. Il peut dire ce qui n’est pas encore, ressuscite ce qui a disparu. Le mythe c’est, d’après l’étymologie grecque ( muthos ) la parole elle même. La force créatrice de la poésie tient sans doute à cette magie des mots. Le simple fait de nommer fait être.

Mais le langage sert également a agir sur autrui. On peut, avec de simples mots, obtenir de l’autre un service, le flatter, lui faire peur ou encore le blesser. C’est la maîtrise de ce pouvoir qui, durant l’Antiquité, a fait la fortune des sophistes. Ces ”maîtres d’habileté” (selon l’étymologie) enseignaient contre rétribution l’art de bien parler la rhétorique, en un temps où la maîtrise du discours était indispensable pour convaincre les foules dans les tribunaux ou dans les assemblées démocratiques. Le langage possède une dimension incantatoire et peut aisément devenir un outil de manipulation ou un instrument de domination. Il est capable d’après le célèbre sophiste Gorgias de charmer l’âme de l’auditeur et d’en changer les dispositions à volonté en suscitant haine, colère, joie ou tristesse.

Le pouvoir des mots - Nos Pensées

Le langage, un système de signes

Langue et parole.

Le père de la linguistique, Ferdinand de Saussure, propose une distinction très féconde entre la langue et la parole. Le langage, selon lui, a un coté social et un coté individuel. D’un côté le langage est une langue, c’est à dire un référentiel de signes déterminé par des conventions sociales dont les règles et les normes sont adoptées partout dans le but de favoriser la compréhension de tous. D’autre part, le langage est avant tout parole ou expression qui n’est plus de l’ordre de la simple passivité, mais de l’activité. Chaque parole est une invention propre à celui qui la profère.

Saussure montre a travers le fait social qu’est la parole, l’importance de distinguer langue et langage. Il montre que “le fait de parole précède toujours”. Historiquement ce sont les paroles échangées par les hommes qui font émerger la langue. Ce sont les enfants qui, en entendant parler, apprennent les codes particuliers de la langue maternelle. Enfin, c’est bien par la parole qui, en s’affranchissant parfois des règles ou en forgeant de nouveaux mots fait évoluer la langue.

L’arbitraire du signe

Dans son Cours de linguistique générale , Saussure définit la langue comme “un système de signe exprimant des idées”. Mais quelle est la nature du signe linguistique ? Pour Saussure, il est une entité double qui unit, non pas une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique respectivement appelé signifié et signifiant. Ce lien qui unit signifiant et signifié à l’intérieur du signe est arbitraire. Cela veut dire que chacun peut employer le signifiant de son choix, il n’y a aucun rapport de motivation ou de ressemblance entre signifiant et signifié. “L’idée de sœur n’est liée par aucun rapport intérieur avec la suite de sons s-œ-r qui lui sert de signifiant”. La langue se compose d’un ensemble de signe linguistiques.

Mais en quoi ces signes forment-ils un système ? En ce qu’ils sont organisés les uns par rapport au autres et qu’ils ne sont délimités par rien d’autre que leurs relations mutuelles. Ainsi la réalité de chaque signe est inséparable de sa situation particulière au sein du système et sa valeur résulte su réseau de ressemblances et de différences qui situe ce signe par rapport aux autres. Le mot “redouter” par exemple, n’obtient sa valeur propre que par opposition à ses concurrents comme “avoir peur”, “craindre” etc…

Nous pouvons faire une analogie avec le jeu d’échec. Sur l’échiquier, chacune des pièces prise isolément, ne représente rien ; elle n’acquiert sa valeur que dans le cadre du système qu’elle forme avec les autres pièces et relativement à leur valeur respective. Le propre d’un signe, par conséquent, c’est d’être différent d’un autre signe. Ainsi, dans la langue, il n’y a que des différences.

Saussure, cent ans avant l'imagerie cérébrale - Le Temps

Le langage humain est l’aptitude à inventer et à utiliser intentionnellement des signes à des fins de communication. Tout langage constitue un système de signes arbitraires où chaque signifiant n’a pas de valeur en soi mais seulement relativement aux autres. Le langage est un système ouvert car à partir des règles syntaxiques, de quelques milliers de mots et d’une vingtaine de sons, je peux faire des phrases toujours nouvelles, je peux comprendre des discours que je n’avais jamais entendus. Grâce au langage, disait Descartes, “la raison humaine est un instrument universel qui peut servir en toutes sortes de rencontre”.

Définitions et citations sur le langage :

– Marx et Engels : “Le langage est la conscience réelle, pratique, existant pour d’autres hommes” (Idéologie allemande)

– Saussure : “La langue est pour nous le langage moins la parole” (Cours de linguistique générale)

– Bergson : “Le langage fournit à la conscience un corps immatériel où s’incarner” (L’évolution créatrice)

– Wittgenstein : “La totalité des propositions est le langage” (Tractatus logico-philosophicus)

– Sartre : “Par langage nous entendons tous les phénomènes d’expression et non pas la parole articulée qui est un mode dérivé et secondaire” (L’Etre et le Néant)

– Lévi-Strauss : “Le propre du langage est d’être un système de signes sans rapports matériels avec ce qu’ils ont pour mission de signifier”

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Le langage Cours

Le langage est avant tout une faculté propre à l'homme : il est une construction complexe inaccessible aux animaux. Cela conduit donc à s'interroger sur le lien entre le langage et la pensée : l'un est-il la condition de l'autre ? Finalement, il semble que les mots aient un pouvoir impressionnant, pour le meilleur et pour le pire.

Le langage, propre de l'homme

Définir le langage.

Le mot "langage" vient du latin lingua , qui désigne la langue en tant qu'organe mais aussi en tant que parole.

Le langage est un système de signes qui a pour fonction de transmettre un message. On parlera ainsi du langage informatique ou bien du langage du corps : dans ces deux cas, il s'agit d'insister sur le fait que le langage est le support qui permet de transmettre une information.

Mais la notion de langage peut aussi s'entendre en un sens plus restreint. Le langage renvoie à la capacité proprement humaine de constituer une langue, c'est-à-dire un mode de communication d'information partagé entre plusieurs personnes et rendant possible la communication et la compréhension. Lorsque l'on se réfère à ce sens du langage, on peut mettre en évidence deux éléments indispensables à sa constitution :

  • La pensée : pour qu'il y ait un langage, il faut un individu doué de conscience, c'est-à-dire qui puisse parler et faire un lien entre ce qui est dit (le son) et ce qui est exprimé (l'idée).
  • Et la vie en société : pour qu'il y ait langage, il faut s'adresser à un autre. Un homme vivant seul ne développera pas de langage, puisque celui-ci suppose la communication d'une idée à autrui.

La communication animale : les différences entre les signes du langage et les signaux animaux

Dire que le langage est proprement humain signifie que les formes de communication animale ne sont pas des formes de langage.

En effet, même si les animaux communiquent entre eux, on ne considère pas cela comme un langage. Pour expliquer cette affirmation, il faut d'abord distinguer les notions de signes et de signal.

Un signal est un fait physique provoquant une réaction automatique chez celui qui le constate.

Par exemple, le cri de l'animal prévenant ses congénères est un signal, car il est programmé à l'avance et non intentionnel.

Pour qualifier la communication animale, on parlera de signal : le signal est relatif à l'instinct. Ainsi, un animal peut émettre des signaux pour transmettre des informations à ses congénères, mais ils sont limités. De même, les réactions des animaux aux signaux sont déterminées à l'avance. Les signaux envoyés comme les réactions qu'ils suscitent sont donc toujours identiques. Autrement dit, aucun dialogue ne s'instaure entre les animaux : la transmission est limitée à des informations liées à un programme génétique. L'animal n'est donc pas capable d'émettre un signe, qui suppose une intention volontaire.

Par exemple, le cri de l'animal prévenant ses congénères est un signal, car il est programmé à l'avance et non intentionnel (un animal ne choisira pas de ne pas signaler l'approche d'un prédateur).

L'homme, à l'inverse, possède la capacité d'instaurer un dialogue avec ses congénères : en ce sens, chaque prise de parole est unique, c'est-à-dire qu'elle exprime chaque fois une pensée singulière et originale. En dépit du fait qu'il comporte un nombre fini de signes, le langage humain est infiniment riche : n'importe quelle pensée peut trouver une expression dans la langue, quand bien même elle n'aurait jamais été exprimée avant.

Un signe est un signal intentionnel.

Par exemple, la fumée ne signifie pas de manière intentionnelle qu'il y a du feu, donc elle n'en est pas le signe. Au contraire, un homme faisant un signe de bienvenue exprime intentionnellement quelque chose : il pourrait ne pas l'exprimer, ou exprimer autre chose.

Le langage comme expression de la raison de l'homme

Le langage est proprement humain parce qu'il est la seule expression certaine et indubitable de la pensée de l'homme.

Autrement dit, le langage est le seul signe certain de la présence d'une pensée et d'une raison dans un corps. Cette idée, René Descartes la met en évidence en comparant les animaux et les humains. Ce qu'il montre, c'est que malgré le fait que les animaux possèdent les organes propres à la parole (puisque le perroquet peut imiter à la perfection le langage humain, mais seulement pour ce qui concerne l'articulation des sons), ils sont incapables de constituer un langage qui exprimerait des pensées. À l'inverse, Descartes insiste sur le fait qu'aucun homme, "même le plus stupide" dit-il, ne se passe de l'usage du langage. Tous les hommes expriment, par le langage, des pensées.

La différence entre la communication animale et le langage humain est donc la suivante : tandis que les animaux ne peuvent qu'exprimer des besoins, liés à l'instinct, l'homme peut exprimer sa pensée grâce au langage. L'animal agit selon les lois de la nature : il peut bien communiquer une émotion, mais il est incapable d'exprimer une pensée. Ceci est mis en évidence par le contre-exemple du muet : privé de l'organe de la parole, le muet peut néanmoins utiliser un système de signes pour exprimer ses pensées. Ainsi, le langage n'est pas dépendant du corps (possession des organes permettant de parler) mais lié à la pensée.

Le langage est une faculté qui ne dépend pas du corps, mais de l'esprit : on ne trouve cette faculté que chez l'homme. Ainsi le langage humain est un ensemble de signes qui peuvent être assemblés d'une infinité de manières, et qui permet d'exprimer des pensées.

Le rôle du langage dans l'élaboration de la pensée humaine

Les mots et les objets de la pensée, les mots comme signifiants et les pensées comme signifiés.

Le langage, en tant qu'il est l'expression de la raison, est donc proprement humain. Mais comment un ensemble de signes déterminés permet-il d'exprimer la pensée et de rendre compte de la réalité ?

Le linguiste Ferdinand de Saussure s'est intéressé à cette question de la construction du langage, qu'il étudie notamment dans ses Cours de linguistique générale . Il met en évidence trois principes généraux :

  • Les signes linguistiques sont constitués par l'association d'un signifié (un contenu de pensée) et d'un signifiant (une suite de sons).
  • Cette association est conventionnelle et arbitraire.
  • Le langage est une structure (un système de signes) et les signes n'ont pas de valeur indépendamment les uns des autres mais par leurs relations d'opposition.

La langue est comparable à une feuille de papier : la pensée est le recto et le son le verso.

Ferdinand de Saussure

Cours de linguistique générale , Paris, éd. Payot, coll. "Grande bibliothèque Payot" (1995)

En comparant le langage à une feuille de papier, Saussure souhaite mettre en évidence l'articulation de deux éléments au sein du langage :

  • un son déterminé, le signifiant ;
  • une idée ou une chose qui est exprimée, le signifié.

Saussure voit le langage comme une structure. Pour lui, comparer les langues ou étudier leur évolution n'est pas pertinent. Il rompt ainsi avec une longue tradition. Il assure que pour comprendre le langage, il faut étudier la façon dont il fonctionne à un moment donné plutôt qu'étudier son évolution historique.

Structuralisme

Le structuralisme linguistique propose de comprendre le langage comme un système au sein duquel chaque élément n'est définissable que par les relations d'équivalence ou d'opposition qu'il entretient avec les autres éléments. C'est cet ensemble de relations qui forme la "structure" d'un langage. Par extension, le structuralisme désigne un courant des sciences humaines qui appréhende la réalité sociale comme un ensemble de relations.

La consistance cognitive du langage

On utilise des mots pour exprimer le réel, en dépit de leur caractère arbitraire.

Saussure souligne cette adéquation complète entre le mot et la chose qu'il exprime dans l'expérience du sujet parlant

Pour le sujet parlant, il y a entre la langue et la réalité adéquation complète : le signe recouvre et commande la réalité, mieux, il est cette réalité.

Ce qu'indique Saussure ici, c'est que pour le sujet qui utilise le langage, le mot n'est pas un signe arbitraire choisi pour désigner une chose, le mot constitue la réalité elle-même.

Lorsque l'on étudie le langage, il est possible de mettre en évidence une distance entre les mots et ce qu'ils expriment. En revanche, du point de vue de l'utilisateur de la langue, cet écart entre le mot et la chose disparaît : le langage coïncide alors avec la réalité.

Il est donc possible de souligner que les mots eux-mêmes n'ont de sens que parce qu'ils se rapportent à des pensées. Autrement dit, s'ils signifient quelque chose, c'est parce qu'ils sont compris, voire interprétés, par une conscience qui leur donne du sens :

  • D'une part, c'est parce que celui qui parle veut dire quelque chose que les mots qu'il emploie ont du sens.
  • D'autre part, c'est parce que celui qui écoute peut investir de sens les mots qu'il entend qu'il les comprend.

On le voit, en dépit du lien arbitraire entre un mot et une idée, le mot n'a de sens, n'est compréhensible pour un individu que dans la mesure où il fait signe vers une idée, donc dans la mesure où il exprime une pensée.

Le langage comme support de la pensée

Le langage pour fixer la pensée.

Si le langage est un système de signes liant entre eux des mots et des idées et qui "fait sens" pour un sujet, il importe de s'interroger sur le rôle que joue le langage dans l'élaboration de la pensée.

Le philosophe anglais Thomas Hobbes s'est intéressé à cette question.

Le premier usage des dénominations est de servir de marques ou de notes en vue de la réminiscence.

Thomas Hobbes

Léviathan , Paris, éd. Gallimard, Gérard Mairet (2000)

Pour Hobbes, la fonction première du langage est donc de fixer les pensées afin de pouvoir les réutiliser, mais aussi de les enrichir.

Les mots ont pour fonction de servir de repères afin que nous puissions nous rappeler nos propres pensées. En effet, sans le langage qui permet de les fixer, nos pensées tomberaient sans cesse dans l'oubli au moment même où elles apparaissent. En ce sens, il serait impossible de leur donner une forme stable. Le langage nous permet donc de donner une forme fixe à la pensée : c'est grâce à lui qu'il nous est possible de nous souvenir de ce que nous avons pensé.

Le langage comme matériau premier pour élaborer une pensée

Si les mots permettent de fixer les idées, il est possible d'imaginer que la pensée ne saurait exister si elle ne pouvait s'exprimer dans la forme du langage.

Autrement, les pensées seraient insaisissables, n'auraient pas de forme, si le langage n'intervenait pas. C'est ce que souligne Émile Benveniste.

La pensée se réduit sinon exactement à rien, en tout cas à quelque chose de si vague et de si indifférencié que nous n'avons aucun moyen de l'appréhender comme "contenu" distinct de la forme que le langage lui confère. La forme linguistique est donc non seulement la condition de transmissibilité, mais d'abord la condition de réalisation de la pensée.

Émile Benveniste

Problèmes de linguistique générale , Paris, éd. Gallimard, coll. "Bibliothèque des Sciences humaines"

Autrement dit, on ne pourrait pas penser quelque chose sans le formuler par des mots. Le langage ne ferait pas qu'exprimer la pensée : il la constituerait.

De ce point de vue, croire qu'une pensée ne peut être exprimée par le langage serait en réalité le signe d'une indétermination de cette idée. Les mots seraient donc toujours clairs : seule la pensée peut n'être pas assez précise pour pouvoir être traduite en langage. Ainsi, loin de ne constituer qu'un outil permettant d'exprimer nos pensées, le langage serait le matériau même au sein duquel toute pensée peut exister.

L'ineffable : les pensées intraduisibles par le langage

Si la pensée semble bien ne pouvoir s'exprimer qu'à travers le langage, il est possible de se demander si tout ce qui existe, tout ce qui est pensé, peut être adéquatement exprimé par le langage.

Certaines choses sont difficiles à exprimer. C'est le cas dans le domaine des sentiments. C'est également le cas lorsqu'on dit qu' il n'y a pas de mots pour exprimer l'inconcevable (un acte, une situation d'une horreur extrême). C'est ce que l'on appelle l'indicible.

Henri Bergson s'est notamment interrogé sur cette inadéquation possible entre les mots et la pensée qu'ils devraient pouvoir exprimer. Selon lui, la fonction du langage est avant tout utilitaire : il doit permettre de guider l'action, il est donc tourné vers l'extérieur et ne permet pas de rendre compte de toutes les nuances des états de conscience.

Chacun de nous a sa manière d'aimer et de haïr, et cet amour, cette haine, reflètent sa personnalité tout entière. Cependant le langage désigne ces états par les mêmes mots chez tous les hommes ; aussi n'a-t-il pu fixer que l'aspect objectif et impersonnel de l'amour, de la haine, et des mille sentiments qui agitent l'âme.

Henri Bergson

Essai sur les données immédiates de la conscience , Paris, éd. Félix Alcan

Ce que montre Bergson dans cette citation, c'est le décalage entre un mot, qui est toujours général, commun, et la réalité singulière qu'il vient désigner. Ainsi, le mot "amour" est général et ne permet pas de rendre compte des mille et une façons dont ce sentiment peut être vécu.

Alors que la réalité est toujours singulière, unique, les mots sont communs : ils permettent de désigner génériquement une chose. En ce sens, ils sont toujours trop généraux pour pouvoir rendre compte du caractère singulier d'une chose, et en particulier des pensées d'un individu. C'est pourquoi, selon lui, les formes les plus profondes de la pensée sont ineffables : on ne peut les saisir que par une intuition non discursive, c'est-à-dire que l'on ne peut les percevoir qu'immédiatement, sans la médiation du langage.

La dimension symbolique du langage

La richesse du langage.

Le langage est d'une richesse infinie.

C'est justement parce que le rapport n'est pas toujours évident entre les mots et leur signification que l'on peut jouer avec le langage, en créant des décalages entre les mots et le vrai message. On peut par exemple utiliser

  • L'ironie : qui consiste à formuler un énoncé qui en signifie réellement un autre
  • Ou le double sens : qui confère à un énoncé une double signification, par exemple au sens littéral et au sens figuré.
  • On peut également utiliser des sous-entendus : c'est-à-dire des énoncés dont il faut déduire l'implicite.

L'extrême variété des usages possibles du langage permet donc à l'inventivité de s'exprimer.

La parole créatrice

Par ailleurs, le langage fait plus que transmettre ou énoncer une idée, on peut dire que la parole est créatrice et permet d'agir.

En effet, le langage a une force qui permet au locuteur d'avoir des effets sur le monde extérieur : c'est la signification de l'expression "acte de langage".

Un acte de langage est un moyen mis en œuvre par un locuteur pour agir sur son environnement par ses mots : il cherche à informer, inciter, demander, ou encore convaincre par ce moyen.

Ainsi, la promesse est un acte de langage : elle a des effets sur le monde, elle accomplit quelque chose.

Il y a donc des énoncés qui, au lieu de rapporter un événement, constituent eux-mêmes l'événement qu'ils désignent. Ce type d'énoncés, le philosophe John Austin les appelle "énoncés performatifs". Un énoncé performatif est un énoncé qui fait advenir quelque chose. Les performatifs s'opposent aux énoncés constatifs, qui eux se contentent de rapporter un état de choses.

Par exemple, lorsqu'une personne, à la mairie ou à l'autel, dit "Oui [je le veux]", elle ne fait pas que le reportage d'un mariage : elle se marie.

De même, lorsque quelqu'un dit "Je baptise ce bateau le Queen Elisabeth ", comme on dit lorsque l'on brise une bouteille contre la coque d'un bateau, il ne décrit pas seulement quelque chose ou une situation, mais surtout son énoncé réalise par lui-même une action.

L'énoncé performatif n'est ni vrai ni faux. Il obéit à d'autres critères :

  • Ainsi, le "oui" du mariage ne fait advenir quelque chose que s'il est prononcé au cours de la cérémonie du mariage. Il a alors valeur de serment et rend effective l'union.
  • L'énoncé "la séance est ouverte" ne réalise son action que s'il est prononcé par le président de séance. S'il n'est pas prononcé par une personne habilitée à le faire, il sera sans effet.
  • Enfin, une promesse qui n'est pas sincère sera sans effet.

Il y a donc bien un pouvoir des mots, qui consiste à réaliser des actions par le simple fait de prononcer une parole. Toutefois, ce pouvoir n'est pas absolu : pour être effectif, il doit répondre à des conditions spécifiques.

Le pouvoir du langage

Le langage mène à la prise de parole.

Comprendre le pouvoir du langage suppose que l'on s'intéresse à un autre aspect de son fonctionnement : le langage comme parole.

En effet, le langage est aussi l'acte même de parler. Il existe une différence essentielle entre la langue et la parole :

  • La langue est une institution commune à un groupe : elle est sociale.
  • La parole renvoie à la performance individuelle.

Langue et parole ne sont pas équivalentes : si le langage est extérieur à l'individu, s'il s'apprend, la maîtrise de la langue ne sera pas la même pour tous. Puisque les deux ne sont pas équivalents, la maîtrise du langage dépend de chaque individu. Or cette maîtrise est décisive : parce qu'une pensée claire s'exprime par des mots précis, alors le mauvais usage du langage prouve une insuffisance de la pensée.

Le langage mène à la prise de parole, et cette prise de parole n'est pas la même pour tous. Certains individus sont plus à l'aise à l'oral que d'autres, et de plus la rhétorique, qui dépend de critères sociaux et culturels, n'est pas forcément maîtrisée de la même façon par tous.

Le langage comme marqueur social

Par la prise de parole, par la maîtrise de la langue, l'individu s'exprimant prend, en quelque sorte, le pouvoir.

Il apparaît en effet souvent que la maîtrise de la langue peut permettre à un individu de manifester une forme de supériorité. D'ailleurs, les différentes maîtrises du langage renvoient généralement à des différences sociales. Par exemple, l'utilisation d'un vocabulaire très spécifique et inaccessible est une manière de manifester sa supériorité et sa culture.

C'est ce que souligne le sociologue Pierre Bourdieu : pour lui, le langage n'est pas seulement un instrument de communication, mais aussi une manifestation symbolique de pouvoir.

Lorsqu'une personne prend la parole, elle exprime toujours plus qu'un simple contenu informatif : le ton de sa voix, l'accent, le choix des mots, tous ces éléments constituant la manière de dire quelque chose exprime aussi la valeur de ce que l'on dit. Ainsi, choisir un mode d'expression (l'argot, le verlan, le français conventionnel ou soutenu) c'est en même temps exprimer une appartenance sociale, c'est se classer.

Le pouvoir symbolique d'un certain langage n'est donc que le reflet d'un pouvoir qui s'exerce sur le plan social. Le pouvoir du langage, son efficacité, vient donc du pouvoir social, de la reconnaissance sociale. Ainsi, si la langue est un instrument de pouvoir, alors prendre la parole est en un sens prendre le pouvoir.

Le pouvoir dont témoigne le langage n'est en définitive qu'une des manifestations de la hiérarchie sociale.

Le langage comme outil de domination

Le langage peut donc se révéler dangereux et devenir un outil de domination.

En effet, on aura tendance à faire preuve de révérence à l'égard de quelqu'un qui donne l'apparence de maîtriser parfaitement ce dont il parle, comme lorsque l'on fait intervenir des spécialistes pour expliquer certaines choses. Pourtant, maîtriser la langue ne signifie pas nécessairement que l'on maîtrise le sujet dont on parle : les mots ont une force extraordinaire, et ce en dépit du fait qu'ils n'expriment pas forcément la vérité.

C'est ainsi que Platon condamnait l'art de la rhétorique qu'utilisaient les sophistes, lesquels étaient maîtres dans l'art de la persuasion, en dépit de la vérité de ce qu'ils défendaient. On adresse d'ailleurs le même reproche aux démagogues, qui utilisent un langage flatteur pour acquérir une légitimité : ils instrumentalisent le pouvoir des mots pour gagner les esprits.

Puisque le langage peut véhiculer n'importe quel contenu et qu'il a un pouvoir très important, son usage est potentiellement dangereux.

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Fiche de cours : le langage en philosophie 🗣

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Tu étais en pleine recherche d’une fiche sur le langage en philosophie en Terminale pour compléter tes cours ? Tu veux en savoir plus sur le rapport entre les conceptions et les idées que les philosophes ont pu développer siècle après siècle ? Avec cette fiche, on booste ta connaissance sur le langage et la façon dont il est pensé par les philosophes en France et ailleurs dans le monde. C’est parti ! 🚀

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Définition : Le langage, c’est quoi ? 👀

Pour résumer en quelques points clés, voici une définition de ce qu’est le langage :

  • Système de signes 
  • Association des mots en respectant des règles de grammaire précises
  • Lié à la faculté de raisonner, de nommer et de communiquer avec autrui
  • Outil de distinction entre l’Homme et l’animal, car le langage serait le propre de l’Homme

⚠️ À distinguer de la parole : la parole utilise le langage et son système de son pour exister. Elle est définie par le CNRTL comme étant “la faculté d’exprimer et de communiquer la pensée au moyen du système des sons du langage”.

Le langage en philosophie 🧐

En philosophie, le langage est ce qui différencie l’Homme de l’animal. Les philosophes lui confèrent aussi un pouvoir de création, parce qu’il permet de faire parler des personnages historiques disparus il y a très longtemps. Il a même une fonction dans l’art puisqu’il permet d’inventer objet, réalité et langue, entre autres nombreuses choses. 

Mais ses pouvoirs ne s’arrêtent pas là. Il sert à décrire, à réfléchir… Et il a même le pouvoir de faire. C’est ce qu’on appelle d’ailleurs une fonction performative. En prononçant des mots, dans certaines situations, tu effectues une action (comme quand tu romps avec une personne, le fait de le dire met l’acte en pratique).

Son rapport aux pensées, à la vérité et les circonstances de son existence dans la vie des êtres humains ont été questionnés siècle après siècle, en France et dans le monde entier.

Bref, le langage est partout au quotidien et il est un sujet très riche et passionnant à étudier, surtout en philosophie !

En explorant les profondeurs de la philosophie du langage, tu découvriras des idées fascinantes 🤔. Pour aller plus loin, consulte nos cours de soutien scolaire de philosophie en ligne pour une immersion complète.

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Les concepts sur le langage en philosophie 🔎

  • L’origine du langage, Rousseau, Essai sur l’origine des langues (1781)

Dans ce livre, la théorie de Rousseau est que l’origine des langues et les étapes qui les ont menées à exister telles qu’on les connaît aujourd’hui. 

Pour lui, les langues ne sont pas nées pour communiquer des besoins comme la faim ou la soif par exemple, mais pour exprimer des émotions comme l’amour, la peur ou encore la colère.

Selon lui : “Les fruits ne se dérobent point à nos mains, on peut s’en nourrir sans parler”

Note aussi que Rousseau souligne deux difficultés dans sa démarche pour comprendre l’origine du langage :

  • On pourrait choisir d’observer un nourrisson qui apprend à parler pour comprendre comment naît le langage. Mais le philosophe nous rappelle que, pour communiquer avec lui, sa mère utilise un langage préconçu . Le nourrisson l’utilise donc par nécessité, ce qui ne nous permet pas de savoir comment une langue peut naître.
  • Rousseau considère le fait que les Hommes ont besoin de penser pour parler, mais également de parler pour penser . Mais alors, qui est arrivé en premier…?

2. Le langage comme propre de l’Homme, Descartes, 

“La parole est l’unique signe et la seule marque assurée de la pensée cachée et renfermée dans les corps” – Descartes, Lettres à Morus , 5 février 1649 

Descartes établit une distinction entre l’Homme et l’animal. Selon lui, cette distinction réside dans le langage. Il reconnaît que les animaux communiquent leurs besoins et leurs émotions par des gestes, des mouvements. Mais il observe qu’aucun n’a réussi à traduire ou transmettre des pensées élaborées dans son esprit. Et pour Descartes, puisqu’aucun n’a communiqué ses pensées, c’est qu’ils en sont tous dépourvus . 

En parallèle, tous les Hommes, selon lui, auraient la faculté de penser. Car même ceux à qu’il manque des organes de parole et même les plus insensés trouvent des façons de communiquer leurs pensées. Cette faculté de parler serait la preuve de la présence de la raison chez l’être humain.  

💡 Si tu veux une analyse détaillée sur le texte duquel cette pensée de Descartes est tirée, tu peux lire l’article du site PhiloLog 😉

  • Le langage comme outil et ses fonctions, Ludwig Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus (1921)

Dans ce livre, Wittgenstein différencie ce qui peut être “montré” et ce qui peut être “dit”. Il part de la théorie que la logique est donnée à l’Homme et que le langage est le reflet de cette logique. Il considère du coup que les pensées sont des images logiques du mond e. Et pour lui, ce qui peut être “dit” nous est inaccessible, parce qu’une proposition ne s’explique pas elle-même quand tu la dis. Pour reformuler : quand tu dis une phrase, cette phrase montre son sens dans le contexte, mais elle ne l’explique pas. 

Dans cette même oeuvre, Wittgenstein expose trois types de proposition : 

  • Les propositions insensées , qu’il considère comme du pur bavardage. Exemple : la métaphysique.
  • Les propositions sensées , qui sont soit vraies, soit fausses. Exemple : la science.
  • Les propositions dénuées de sens, qui sont tautologiques . Exemples : les mathématiques

💡C’est quoi une tautologie ?

Selon la définition de Wittgenstein répertoriée dans le CNRTL , une tautologie est une “ proposition complexe qui reste vraie en vertu de sa forme seule, quelle que soit la valeur de vérité des propositions qui la composent ”.

Pour lui : “Ce dont on ne peut parler, il faut le taire”

Enfin, Wittgenstein parle aussi d’un “jeu” dans les réflexions qu’il développe dans son livre . Il compare le langage à un jeu, parce que les actions qu’on effectue dans un jeu n’ont de sens que dans le contexte du jeu. Et en fonction de la situation, on sait quelle action il est nécessaire ou utile de faire. C’est pareil pour le langage : le sens de ta phrase n’apparaît que dans un certain contexte.

Il en déduit que l’Homme n’apprend pas le sens des mots en étudiant leur concept, mais en pratiquant le langage. Note d’ailleurs qu’il emploie souvent le terme de “dressage”.

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Les sujets du bac de philosophie sur le langage 📚

Maintenant que tu connais des auteurs et des théories autour du langage, c’est bien beau, mais quand est-ce que tu vas pouvoir t’en servir ?

On te donne deux exemples de sujets possibles et on t’explique comment les traiter 😉

Le langage sert-il à communiquer ? 

  • Les termes clés et leur signification
  • Langage : Dans cet énoncé, il n’est pas précisé si on parle strictement de l’Homme, les animaux et la nature sont donc à inclure dans ta réflexion. Sont compris aussi dans ce terme les aspects écrits et parlés du langage, ou encore ses pouvoirs.
  • Servir : Être utile à quelqu’un pour faire quelque chose. Implique l’idée d’une fonction du langage et des conditions nécessaires pour utiliser cette fonction. 
  • Communiquer : Dire, transmettre, partager. Induit une dimension sociale, les êtres communiquent les uns avec les autres.

👉 Ici fais bien attention à différencier “langage” et “communiquer” , c’est là que se trouve tout l’enjeu du sujet. 

💡Tu peux t’appuyer sur ton expérience personnelle et de ta connaissance et ta conception de la réalité pour mieux comprendre le sujet et mieux y répondre !

  • Reformulations du sujet
  • Est-ce que le langage nous est utile pour établir des liens sociaux avec d’autres personnes ? 
  • Est-ce que la fonction du langage est nécessairement de toujours communiquer ? De nous permettre l’expression de nos pensées ?
  • Un plan possible 
  • Le langage sert à communiquer
  • Le langage et ses fonctions sociales + le lien avec les pensées
  • Tout n’est pas nécessairement communication 

✨ Focus sur le langage et sa dimension symbolique

Émile Benveniste, linguiste mort en 1976, a étudié le lien entre le langage et les symboles.

Pour lui, le langage “produit la réalité”. Il développe son argument en prenant plusieurs exemples de la vie quotidienne. Par exemple, lors d’un échange entre deux personnes, quand l’une raconte une histoire d’après son vécu, l’événement et l’expérience de cet événement renaissent à travers le discours de la personne qui raconte . Et celle qui écoute se crée une image de ce même événement. Le philosophe appelle ça une “communication intersubjective” . 

Il ajoute que le langage a un pouvoir fondateur , qu’il est à la base de la formation de la société . Il va même plus loin en déclarant que la langue est nécessaire à la société qui serait impossible sans elle. 

Enfin, tu peux lier cette réflexion à celle sur les différences qui séparent les animaux et les Hommes .

Benveniste explique que le langage est la plus haute faculté que l’Homme possède . Il met en avant la capacité que ce dernier a de concevoir un objet dans sa forme et ses caractéristiques, tout en étant capable de le différencier des autres objets.

Toutes ces capacités, qui lui permettent finalement de créer des symboles, participent à le différencier de l’animal. Parce que l’animal lui reçoit un signal et y réagit, sans accéder à la création de symboles.

⚠️ Fais bien le tour de la question, en veillant à ne pas oublier de traiter une notion clé ! Ici par exemple, tu devras aborder la question de la pensée, de la nature, de son rapport avec le langage et de la communication (en n’oubliant pas de dire qu’elle peut échouer). Note bien toutes tes idées au brouillon et vois si elles sont cohérentes avec ton sujet !

Peut-on tout dire ?

  • Pouvoir : Dans cet énoncé, ce verbe induit l’idée de possibilité, de faculté, de droit et donc des circonstances et des facteurs qui rendent une chose possible.
  • Tout : L’entièreté des choses sans exception aucune. L’être au complet, dans sa globalité.
  • Dire : Sous-entend la notion de langage. Renvoie au fait d’exprimer, de communiquer, d’émettre ou encore de nommer.
  • Est-ce que le langage peut rendre les choses totalement transparentes ?
  • Est-ce qu’il peut donner la possibilité à un être de tout communiquer ? De tout nommer d’une chose ?
  • On se demande aussi si on a juridiquement et moralement le droit de dire les choses.
  • Un plan possible
  • L’ineffable
  • L’art et le langage 
  • On peut tout dire et exprimer par le langage

✨ Focus sur l’ineffable en philosophie

👉 Définition ineffable : Ce qui ne peut être exprimé par des paroles.

De nombreux philosophes ont traité la question de l’ineffable, et Wittgenstein en fait partie.

Dans le Tractacus logico-philosophicus , il prend le cas de l’art pour développer la théorie que l’art peut permettre une expression qui est impossible par les mots .

Confronté à un tableau par exemple, l’Homme ressentirait des émotions qu’il lui serait impossible de décrire . Il s’agirait d’une sorte d’énigme pour notre cerveau. Il précise que ce sentiment d’impuissance adviendrait surtout quand l’Homme est face à un détail, un élément qui l’intrigue particulièrement.

Selon cette théorie, la description n’est pas impossible . Il critique l’usage que les êtres humains font du langage. Ce serait parce qu’on ne sait pas employer correctement le langage pour décrire une chose qu’on se résignerait à dire qu’il est impossible de la décrire.

⚠️ Veille bien à ne pas faire de hors-sujet. Ici, pour toujours avoir l’esprit l’objet de ton sujet, demande-toi si l’idée que tu veux utiliser est en rapport étroit avec la langue et le langage, s’il correspond aux termes clés que tu as relevés. Chaque idée et concept que tu vois en cours n’est pas pertinent dans le contexte, fais bien ton choix !

D’autres exemples de sujets sur le langage

  • La communication animale est-elle un langage ?
  • L’acquisition du langage permet-elle de former sa pensée ?
  • Dans quelle mesure le langage est-il un moyen de domination ?

💡 Tu peux trouver plein d’autres exemples de sujets de philosophie sur le langage ici.

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Oeuvres et citations sur le langage en philosophie 📖

Les oeuvres qui traitent de la question du langage.

  • Sémiotique et philosophie du langage , Umberto Eco, 1984
  • Investigations philosophiques , Ludwig Wittgenstein, 1953
  • Langage, discours, pensée , François Recanati, 2020
  • Le bruissement de la langue , Roland Barthes, 1984
  • Cours de linguistique générale, Ferdinand de Saussure, 1916

Citations expliquées en bref 💬

La pensée n’est rien d’“intérieur”, elle n’existe pas hors du monde et hors des mots

Maurice Merleau-Ponty (1908 – 1961)

Phénoménologie de la perception (1945)

👉 Ici, le philosophe développe la théorie que, contrairement à ce qu’on peut penser, entre le langage et la pensée, c’est le langage qui arrive en premier. Le langage ne serait pas un moyen de communication, d’expression, mais un être à part entière. Tandis que la pensée serait le mouvement de la parole, le sens, et non pas l’intention comme on est portés à le croire.

💡 Tips malin

La logique des philosophes peut être difficile à saisir. N’hésite pas à prendre le temps de visualiser les idées qui sont présentées dans les discours. Fais par exemple une carte mentale pour relier les philosophes à leurs idées puis fais des ponts entre un concept et un autre pour mieux visualiser le rapport qui les unie !

Si tu souhaites apprendre à faire une fiche de révision efficace , on a écrit un article qui devrait t’être utile !

Le mot ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal

Henri Bergson

Philosophe (1859 – 1941)

👉 Bergson dénonce dans sa théorie le fait que le langage nous empêche de prendre conscience de notre individualité . Selon lui, comme les mêmes mots sont employés par tout le monde, ils ne peuvent plus refléter les sentiments très personnels et uniques que chaque personne ressent. Le langage tout conçu nous empêche de faire une recherche au fond de nous, comme les poètes, la connaissance de nos émotions et de ce qui fait leur singularité.

Bon courage !

Eh voilà, maintenant tu as les clés pour réussir à traiter un sujet sur le langage en philosophie dans une prochaine dissertation ! 

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dissertation sur le langage en philosophie

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Sujets de réflexions philosophiques : Le langage

mis à jour le 20/08/2008

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Cette ressource propose quelques sujets de réflexions et de dissertations philosophiques sur le thème du Langage.

mots clés : philosophie , culture , langage

Le langage :

Textes  philosophiques associés :, cours et conférences en ligne, ressources associées :, information(s) pédagogique(s).

niveau : tous niveaux, Terminale

type pédagogique : sujet d'examen

public visé : non précisé, élève

contexte d'usage : non précisé

référence aux programmes : philosophie, culture, langage

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Philosophie du langage : les principales thèses à connaître

La question du langage est désormais prépondérante en philosophie. Cet article propose un bref résumé des thèses les plus connues à ce sujet. 

ARISTOTE, Politique : l’homme est un animal politique

Aristote fait ce constat aujourd’hui élémentaire mais doté d’une importance cruciale. L’homme est un animal politique. Seul lui a l’usage de la parole : “la voix est le signe de la douleur et du plaisir”; elle permet de se faire comprendre par les autres,  de communiquer sur le juste et l’injuste. Le langage apparaît ainsi comme un caractère distinctif du politique. En effet, les animaux sociables (abeilles, fourmis par exemple) disposent d’un système de communication complexe, mais cela ne lui permet pas d’avoir des débats d’ordre éthiques ou politiques.

DESCARTES, Lettre au marquis de Newcastle : Parler est le propre de l’homme 

Descartes, avec  sa thèse de l’animal-machine, conçoit la parole comme le propre de l’homme. Tous les hommes emploient des signes pour communiquer leurs pensées. En revanche, l’absence de ces signes chez l’animal montre qu’il ne pense pas. D’après ce postulat, la parole est le reflet de nos pensées Seuls les hommes ont des pensées qu’ils peuvent communiquer. On peut toutefois se demander s’il est nécessaire de communiquer ses pensées pour en avoir. De plus, ce que transmet la parole n’est pas nécessairement notre pensée sous sa forme la plus complète.

ROUSSEAU, Essai sur l’origine des langue : les passions à l’origine des premières langues

Rousseau se pose la question de l’apparition des premières langues. Selon lui, les langues méridionales sont nées des passions , les langues du Nord des besoins. Ce sort funeste réservé aux langues du Nord, menacerait l’évolution de la langue au fur et à mesure que la société évolue. Lorsque se formèrent les premiers liens sociaux, naquirent aussi les passions. Les langues furent d’abord familiales et limitées aux proches. “Il y avait des familles, mais il n’y avait point de nation; il y avait des langues domestiques; mais il n’y avait point de langues populaires.”

De fait, “il fallut toute la vivacité des passions agréables pour commencer à faire parler les habitants.” Ainsi, les premières langues sont  “filles du plaisir et non du besoin”, elles sont l’expression des premières passions. La langue changea lorsque les besoins “forcèrent chacun à ne songer qu’à lui-même”. Cette dernière phrase peut faire penser à la transition entre un état de nature et un état politique. 

Lire plus : La culture en philosophie : les thèses et idées à connaître

SARTRE, Qu’est-ce que la littérature ? : les mots à l’état sauvage

Sartre s’intéresse ici au sens des mots et du langage en littérature. En effet, le signe linguistique constitue la matière première de ces artistes. Il est donc pertinent de se demander quel sens leur est accordé. “Les poètes sont des hommes qui refusent d’utiliser le langage”. Ils ne voient pas les mots comme des objets mais pour ce qu’ils sont, des mots. Les poètes “ne nomment rien du tout” ; la nomination impliquant un perpétuel sacrifice du nom à l’objet nommé. “Le nom s’y révèle l’inessentiel, en face de la chose qui est essentielle.”

Contre l’utilisation du langage, le poète sert les mots en les considérant comme des choses et non comme des signes. Le poète est au-deçà des mots: les mots sont pour lui des choses naturelles. En résumé, le langage poétique est l’envers du langage instrument.

HABERMAS, Monde et communication : Que signifie communiquer ?

L’échange linguistique est au cœur de la réflexion d’Habermas. Le langage ne semble exister véritablement et n’avoir de sens qu’au sein d’un dialogue, d’une communication. Il faut être plusieurs pour mettre en œuvre le langage. Dans le libre débat communicationnel, une coordination et une entente se dessinent.

“J’appelle communicationnelles, les interactions dans lesquelles les participants sont d’accord pour coordonner en bonne intelligence leurs plans d’action. ” écrit Habermas. A travers la communication transparaît une exigence de vérité, de justesse ou de sincérité selon que l’on se réfère à quelque chose du monde objectif, social ou subjectif.

Dans l’activité communicationnelle, chacun est motivé rationnellement par l’autre à agir conjointement. L’intercompréhension linguistique est ainsi liée à la reconnaissance intersubjective des exigences de validité. En d’autres termes, la communication passe par un phénomène d’intercompréhension lié à l’engagement volontaire des deux sujets. 

SAUSSURE, Cours de linguistique générale : “le signe linguistique est arbitraire.”

On passe maintenant à l’étude du sens dans le langage. D’où vient le sens des mots ? Pour Saussure, celui est purement arbitraire, conventionnel. Entre signifiant et signifié existe un lien de convention. Le philosophe prend pour preuves les différences entre les langages existants.

Le signe linguistique diffère en-cela du symbole qui lui est universel. “Le symbole a pour caractéristique de n’être jamais tout à fait arbitraire.” A l’inverse, l’alphabet latin est en lui-même une convention, il suffit de regarder la multitude d’alphabets existants, et ne parlons même pas des langues qui en découlent. 

Dès lors, le signifiant n’a pas de lien naturel avec le signifié. Le signifiant est immotivé, c’est-à-dire arbitraire par rapport au signifié, avec lequel il n’a aucune attache naturelle dans la réalité. On l’aura compris, l e signe linguistique est arbitraire et conventionnel. Saussure penche en faveur de cette thèse, mais de nombreux philosophes sont du côté inverse .

WITTGENSTEIN, Le Cahier bleu : d’où vient le sens des mots ?

Wittgenstein était persuadé de la perfection de la langue ordinaire, en raison de sa subjectivité. “Les mots n’ont d’autre signification que celle que vous leur avez donnée » déclara-t-il un jour à ses étudiants. Le sens des mots repose sur les explications que nous pouvons en donner. Or, nous ne pouvons pas dans la plupart des cas. “Nombreux sont les mots qui n’ont pas de sens précis.” “C’est nous qui avons donné leur sens aux mots” , nous pouvons donc enquêter sur leur sens. En bref, le sens des mots vient de l’usage que nous en faisons. Une forme de liberté semble exister dans l’usage de la langue.

WITTGENSTEIN, Tractatus logico-philosophicus : le langage exprime-t-il la pensée ?

voir Descartes et sa thèse selon laquelle le langage est la preuve que l’homme pense. Néanmoins, Wittgenstein constate les pièges du langage. Selon lui, “le langage travestit la pensée”, il est mensonger. Le philosophe français fournit une invitation au silence quand cela est nécessaire. “Il y assurément de l’inexprimable. Celui-ci se montre, il est l’élément mystique.” Il conclut ainsi parfaitement : “Ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire.”

BENVENISTE, Problèmes de linguistique générale : entre signifiant et signifié, un lien nécessaire

Ce linguiste s’oppose à Saussure en s’intéressant à la structure du signe linguistique. Il cherche à aller à la structure intime des choses, à “retrouver la structure intime du phénomène dont on ne perçoit que l’apparence extérieure. ” Le signe linguistique est symbiose du signifiant et du signifié: leur lien est psychologiquement nécessaire. Pour rappel, en linguistique, le signifiant désigne l’image acoustique et le signifié  le concept.

“Entre le signifiant et le signifié, le lien n’est pas arbitraire, au contraire, il est nécessaire.” . Le concept est en réalité l’image phonique dans notre esprit. Ils sont consubstantiels: “L’esprit n’accueille de forme sonore que celle qui sert de support à une représentation identifiable pour lui; sinon, il la rejette comme inconnue ou étrangère.” Signifiant et signifié = les 2 faces d’une même notion et se composent ensemble. “Cette consubstantialité […] assure l’unité structurale du signe linguistique.” Signifiant et signifié sont nécessairement liés, autrement le sens disparaît.

BENVENISTE, Problèmes de linguistique générale : le sujet se constitue dans et par le langage

Le langage est la nature de l’homme: il lui permet de se définir. Si le langage n’était qu’un instrument de communication adapté à cet emploi, il ne s’agirait que du discours. Le langage est bien plus que cela. Lorsqu’il est apte à servir d’instrument, qu’il se prête à transmettre ce qu’on lui confie, c’est le discours. Toutefois, le langage, partie constitutive de la nature humaine, ne peut être qu’un simple instrument.

“Le langage est dans la nature de l’homme, qui ne l’a pas fabriqué.” Benveniste réaffirme ici le caractère dominant du langage sur les conventions sociales. “Le langage enseigne la définition même de l’homme.” Ainsi, “c’est dans et par le langage que l’homme se constitue comme sujet.” Il est l’unité psychique qui transcende la totalité des expériences vécues et qui assure la permanence de la conscience. Pour faire simple, la subjectivité humaine se définit par le langage.

NIETZSCHE, Humain, trop humain : langage et logique n’expriment pas le réel

Le langage et la logique n’expriment pas le réel, ils contribuent en vérité aux illusions de la métaphysique. D’après Nietzsche, le langage ne dévoile pas l’essence du réel : les mots sont davantage des instruments d’action que de connaissance. Il est pourtant longtemps apparu comme un moyen de maîtriser le monde et de le connaître entièrement, mais cela s’est avéré être une illusion. 

“C’est parce que l’homme a cru […] aux concepts et aux noms des choses comme à des aeternae veritates qu’il s’est donné cet orgueil avec lequel il s’élevait au-dessus de la bête.” Nietzsche conclut : “en fait, le langage est le premier degré de l’effort vers la science”. Or, d’après celui-ci, la science ne s’oppose pas à l’idéal ascétique, à l’idée d’une vérité métaphysique et ne fait que renforcer la croyance aux arrières-mondes. Retenons surtout que le langage, s’il apparaît comme la condition de l’action, n’exprime pas le réel.

LEIRIS, Biffures : le mot écorché

Comment le sujet rencontre-t-il le langage ? C’est la question que se pose Leiris. Il y a en effet un apprentissage inhérent à la connaissance d’un langage, d’une langue . Surtout, un rapport tragique et structurant lie le sujet au langage. Pour l’exprimer, Leiris prend l’exemple d’un mot écorché (mal prononcé). Une fois le sujet confronté à sa véritable prononciation, le mot qui auparavant avait toujours été écorché, prend une allure de découverte.

“De chose propre à moi, il devient chose commune et ouverte. ” Ce n’est pas une exclamation confuse, c’est un des éléments constituant du langage, “ ce vaste instrument de communication dont une observation fortuite m’a permis d’entrevoir l’existence extérieure à moi-même et remplie d’étrangeté”. Le constat de Leiris est relativement clair : l’extériorité du langage s’impose à l’intimité du sujet.

MERLEAU-PONTY, Signes : le langage traduit-il la pensée ?

Le langage n’est pas un simple outil au service du sens: “la parole joue toujours sur fond de parole, elle n’est jamais qu’un plis dans l’immense tissu du parler.” La parole ne renvoie jamais à une pure pensée sans parole. La réflexion de Merleau-Ponty se rapproche de celle de Wittgenstein mais la conclusion n’est pas la même. 

Il y a bien une “opacité du langage” , laquelle n’est jamais limitée que par du langage. Le langage ne traduit pas une sorte de texte idéal: “Si la parole le satisfait, c’est par un équilibre dont elle définit elle-même les conditions.” Pour Merleau-Ponty, bien plus qu’un moyen, qu’un instrument, “le langage est quelque chose comme un être.”

“Le sens est le mouvement total de la parole et c’est parce que notre pensée traîne dans le langage.” La parole est une perfection sans modèle, elle est la pensée.

BERGSON, Le Rire : le langage nous éloigne des choses

Les mots se glissent entre les choses et nous, “nous ne voyons pas les choses mêmes”, mais “des étiquettes collées sur elles.” Ils nous dérobent de notre individualité: « nous apercevons de notre état d’âme que son déploiement extérieur.” “Nous ne saisissons de notre état d’âme que leur aspect impersonnel […] l’individualité nous échappe.”

L’utilité et l’action nous imposent ce langage abstrait et anonyme: “nous vivons […] extérieurement aux choses, extérieurement aussi à nous-mêmes.” Dans La Pensée et le mouvant , Descartes fournit un conseil : il faut se confier à l’immédiat et à l’intuition pour éviter toute déformation du langage. Par ailleurs, c’est en raison de ce caractère factice du langage que l’art existe. Les artistes sont ceux qui voient l’intimité des choses mêmes et non pas le nom inscrit sur leur étiquette. 

AUSTIN, Quand dire, c’est faire : le langage de la vie ordinaire

Il est des moments durant lesquels : “Dire, c’est faire”. Parfois, le simple fait d’énoncer la phrase, la réalise. Il ne s’agit pas de phrase descriptive ou affirmative en elles-mêmes. Austin les nomme “phrase performative” . De ce point de vue, dire, c’est agir et produire des effets. Pour approfondir, on observe que ce type de phrase est fréquente dans un cadre très formel comme lors des mariages par exemple. Cette réflexion montre en quoi le langage dispose d’un pouvoir politique et administratif suivant le contexte, et que certaines déclarations sont dotées d’une puissance effective.

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Une brève introduction à la philosophie du langage

Au programme du Bac, la philosophie du langage est nourrie de nombreuses réflexions. Quelles en sont les principales idées et théories ?

Au programme du bac de philosophie 2021, le langage est l’une des dix-sept notions étudiées par les élèves français de Terminale . Parmi les sujets qui sont déjà tombés, on peut citer :

  • le langage n’est-il qu’un outil (Bac L 2013) ?
  • le langage trahit-il la pensée (Bac L 2009) ?
  • le langage ne sert-t-il qu’à communiquer (Bac L 2005) ?
  • la diversité des langues est-elle un obstacle à l’entente entre les peuples (Bac S 2002) ?

Mais, au-delà du baccalauréat et d’une vision très scolaire de la philosophie, apprendre à parler une nouvelle langue peut également faire naître de nombreuses réflexions sur les fonctions du langage et des langues vivantes (et mortes). Nous vous proposons donc un petit tour d’horizon des principales théories et vision de la philosophie du langage, à garder dans un coin de la tête entre deux fiches de vocabulaire !

La philosophie du langage : cinq théories à connaître

1. saussure : quelle différence entre langue , langage et parole .

En philosophie du langage, la distinction que propose Saussure dans son Cours de linguistique générale (1916) entre langue , langage et parole est probablement la base la plus importante à connaître. C’est LA référence incontournable qui, aujourd’hui encore, sert de base de réflexion à tous les penseurs du langage. Et à tous les lycéens qui doivent plancher étudier la philosophie du langage.

Le langage est quelque chose d’inné , d’inhérent à l’être humain. Il s’agit de sa capacité à construire un système (les langues) lui permettant de communiquer avec ses semblables, son environnement et soi-même. Tous les êtres humains ont le don de langage.

Contrairement au langage (qui est quelque chose d’ inné ), la langue est un acquis . Il s’agit d’une multitude de signes (voir la théorie du signe par Saussure) qui, ensemble, forment un système de communication. Il s’agit de l’anglais , du français, de l’espagnol , du chinois, etc.

Ce système est une convention, c’est-à-dire que différents êtres humains se sont accordés pour définir arbitrairement un ensemble de règles, d’éléments, de mots, reconnus par tous les membres de la communauté linguistique, pour décrire l’ensemble de leur environnement. Une langue se caractérise donc par sa régularité (manifestée, par exemple, par les règles de grammaire).

Enfin, la parole est une part du langage qui consiste à utiliser une langue. La parole est ce qui existe lorsqu’on communique : une combinaison du langage et de la langue. La langue et le langage sont des concepts, des théories ; la parole est la seule à réellement se manifester dans le monde réel. Ainsi, dire qu’ on parle français serait faux , d’un point de vue philosophique : il vaudrait mieux dire que notre parole est en français .

2. Platon : d’où vient le nom des choses ?

Une langue n’est-elle vraiment qu’un ensemble de signes arbitraires (comme le pense Saussure) ? Ou peut-on y trouver une forme de vérité universelle, dans la relation qu’ont les mots avec les choses qu’ils désignent ? In fine, d’où viennent vraiment les noms ? Du monde sensible (la nature) ou du monde intelligible (la pensée humaine) ?

Dans Cratyle , Platon interroge le sens qu’ont les mots en commençant par mettre en conflit deux thèses :

  • Cratyle défend l’idée qu’il existe un nom « juste » pour chaque chose. Chaque chose renfermerait en lui-même ou en elle-même une dénomination exacte . Cette thèse est appelée naturalisme .
  • Hermogène défend l’idée que les mots et la langue ne sont qu’une affaire de convention entre humains. Cette thèse est appelée conventionnalisme .

Le vrai langage commence lorsque les mots s’affranchissent de l’imitation grossière de la nature

Comme dans tous les dialogues de Platon, Socrate intervient pour arbitrer ces deux thèses. Il commence par aller dans le sens de Cratyle : oui, les choses ont une existence stable et indépendante des êtres humains ; les nommer, c’est tout simplement les reconnaître. Il va ensuite dans le sens d’Hermogène, en reconnaissant qu’ un nom est un mot inventé arbitrairement . Si plusieurs personnes comprennent que l’onomatopée cocorico désigne le chant du coq, c’est que le mot est juste.

Mais selon lui, le vrai langage commence lorsque les mots s’affranchissent de l’imitation grossière de la nature . En somme, lorsque naît le langage et qu’on passe du mot “ cocorico ” à l’expression “ chant du coq “, la pensée peut enfin naître. On dépasse alors le simple conventionnalisme pour reconnaître que le langage ne sert pas qu’à désigner des choses que tout le monde voit : il permet de communiquer des idées, de parler de choses jusque-là inconnues. Si je vous parle d’extra-terrestre, vous aurez ainsi probablement une image qui va naître dans votre tête même si vous n’en avez – peut-être – jamais croisé.

3. Benveniste: la théorie de l’énonciation

Cette théorie est l’une des bases fondamentales de la linguistique moderne. L’énonciation est “ l’acte individuel de production d’un énoncé, adressé à un destinataire, dans certaines circonstances ” pour reprendre la définition qu’en donne Wikipédia .

En somme, dans toute communication (une conversation, une lettre, un discours, un article de journal, etc), on trouve à la fois un énoncé (= le résultat linguistique : les mots qui sortent de la bouche des deux personnes qui parlent, les mots utilisés dans l’article du journal, etc) et une énonciation (= l’ acte linguistique : éléments de langage utilisés pour rendre quelque chose intelligible).

Si cette distinction, une fois comprise, peut paraître évidente, il n’en est rien. De nombreuses réflexions philosophiques peuvent être menées sur cette base, notamment dans l’analyse de discours ou d’œuvres littéraires. Qui est vraiment le destinataire des Fables de La Fontaine ? L’énoncé correspond-t-il toujours à l’énonciation ? Etc.

4. Bourdieu : le pouvoir qui se cache dans les mots

Dans Langage et pouvoir symbolique , le sociologue Pierre Bourdieu s’interroge sur la parole comme produit et instrument de pouvoir. Car les mots peuvent influencer la réalité : des ordres, des tweets, des mots d’ordre ou des discours politiques qui mènent certaines personnes à commettre certains actes.

Auquel cas, le degré de maîtrise de la langue, des mots et du discours ne crée-t-elle pas une forme de hiérarchie entre êtres humains , entre ceux qui parlent (en situation de pouvoir) et ceux qui écoutent (en situation de dominé) ? Le langage est-il une source de pouvoir ? Qu’en est-il alors de la domination de la langue anglais sur les échanges internationaux ? Ne favorise-t-elle pas les anglophones natifs au détriment de tous ceux qui doivent apprendre à parler anglais ? Bourdieu voit dans le langage une forme de “violence symbolique” systématique et essaie d’en décrypter les ressorts.

5. Humboldt : les langues sont une vision du monde

La théorie humboldtienne, que rejoint plus tard l’ hypothèse Sapir-Whorf , défend l’idée que la langue que nous parlons prédétermine nos catégories de pensée. Chaque langue renfermerait donc une certaine vision du monde .

Néanmoins, ce résumé est extrêmement grossier et réducteur, car Humboldt a également recherché ce qui pouvait être universel dans toutes les langues parlées dans le monde. Et bien qu’il ne soit jamais allé au bout de sa réflexion, de nombreux philosophes contemporains comme Alexis Philonenko “redécouvrent” l’apport d’Humboldt dans les sciences humaines et la linguistique.

La philosophie du langage : quelques références pour aller plus loin

Si vous devez travailler sur la philosophie du langage, ou si le sujet vous intéresse, voici une liste de références puisée dans la Bibliothèque idéale des sciences humaines (éditions Sciences Humaines) pour aller plus loin :

  • L’aventure des langues en Occident , Henriette Walter
  • Basic color terms : their unisversality , Brent Berlin et Paul Kay
  • Comment les enfants entrent dans le langage , Kyra Karmiloff et Annette Karmiloff-Smith
  • Elements de linguistique générale , André Martinet
  • L’énigme indo-européenne , Colin Renfrew
  • Essais de linguistique générale , Roman Jakobson
  • Gènes, peuples et langues , Luca Cavalli-Sforza
  • Histoire des idées linguistiques , Sylvain Auroux
  • L’Homme de paroles , Claude Hagège
  • L’Instinct du langage , Steven Pinker
  • Les interactions verbales , Catherine Kerbrat-Orecchioni
  • Langage et classes sociales , Basil Bernstein
  • Le Langage et la Pensée, Noam Chomsky
  • Langage. Introduction à l’étude de la parole , Edward Sapir
  • Les limites de l’interprétation , Umberto Eco
  • Linguistique et anthropologie , Benjamin Lee Whorf
  • Linguistique historique et linguistique générale , Antoine Meillet
  • Morphologie du conte , Vladimir Propp
  • L’origine des langues , Merritt Ruhlen
  • Pertinence : communication et cognition , Dan Sperber et Deirdre Wilson
  • La Pragmatique aujourd’hui , Anne Reboul et Jacques Moeschler
  • Problèmes de linguistique générale , Emile Benveniste
  • Les rites d’interaction , Erving Goffman
  • La Sémantique du prototype , Georges Kleiber
  • Sémantique structurale , Algirdas Julien Greimas
  • Traité de l’argumentation , Chaïm Perelman et Lucie Olbrechts

COMMENTS

  1. Le langage

    Le langage - dissertations de philosophie. L'expérience partagée est-elle forcément la fin de l'expérience personnelle ? En apprenant sa langue maternelle n'apprend-on qu'à parler ? Est-il dans la nature de la parole d'être à la fois véridique et mensongère ? Est-il sage de peu parler ? La langue universelle est-elle réalisable ?

  2. Philo

    Voici un sujet de dissertation de philosophie assez classique en classe de terminale et qui porte évidemment sur la notion de langage. Pour cette correction, nous allons procéder par étapes, en rappelant la méthodologie propre à la dissertation de philosophie.

  3. Dissertations sur Le langage

    La dissertation philosophique qui suit se penche sur la question du langage en tant que possible entrave à la quête de vérité. Nous analyserons les différentes perspectives et théories philosophiques pour évaluer cette affirmation.

  4. Le langage : corrigés de dissertations & commentaires de texte qui

    Le langage : plans de dissertations et corrigés de commentaires de textes philosophiques.

  5. Le langage déforme-t-il la pensée ?

    Qu'il soit difficile d'admettre une dissociation du langage et de la pensée, c'est ce dont rend compte le terme grec de logos, désignant à la fois la pensée rationnelle et le langage. De fait, il semble que ma pensée se déploie en moi comme un langage : mes idées s'enchaînent selon une même logique.

  6. Le langage en philosophie

    Bac Philo. Exemple de Dissertation. Aide à la dissertation. 18 Quizz de Philosophie gratuits : Testez-vous ! Citation de Philosophie. Méthode du Commentaire. Le Programme. Courants. La Philosophie Politique. La philosophie morale. La philosophie de l'Art. Les philosophes libéraux. Les présocratiques. Résumés. Recherches. Critiques de Films.

  7. Cours de Philosophie sur le langage

    * le sophiste: "maître de rhétorique et de philosophie qui enseignait l'art de parler en public et de défendre toutes les thèses (Dictionnaire Le Petit Robert). Conclusion Le langage est une faculté propre à l'homme qui permet d'exprimer une pensée.

  8. PDF Le langage

    Le langage permet à l'homme de penser et de communiquer ses idées : il fonde donc la vie en communauté. Le langage : définitions Comment définir le langage ? Le langage se définit par un vocabulaire, c'est-à-dire par un pouvoir de nomination, et par une

  9. Le langage

    Le langage est un système de signes qui a pour fonction de transmettre un message. On parlera ainsi du langage informatique ou bien du langage du corps : dans ces deux cas, il s'agit d'insister sur le fait que le langage est le support qui permet de transmettre une information.

  10. Le langage en philo

    Le philosophe valorise le langage pour sa capacité à exprimer la pensée claire et distincte, essentielle à sa méthode philosophique. Dans ses écrits, il associe le langage à la capacité...

  11. Philosophie : Le langage peut-il ne pas nous tromper

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    Dissertation de Philosophie (corrigé) Introduction. Le langage est un système de symboles destinés à communiquer. Dans la communication, notre pensée a besoin de s'exprimer clairement, d'où la nécessité de la raison qui articule avec cohérence notre expression.

  13. Philosophie : Le langage n'est-il qu'un outil

    Dissertation de Philosophie (corrigé) Introduction. Le langage a toujours été une notion inséparable de la définition de l'Homme. A part sa fonction principale qui est de relier les personnes par la communication par les signes, le langage dénote un aspect métaphysique, en l'occurrence en tant que porteur de sens et substrat de l'essence.

  14. Le Langage en Philosophie {Fiche de cours}

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  15. Le langage (fiche de révisions)

    Pauline, professeure de philosophie, te dit tout ce qu'il y a à savoir sur la notion de langage pour le bac de philo, grâce à une fiche de révisions hyper détaillée. On verra ensemble la...

  16. Philosophie : Le langage ne sert-il qu'à communiquer

    par Toute La Philo. Ecrit par Toute La Philo. Télécharger ce document au format PDF. Dissertation de Philosophie (corrigé) Introduction. Si les objets sont considérés comme proches à l'intérieur d'un repère spatial, les hommes entretiennent une relation de proximité à travers leur degré de communication.

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  19. Une brève introduction à la philosophie du langage

    Au programme du bac de philosophie 2021, le langage est l'une des dix-sept notions étudiées par les élèves français de Terminale. Parmi les sujets qui sont déjà tombés, on peut citer : le langage n'est-il qu'un outil (Bac L 2013) ? le langage trahit-il la pensée (Bac L 2009) ? le langage ne sert-t-il qu'à communiquer (Bac L 2005) ?

  20. Dissert Philo Langage

    Dissert Philo Langage. Dissertation sur le langage. Matière. Philosophie. 989Documents. Les étudiants ont partagé 989 documents dans ce cours. Université. EM Lyon Business School. Année académique :2021/2022. Partagé par: Étudiant Anonyme. Ce document a été téléchargé par un étudiant, tout comme toi, qui a décidé de rester anonyme.

  21. Bac 2023: le corrigé sujet par sujet, voici ce qu'attendent les

    Le risque pour les élèves est de "trop faire du café du commerce", craint le professeur de philosophie. Autre piège, trop réciter le cours sur la justice et la politique, au risque de passer à côté de la notion importante de paix. Ce sujet étant un peu plus corsé, les correcteurs devraient être plus indulgents et ouverts à la réflexion, surtout sur le concept de paix.