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Le travail Cours

Le travail est considéré comme nécessaire dans les sociétés humaines, il est ce qui permet notamment de gagner un salaire et donc d'être indépendant financièrement parlant. Le travail a des effets sur l'homme : s'il est parfois vécu comme une contrainte ou une dépendance, le travail permet de former l'homme d'un point de vue moral et de lui apprendre à vivre avec les autres. C'est par son travail et sa maîtrise de la technique que l'être humain a été capable de transformer la nature. Le travail se pense souvent par rapport à la question de la liberté : permet-il de libérer l'homme, ou au contraire est-il une entrave à sa liberté ?

Définition du travail

Dans la plupart des sociétés humaines actuelles, le travail est une nécessité pour beaucoup d'êtres humains, puisqu'il est le seul à permettre une rémunération financière. Il existe toutefois d'autres formes de travail que le travail rémunérateur : le travail domestique ou le travail dans les études. En philosophie, on considère que le travail est ce qui transforme la nature pour satisfaire les besoins de l'être humain.

La notion de travail est aujourd'hui intrinsèquement liée à l'idée de production et de rémunération. Le travail, c'est produire un effort et percevoir une rémunération en échange. Le travail permet ainsi d'être indépendant, puisque sans argent, il est actuellement très difficile de survivre. L'être humain a besoin d'argent pour payer un loyer, pour payer sa nourriture et ses vêtements, pour se divertir, etc.

Toutefois, le travail au sens de livrer un effort pour créer quelque chose, pour accomplir une tâche ou pour se perfectionner, existe dans d'autres domaines :

  • dans le domaine ménager : le ménage, la cuisine et l'éducation des enfants sont aujourd'hui reconnus comme un travail fatigant ;
  • dans le domaine des études : l'apprentissage des cours, les recherches documentaires, la résolution de problèmes ou l'écriture de dissertations et d'articles sont considérés comme le fruit d'un travail intellectuel ;
  • dans le domaine du sport : se perfectionner dans un sport avec des entraînements est considéré comme un travail physique ;
  • dans le domaine de la création : dessiner, peindre, sculpter, les activités artistiques sont également le fruit d'un travail de perfectionnement.

Si aujourd'hui on parle moins facilement de travail lorsqu'il n'y a pas de rémunération en échange, le travail en tant que travail salarié est pourtant récent dans l'histoire de l'humanité.

D'un point de vue étymologique, lorsqu'on parle du travail, on l'associe souvent à l'idée de contrainte. En effet, on dit souvent qu'étymologiquement, « travail » signifie « contrainte » ou même « moyen de torture » ( tripalium en latin). Pourtant, cette étymologie a plusieurs fois été remise en cause. Le travail ne serait donc pas uniquement synonyme de souffrance, labeur et fatigue.

En philosophie, on estime que le travail est ce qui permet la transformation de la nature : l'homme produit des objets et transforme le monde autour de lui pour l'adapter à ses besoins. Il crée ainsi des villes. Il change son habitat naturel. Le travail, c'est donc ce qui s'oppose au loisir et au jeu, c'est ce qui permet de transformer le monde.

Les effets du travail sur l'homme

Le travail a des effets sur l'homme, qu'il soit vécu comme une contrainte ou une dépendance. Il permet notamment de former l'homme moralement parlant et de lui apprendre à vivre en société, avec d'autres humains.

Le travail : une formation entre contrainte et dépendance

Les conditions dans lesquelles s'effectue le travail ont évolué avec l'histoire. Les êtres humains devaient tous travailler pour participer aux différentes tâches de survie ; puis, lorsque les hommes sont devenus sédentaires, les êtres humains se sont organisés en société hiérarchisées. Certains étaient contraints de travailler tandis que d'autres ne travaillaient pas et dépendaient du travail des plus démunis.

L'homme a d'abord vécu dans de petites collectivités où tout le monde était « égal » devant l'impératif de survie et les tâches nécessaires pour satisfaire cet impératif comme la chasse, la pêche ou la cueillette. Tout le monde travaillait.

Avec les difficultés climatiques, l'errance et le nomadisme qui les ont suivis, la nécessité et surtout la rivalité entre clans ont conduit à des guerres de territoires, devenues de plus en plus meurtrières avec l'invention de la métallurgie et des armes. Ces guerres ont mené à l'esclavage, les premiers esclaves étant des prisonniers de guerre contraints de travailler pour les vainqueurs. Le travail est alors devenu une contrainte et l'inégalité devant le travail s'est mise en place.

Même en temps de paix, cette situation s'est généralisée : les plus démunis travaillent le plus durement dans des conditions difficiles. La notion du travail comme contrainte est apparue.

« L'esclave est un instrument vivant, venant avant les autres [...]. Si les navettes [au moyen desquelles on tisse la laine] tissaient toutes seules, le maître des travaux n'aurait pas besoin de serviteurs, ni les chefs de familles, d'esclaves. »

La Politique

IV e siècle av. J.-C.

Si le travail peut être perçu comme une contrainte, certains philosophes ont montré que ceux qui ne travaillent pas dépendent du travail des autres. C'est la dialectique du maître et de l'esclave, développée par Hegel dans Phénoménologie de l'esprit . Il montre que le travail, au départ « subi » par un être dépendant, forme et éduque le travailleur. Celui-ci acquiert des savoirs et des savoir-faire qui constituent une formation essentielle. Le maître, au contraire, sombre dans l'oisiveté, l'ennui et la guerre destructrice. Ainsi, le travail, devenu rapidement une dépendance, est aussi, par le progrès technique, la conquête d'une liberté, celle de la connaissance. Sans devenir « l'esclave de son esclave », le maître devient dépendant dans la mesure où il ne travaille pas car il a besoin du savoir technique de son esclave.

L'esclave prépare la nourriture pour son maître. Il fabrique même, plus tard, les armes au moyen desquelles celui-ci fait la guerre, et ainsi « domine » celui qui le sert et dépend de lui. Par ce moyen, l'esclave devient un artisan et, s'il apprend le maniement des armes, il devient aussi un guerrier.

Le maître s'approprie les armes mais n'en maîtrise que le maniement, non la fabrication. C'est pourquoi Grecs et Romains ont reconnu un « dieu » de la métallurgie, Héphaïstos ou Vulcain, aux côtés d'un « dieu » de la guerre, Arès ou Mars.

Le travail pour former l'homme d'un point de vue moral

Emmanuel Kant considère que le travail est un devoir envers soi-même, un devoir qui forme l'homme moralement parlant.

Pour Emmanuel Kant, le travail satisfait la conscience morale et la fierté humaine. Ainsi, l'animal satisfait ses besoins par l'instinct, l'homme satisfait les siens par le travail. Il lui faut néanmoins pour cela un effort qui le sorte de la paresse. Le travail est donc un devoir, et son habitude, une vertu. L'homme qui travaille serait alors un homme meilleur, plus moral, un homme dont la formation est plus accomplie car il se dépasse.

De plus, comme le souligne Freud, le travail peut être considéré comme un bien en lui-même.

« Être normal, c'est aimer et travailler. »

Sigmund Freud

Freud ne parle pas seulement du travail social, mais de tout effort pour mûrir et changer ainsi notre propre « nature ». Il évoque le travail du deuil, effort mental pour surmonter la perte d'un être cher. Le terme « travail » est alors pris comme une métaphore et « l'élaboration » par laquelle on passe de l'affect brut et impensé à la pensée structurée et libératrice.

Il faut encore réserver une place particulière à l'art, travail sur soi-même qui aboutit à la sublimation (concept qui vient de la psychanalyse, défini par Freud dans Trois essais sur la théorie sexuelle ), c'est-à-dire à des œuvres qui transfigurent les épreuves subies par l'artiste dans sa vie ainsi que ses désirs refoulés.

Le travail pour former l'homme à vivre avec les autres

Le travail forme l'être humain à la sociabilisation et lui apprend donc à vivre en société. Le travail est en effet lié à la diversité des techniques et à la nécessaire coopération sociale. Le travail favorise également la communication, donc le rapport avec les autres. Il fait vraiment de l'être humain un être social.

Le travail forme l'homme à la sociabilisation et lui apprend donc à vivre en société. Le travail est en effet lié à la diversité des techniques et à la nécessaire coopération sociale.

À la chasse, un homme rabat le gibier et l'autre prépare le piège. Le travail est divisé entre les hommes.

Les philosophes ont comparé cette division à celle d'un organisme, où toutes les parties (les organes avec leurs fonctions respectives) concourent à un même résultat. Pour que le travail aboutisse, il faut pouvoir coopérer. C'est pour cette raison que de nombreux philosophes voient dans la division du travail un facteur de cohésion sociale. On peut citer Platon et Aristote, mais également Adam Smith ou Emmanuel Kant. Tous soulignent que la division du travail favorise l'échange.

Division du travail

La division du travail est la répartition de l'ensemble des tâches à accomplir dans une société ou un groupe humain, indépendamment du statut social. Mais on parle surtout de division sociale du travail en fonction du statut social (esclaves ou travailleurs libres comme les artisans ou commerçants, ou employés et dirigeants) et même du genre de travail à effectuer (« manuel » ou « intellectuel »). Toute activité de production implique en effet la répartition des tâches dans un ensemble organisé.

Dans une chaîne de production quelconque, comme une chaîne de production d'automobiles, la conception (invention, maquette) la fabrication et la commercialisation s'enchaînent nécessairement, mais les tâches restent séparées.

Le travail favorise également la communication, donc le rapport avec les autres. Il fait vraiment de l'homme un être social. Pour Hegel, travail et langage sont d'ailleurs liés, il les considère comme les deux premières « extériorisations » (c'est-à-dire « manifestations ») de la conscience dans sa relation de « reconnaissance » par les autres consciences. C'est en travaillant avec les autres que le langage, le rapport humain et la communication se sont développés.

Le philosophe français Tran Duc Thao voit l'origine du langage dans la communication des premiers hominidés (ancêtres de l'homme). Les chasseurs se faisaient des gestes qui sont devenus des mots lorsqu'ils tentaient de rabattre le gibier les uns vers les autres. Le langage devient un instrument de la socialisation, comme support du travail lui-même. Il permet à l'homme de maîtriser son environnement et de se former lui-même. Quelle que soit sa pénibilité, il développe la communication. Ceux qui ne travaillent pas peuvent donc se sentir exclus et frustrés de la compagnie de leurs semblables.

Le travail et ses liens avec la liberté

Le travail peut être pensé comme un moyen pour être libre ou comme un obstacle à la liberté.

Le travail comme moyen pour être libre

Le travail a permis à l'être humain de se libérer de la nature, de se sociabiliser et d'emmagasiner des connaissances, donc de se dépasser. Le travail peut être le travail intellectuel, qui permet d'apprendre et de penser par soi-même. Le travail peut également permettre l'indépendance, notamment financière, et empêcher l'exploitation. Enfin, le travail peut permettre de créer des objets qui deviennent des œuvres, ce qui, pour Hannah Arendt, libère l'homme d'une tâche répétitive et vaine.

« Le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité et les fins extérieures. »

Le Capital. Critique de l'économie politique

Pour Karl Marx, il s'agit de repenser en profondeur la totalité de « la sphère de la production matérielle ». D'une façon générale, chez Marx, le problème est que le travailleur est dépossédé de son travail, exproprié du résultat de son travail, qui lui procure alors un sentiment d'étrangeté. Les fins de son travail ne lui appartiennent pas.

Le travail a permis à l'homme de se libérer de la nature, de se sociabiliser et d'emmagasiner des connaissances, donc de se dépasser. D'ailleurs, même si les philosophes antiques assurent que le travail n'est pas pour les hommes libres, eux-mêmes « travaillent » puisqu'ils réfléchissent au monde et à la condition de l'homme et condamnent sévèrement l'oisiveté. Le travail dit intellectuel semble ainsi être une marque de la liberté humaine.

Par ailleurs, le travail a évolué au cours de l'histoire. En Occident, de nombreux changements ont permis de ne plus être exploité comme autrefois. Ainsi, Karl Marx souligne qu'il y a plus de liberté pour le travailleur dans le capitalisme que dans le servage féodal (les paysans appartenaient à un seigneur et travaillaient sur ses terres) ou dans l'esclavage.

Dans le capitalisme, en effet, des salariés vendent librement leur force de travail sur un « marché » déterminé seulement par la concurrence des travailleurs en recherche d'emploi. Leur « force de travail » est achetée tout aussi librement par les propriétaires des moyens de production ou détenteurs du capital industriel, commercial ou financier. L'esclave, au contraire, est la propriété de son maître. Ce dernier consomme ou revend ce que l'esclave produit, sans lui reverser aucun salaire.

Hannah Arendt, dans Condition de l'homme moderne , distingue deux types de travail : le labor (anglais) qui signifie dépenser son énergie pour une activité dédiée au quotidien, du travail de celui qui fait une œuvre. Pour elle, celui qui fait œuvre, qui crée des objets techniques destinés à durer ( Homo faber ) est libre. Une œuvre n'est pas un produit de consommation, elle permet de libérer l'être humain d'une tâche répétitive et vaine. En ce sens, l'art ou l'activité spirituelle sont, selon Hannah Arendt, des formes qui permettent de le libérer de sa condition.

Enfin, il existe d'autres formes de travail qui permettent de libérer l'être humain. Ainsi, la psychanalyse est un travail sur soi, sur ses rêves, sur son inconscient, pour essayer de se libérer ou de s'approprier ce qui nous échappe et nous entrave parfois. Freud parle également du travail du deuil, c'est-à-dire du travail à faire après la perte d'un être aimé notamment. Ici, le travail est perçu comme libérateur, puisqu'il aide l'être humain à avancer, à accepter, à être soulagé.

Le travail comme obstacle à la liberté humaine

Toutefois, le travail est souvent associé à quelque chose de difficile.

Étymologiquement, « travail » signifie d'ailleurs « contrainte » ou même « moyen de torture » ( tripalium en latin). La Bible fait même du travail la conséquence du péché. En effet, Dieu punit Adam et Ève en associant le travail à la douleur et l'effort : « tu travailleras à la sueur de ton front ». Le travail serait alors une punition. Par ailleurs, l'idée que le travail rend libre a été exploitée au XX e siècle par des idéologies comme le nazisme ou le stalinisme, alors que c'est l'asservissement voire la destruction des hommes qui a effectivement été mis en place.

Le slogan « le travail rend libre » ( Arbeit macht frei) figurait au fronton du camp de concentration nazi de Dachau alors que les hommes y étaient exploités et tués.

Le stalinisme a aussi fait l'apologie de l'effort de travail extrême, immortalisé par le mineur Stakhanov sous le nom de « stakhanovisme ».

De plus, même si le travail forme la conscience du travailleur grâce à l'acquisition du savoir technique, de nombreux travailleurs semblent plutôt aliénés que libres. Ainsi, le travail ouvrier, industriel ou même bureaucratique peut « aliéner », c'est-à-dire rendre étranger à soi-même. Le philosophe hongrois Georg Lukacs assure que le travail peut aussi « réifier », c'est-à-dire donner l'apparence d'une chose.

Dans le film de Charlie Chaplin Les Temps modernes , le travail n'est pas libérateur, les ouvriers sont vus comme des êtres mécaniques répétant à la chaîne, inlassablement, le même geste toute la journée. Le personnage de Charlot est même pris dans les rouages de la machine : il devient un objet, il subit.

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Le travail nous fait-il perdre notre liberté ?

Le travail et la technique

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Antilles, Guyane • Septembre 2013

dissertation • Série S

Définir les termes du sujet

Le travail peut se définir comme une activité proprement humaine de transformation de la nature , par laquelle l'homme, en développant des techniques, se transforme lui-même. Étymologiquement, travail vient du latin tripalium , qui désigne un instrument de torture à trois poutres. L'étymologie indique ainsi la dimension d' effort , voire de souffrance , qui serait inhérente au travail.

Perdre une chose, c'est l'avoir eue en sa possession et s'en trouver dépossédé. La perte s'oppose ainsi au gain : gagner une chose, c'est avoir cette chose en plus par rapport à avant, la perdre c'est avoir cette chose en moins par rapport à ce passé.

  • La liberté se définit de façon négative comme l'absence d' obstacle à la réalisation de ma volonté ou de mes désirs. Pourtant, cette définition de sens commun semble se heurter à la réalité même du désir : si je suis poussé par mon désir, suis-je libre ? La liberté semble alors devoir s'opposer à la nécessité et au déterminisme : l'homme libre serait celui qui serait capable d'agir et de penser par lui-même, c'est-à-dire sans que cette action ou cette pensée résulte d'une cause extérieure à sa volonté. La liberté se définit alors comme libre-arbitre , c'est-à-dire capacité psychologique à faire des choix sans y être poussé par une cause extérieure.
  • La liberté s'opposerait alors à la nécessité propre à la nature : l'homme libre serait celui qui s'affranchit de la nécessité naturelle, celui qui est capable de s'opposer à la nature.

Dégager la problématique et construire un plan

La problématique.

  • Le problème posé par le sujet réside dans le rapport envisagé entre le travail et la liberté . Le travail nous retire-t-il une liberté que nous aurions sans lui, ou au contraire, le travail nous permet-il d'accéder à notre liberté ?
  • La problématique découle de ce problème central, puisqu'il s'agira de se demander si le travail est un obstacle à la réalisation de ma liberté et, plus précisément, si le travail nous fait perdre une liberté qui, donc, lui préexisterait. Mais quelle est cette liberté que le travail nous retirerait ? En quoi nous empêcherait-il d'être libres ? La question sera alors de savoir s'il est possible de parler indifféremment de tout type de travail : car en quoi le travail serait-il en soi une activité aliénante ?
  • Dans un premier temps, nous verrons pour quelles raisons on peut penser que, loin de nous faire perdre notre liberté, le travail nous fait gagner notre liberté . Pourtant, tout travail nous affranchit-il de la nécessité naturelle ? Nous nous demanderons alors en quoi le travail nous vole notre liberté.
  • Enfin, nous démontrerons que le travail et la liberté sont incompatibles : non seulement le travail nous fait perdre notre liberté, mais il est la marque de notre absence de liberté .

Éviter les erreurs

Pour bien comprendre la spécificité de la question, il ne faut pas oublier d'analyser le terme « perdre » : la question n'est pas seulement de savoir si le travail nous aide ou nous empêche d'accéder à la liberté, mais s'il nous la fait perdre, ce qui suppose qu'on soit libre avant le travail.

Les titres en couleurs servent à guider la lecture et ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.

Introduction

Utilisez l'étymologie, puisque « travail » est dérivé du latin tripalium , qui désigne un instrument de torture.

Se demander si le travail nous fait perdre notre liberté, c'est se demander si le travail nous dépossède d'une liberté dont nous disposerions sans lui. A priori , on aurait tendance à penser le travail comme un obstacle à notre liberté : nous n'irions jamais librement vers le travail, en ce qu'il serait source de souffrance. Mais est-il pour autant une activité aliénante ?

Le travail peut se définir comme une activité proprement humaine de transformation de la nature par laquelle l'homme, en développant des techniques, se transforme lui-même. Perdre une chose, c'est l'avoir eue en sa possession et s'en trouver dépossédé. La perte s'oppose ainsi au gain . La liberté se définit de façon négative comme l'absence d'obstacle à la réalisation de ma volonté ou de mes désirs.

Pourtant, cette définition de sens commun semble se heurter à la réalité même du désir : si je suis poussé par mon désir, suis-je libre ? La liberté semble alors devoir s'opposer à la nécessité et au déterminisme : l'homme libre serait celui qui serait capable d'agir et de penser par lui-même, c'est-à-dire sans que cette action ou cette pensée résulte d'une cause extérieure à sa volonté. La liberté se définit alors comme libre-arbitre . La liberté s'opposerait alors à la nature : l'homme libre serait celui qui s'affranchit de la nécessité naturelle, celui qui est capable de s'opposer à la nature.

Le problème posé par le sujet réside dans le rapport envisagé entre le travail et la liberté. Le travail nous retire-t-il une liberté que nous aurions sans lui, ou au contraire, le travail nous permet-il d'accéder à notre liberté. Mais quelle est cette liberté que le travail nous retirerait ? En quoi nous empêcherait-il d'être libres ? La question sera alors de savoir s'il est possible de parler indifféremment de tout type de travail : car en quoi le travail serait-il en soi une activité aliénante ?

Dans un premier temps, nous verrons pour quelles raisons on peut penser que, loin de nous faire perdre notre liberté, le travail nous fait gagner notre liberté. Pourtant, tout travail nous affranchit-il de la nécessité naturelle ? Nous nous demanderons alors en quoi le travail nous vole notre liberté.

Enfin, nous démontrerons que le travail et la liberté sont incompatibles : non seulement le travail nous fait perdre notre liberté, mais il est la marque de notre absence de liberté.

1. Le travail nous fait gagner notre liberté

A. le travail est l'activité par laquelle l'homme s'affranchit de la nature.

La nature peut se définir comme l'ensemble du monde non transformé par l'homme. On distingue en ce sens la nature de la culture ou de l'artifice.

Dans un premier temps, on peut penser que, loin de nous faire perdre notre liberté, le travail nous fait gagner notre liberté. Autrement dit, c'est par le travail que nous devenons libre, d'abord en ce que nous nous libérons par lui de la nature .

C'est en particulier ce qu'indique Hegel dans la première Philosophie de l'Esprit : le travail est une activité rationnelle qui, en tant que telle, s'oppose à la nature dont l'homme se dégage en la soumettant, par la technique, à une transformation. Le travail nie le donné naturel : il est ce par quoi l'homme se sépare de la nature et se crée lui-même. En ce sens, c'est par le travail que l'homme se libère et accède à son identité.

B. Le travail humanise l'homme

Dans Le Capital , Marx définit le travail comme une activité propre à l'homme, un « acte qui se passe entre l'homme et la nature » et « en même temps qu'il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie ». Autrement dit, le travail est humanisant parce que l'homme se sépare de sa propre nature.

C'est cette dimension libératrice, émancipatrice, du travail que développeront les analyses de Marx : si l'on peut dire que le travail est pour l'homme le moyen de gagner sa liberté, c'est dans la mesure où le travail est là encore pensé comme un acte qui fonde l'identité de l'homme . L'homme n'est lui-même que par le travail : il est l'essence de l'homme, dit Marx, ce par quoi la « nature devient pour l'homme ». Le « vrai travail », dit-il, est l'acte par lequel l'homme remplace le donné naturel par ses propres œuvres, ce par quoi le monde naturel devient humain.

[Transition] Pourtant, que le travail nous affranchisse de la nature ou nous fasse accéder à notre identité semble correspondre à une visée idéale du travail, à ce qu'il vise en son essence : mais la réalité du travail correspond-elle à son essence ? Autrement dit, peut-on dire que tout travail libère l'homme ?

2. Le travail nous fait perdre notre liberté

A. le travail sous sa forme productive reconduit la nécessité naturelle.

En réalité, on peut douter des vertus libératrices du travail dès lors que l'on considère le travail sous sa forme moderne, à savoir le travail productif , tel qu'il est organisé par la division du travail. Visant essentiellement la libération à l'égard de la nature et de sa nécessité, le travail perd alors son but initial : il avait pour but de satisfaire nos besoins ; son but devient la production elle-même. Il devait appeler l'homme à se développer ; il le coupe de tout effort comme du rapport au résultat final du travail. « Du même coup, écrit Hegel, cette abstraction de l'habileté et du moyen rend plus complets la dépendance et les rapports mutuels entre les hommes pour la satisfaction des autres besoins, au point d'en faire une nécessité absolue. »

Dès lors que le travail n'est plus le moyen par lequel nous nous affranchissons de la nature mais ce par quoi nous retournons à la nécessité naturelle, on peut dire qu'il nous fait perdre cette liberté à laquelle nous accédions dans le cadre d'un travail artisanal .

B. Le travail moderne nous aliène

Ainsi, si le travail nous fait perdre notre liberté, c'est que de libérateur il devient aliénant : alors même qu'il nous libérait, il devient dans le cadre du travail productif l'outil de notre aliénation. Loin de nous humaniser , le « travail réel » que décrit Marx nous animalise. En lui, dit Marx dans les Manuscrits de 1844 , « ce qui était animal devient humain, et ce qui était humain devient animal ». En effet, répétitif, désincarné, abstrait, ce travail n'a plus de raison d'être que le besoin vital. « L'homme fait de son activité vitale, écrit Marx dans Ébauche d'une critique de l'économie politique , de son essence, un simple moyen de son existence ».

Mais ce moyen de survivre que devient le travail dépossède l'homme de lui-même : privé du rapport au produit de son travail, le travailleur est alors aliéné en ce qu'il vend sa force de travail (il produit pour un autre en échange d'un salaire), et ne peut plus se reconnaître dans le résultat de son travail. On peut alors dire que si le travail nous fait perdre notre liberté, c'est dans la mesure où il devient ce par quoi l'homme se perd lui-même en devenant étranger à ses propres yeux.

[Transition] Mais au fond, si le travail moderne nous fait perdre notre liberté, n'est-ce pas parce que le travail est en soi une activité négatrice de liberté ?

3. Le travail et la liberté sont incompatibles

Après avoir montré en quoi le travail sous sa forme moderne nous faisait perdre notre liberté, il s'agit de montrer en quoi le travail est par essence un obstacle à la liberté.

A. Le travail est l'activité qui nous attache à la nature

Enfin, on peut dire que si le travail nous fait perdre notre liberté, c'est essentiellement parce que nous ne sommes libres qu'affranchis du travail. C'est là la conception du travail propre à l'Antiquité grecque, conception qu'examine Hannah Arendt dans la Condition de l'homme moderne : loin d'être une activité noble, humanisante, le travail est l'activité qui nous rattache à la sphère des besoins biologiques, à la nécessité de la nature .

« Les Anciens (…) jugeaient qu'il fallait avoir des esclaves à cause de la nature servile de toutes les occupations qui pourvoyaient aux besoins de la vie (…). Travailler, c'était l'asservissement à la nécessité, et cet asservissement était inhérent aux conditions de la vie humaine. Les hommes étant soumis aux nécessités de la vie ne pouvaient se libérer qu'en dominant ceux qu'ils soumettaient de force à la nécessité. » Ainsi, le travail étant indissociable du besoin, c'est-à-dire du seul souci de survivre, il est aussi ce en quoi l'homme perd son humanité .

B. Gagner sa liberté, c'est se libérer du travail

Par conséquent, l'homme libre, dit Arendt, est précisément pour les Grecs de l'Antiquité, celui qui ne travaille pas. « L'institution de l'esclavage dans l'Antiquité (…) fut une tentative pour éliminer des conditions de la vie le travail. » Ainsi, il n'y a pas de liberté possible dans ni par le travail : la seule liberté possible, correspondant au statut de l'homme libre, est celle de la vie sans travail.

Au caractère répétitif du travail, caractère lié au but du travail, à savoir la reconduction de la vie biologique, s'oppose alors le caractère actif de l'homme sans travail, l'homme libre, celui-ci consacrant son temps aux affaires publiques. La vie politique , vie d'action, serait alors la seule vie proprement humaine, opposée en cela au champ des activités laborieuses qui ramènent l'homme à son animalité.

En définitive, on peut dire que si le travail nous fait perdre notre liberté, c'est en tant qu'il relève de la nécessité propre à la vie biologique. Rivé au besoin, le travail nous empêche d'être libre en ce sens qu'il constitue un obstacle à la réalisation de l'homme, que l'humanité de cet homme soit définie par son aptitude politique ou par sa créativité.

De fait, si le travailleur moderne ou l'esclave sont soumis à la nécessité, on peut dire qu'ils sont aliénés en ce qu'ils tournent le dos à leur humanité. Si le travail fait perdre la liberté, c'est finalement dans la mesure où l'homme se perd lui-même dans le travail.

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Publié le 26 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.

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Sujet de la dissertation   de philosophie  : « Le travail n’est-il qu’une contrainte ? ».

Il s’agit d’une dissertation de philosophie qui porte sur le concept de « travail » et qui le questionne avec la problématique « est-ce que l’Homme est contraint ou obligé de travailler ? ».

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Debret, J. (2020, 07 décembre). Exemple de dissertation de philosophie. Scribbr. Consulté le 13 mai 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/exemple-dissertation-philosophie/

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Justine Debret

Justine Debret

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Cours : Le travail

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Introduction :

Il faut reconnaître, qu’ a priori , travailler n’est pas une partie de plaisir : cela nous impose un rythme de vie, des contraintes et des efforts physiques et intellectuels réguliers. Il réduit aussi notre temps d’oisiveté, c’est pourquoi le travail est spontanément jugé comme une corvée.

Pourtant, nous sommes tous satisfaits d’un travail bien fait ou, au contraire, accablés par la perte de notre emploi.

Ainsi, nous étudierons dans un premier temps l’ambivalence du travail humain : à la fois source de souffrance et nécessaire pour notre progrès. Puis nous regarderons dans un deuxième temps quels peuvent être les bénéfices liés au travail. Finalement nous verrons que si nombreux sont ceux qui passent leur vie à travailler, c’est parce que le travail est un moyen d’assurer notre temps libre.

L’ambivalence du travail humain

Le travail est marqué du sceau de la souffrance.

Travail :

Étymologiquement, le mot « travail » renvoie à l’idée de souffrance. En latin, tripalium désigne un appareil servant à maintenir les animaux en place qui a par la suite été utilisé pour torturer les hommes.

La malédiction

La souffrance liée au travail semble s’inscrire dans l’histoire humaine comme une malédiction. Elle est racontée dans le livre III de la Genèse  : parce qu’il a écouté la voix de sa femme, qui elle-même avait écouté celle du serpent, Adam a mangé le fruit défendu ; Dieu le condamna alors à gagner son pain « à la sueur de son visage ».

Le travail est donc un châtiment divin sortant l’être humain du paradis où il n’avait pas besoin de travailler.

Voilà pourquoi dans notre imaginaire collectif , prendre plaisir à travailler n’est plus vraiment travailler : un véritable travail doit être intrinsèquement lié à l’ effort et donc à la souffrance .

Le travail est un effort

Le travail est un effort pour modifier son environnement.

L’être humain est le seul animal qui doit faire l’effort de travailler pour survivre. Rien ne lui est donné naturellement, tout ce qu’il obtient est le fruit de ses efforts.

Le travail est donc l’ effort conscient de transformation de l’environnement afin qu’il soit susceptible de répondre à nos besoins. C’est par ce biais que l’être humain dépasse sa condition d’animal pour entrer dans la culture. Par exemple, l’agriculture est le travail de transformation de la terre afin de la fertiliser et d’augmenter la productivité d’un champ : un terrain cultivé sera plus fertile qu’un terrain non cultivé.

L’espèce humaine a maîtrisé et utilisé la nature à son profit pour survivre, nous léguant l’environnement que nous connaissons aujourd’hui. Cette avancée a considérablement développé notre intelligence et toutes les transformations de la nature ont inscrit l’empreinte humaine à travers les siècles.

Le travail permet d’affirmer et d’exploiter l’intelligence humaine

Selon Hegel , c’est parce que l’humain peut inscrire son empreinte dans son environnement qu’il éprouve de la satisfaction à travailler. En effet, percevoir le gage de notre inventivité et de notre intelligence dans nos productions est une forme de jouissance supplantant tous les efforts consentis.

L’ effort dans le travail humain est très différent de la manière instinctive dont les animaux s’activent. Par exemple, une araignée produit une toile parfaite dès que ses organes le lui permettent ; elle n’hésite pas et n’échoue pas ; son instinct est immédiatement adapté à la réalisation de cette tâche. En revanche, une couturière ne produit de beaux vêtements qu’après une longue période d’entraînement, d’échecs et d’efforts.

Le produit d’un travail naît donc d’une transformation consciente et progressive, de plus il nous révèle à nous-même.

La dialectique

La dialectique est un processus par lequel l’espèce humaine évolue, se transformant elle-même ainsi que le monde. Cette première se fait toujours en trois phases : la thèse, l’antithèse et la synthèse. À noter qu’en méthodologie de la dissertation, on appelle un plan respectant trois parties un «  plan dialectique  ». Lors de la première phase, la thèse, un système de pensée est construit et fini. Puis intervient l’antithèse, qui s’inscrit en opposition à la thèse. Enfin arrive la dernière phase, la synthèse, qui constitue un dépassement et en même temps la synthèse entre les deux premières phases. En science, par exemple, on peut penser à la théorie de Newton qui, une fois corroborée par de nombreux faits, est devenue la norme : un modèle de référence pour penser les phénomènes physiques. Dans notre exemple, l’antithèse correspond à moment de crise, comme lorsqu’on a découvert des anomalies dans l’observations des astres : elles ne correspondaient plus aux prédictions du modèle de Newton. Finalement, c’est Einstein qui a réussi l’exploit de la synthèse en proposant un nouveau modèle théorique (dépassement) qui, tout en fonctionnant aussi bien que le premier, a permis d’expliquer les anomalies observées et d’améliorer les prédictions (synthèse).

  • Ainsi est née la relativité générale .

La dialectique du maître et de l’esclave selon Hegel

La dialectique du maître et de l’esclave fonctionne de la même manière et pour comprendre de quoi il s’agit, voilà une expérience de pensée. Imaginez une exploitation dans laquelle des esclaves travaillent pour un maître. Ces esclaves savent tout faire : travailler le champ, faire la cuisine, coudre les habits, etc. Le maître, lui, ne sait rien faire et exploite les esclaves pour obtenir ce dont il a besoin : c’est le moment de thèse . Or, un jour, l’un des esclaves se rebelle et réussit à convaincre les autres esclaves qu’il faut arrêter de travailler pour le maître car ils n’ont rien en retour ! Dans cette situation les esclaves deviennent maîtres car ils savent travailler alors que le maître n’est bon qu’à donner des ordres : c’est le moment d’antithèse . C’est alors que le maître, devenu esclave, plutôt qu’user de la violence pour récupérer sa position propose un marché… Les terres que les esclaves cultivent sont les siennes, il est donc logique qu’il puisse bénéficier de ce qu’elles produisent, mais puisque c’est eux qui travaillent – et qui ont le savoir-faire – il est juste de leur donner une rétribution : un salaire. D’esclaves les travailleurs deviennent salariés et du statut de maître celui-ci devient patron : c’est le moment de synthèse .

  • Selon Marx, cette dialectique n’opère cependant qu’un déplacement qui, lors de la révolution industrielle, aliénera l’être humain tout autant.

L’exploitation du travailleur : une perversion du travail humain

Le travail humain selon marx.

Marx est un économiste allemand du XIX e  siècle, héritier de Hegel, et lorsqu’il pense au système économique, il a en tête cette dialectique. Il insiste sur le fait qu’un travail humain repose sur la conscience du travailleur à l’égard de son projet d’action et de ses actes. Il dénonce le capitalisme car il pervertirait le rapport de l’être humain au réel et déshumaniserait le travail. Dans Le Capital , Marx critique la manière dont le capitalisme exploite les travailleurs et leur vole la conscience qu’ils ont de transformer le réel, de plus, il ne serait qu’une évolution de l’exploitation des serfs au Moyen Âge. Selon Marx, le système économique et politique a toujours fonctionné sous formes de classes, c'est-à-dire qu’une classe dominante exploite une classe dominée. À noter que dans les systèmes démocratiques modernes, la bourgeoisie se transpose à la noblesse. Selon Marx la lutte des classes est le moteur de l’Histoire et son abolition est le but de l’État. C’est de là que découle la théorie communiste marxiste visant, par un processus de dialectique, l’abandon du capitalisme. Cet abandon est considéré comme une révolution devant mener à une dictature du prolétariat (classe constituée d’ouvriers exploités, dominée par la bourgeoisie) et qui constituerait le moment d’ antithèse . Ensuite un système communiste doit être instauré qui serait, selon Marx, le moment de synthèse .

Le système capitaliste est également marqué par une industrialisation massive des systèmes de production. D’une économie paysanne et artisanale nous passons à une économie de production de masse.

  • Au XVIII e  siècle, l’utilisation des machines est une innovation technique décisive.

Par l’avancée technique, l’être humain se libère des tâches les plus ingrates et devient plus efficace dans sa production, grâce au machinisme notamment.

L’arrivée de nouvelles méthodes de production peut rendre le travail moins fatiguant et plus facile, mais cela va anéantir la possibilité pour le travailleur de se reconnaître dans son œuvre. Les systèmes industriels sont normalisés, chaque mouvement est spécifié et contrôlé par le maître d’œuvre. Le système tayloriste était poussé tellement loin qu’on comptait les pas des ouvriers pour réduire les déplacements au strict minimum : les humains devenaient alors des machines.

Frederick Winslow Taylor et le travail à la chaîne :

Ingénieur américain, F. W. Taylor est à l’origine d’une méthode scientifique d’organisation du travail pour améliorer la performance des systèmes de production industriels. Cette méthode consiste à définir un nombre précis de gestes que doit effectuer l’ouvrier ou l’ouvrière, dans une production dite « à la chaine ». Ainsi le produit passe d’ouvrier en ouvrier, chacun devant effectuer une action simple (visser un boulon par exemple) jusqu’à ce que le produit soit fini. Les temps modernes de Charlie Chaplin montre bien l’aberration d’un tel système poussé à l’extrême, où l’être humain se transforme en véritable machine vivante.

Division du travail :

La division du travail consiste à différencier toutes les étapes de la production d’un objet, et à spécialiser chaque travailleur sur une seule étape. Cette décomposition du travail permet de gagner en productivité. En se spécialisant, le travailleur devient plus habile et donc plus rapide dans sa production. L’exemple le plus courant de division du travail dans l’industrie est le système tayloriste.

Le travail à la chaîne est plus efficace, mais le rapport de l’être humain à sa pratique change de nature. La division du travail dépossède et sépare donc le travailleur ou la travailleuse du fruit de sa production. Ce qu’un couturier ou une couturière produit à la chaîne ne lui permet plus de se reconnaître en tant que tel. La personne est réduite à une main performante, habile et rapide : elle n’a plus la conscience du résultat final de son travail, il ne lui appartient pas car elle n’est que le maillon d’une chaîne.

  • Son travail devient une abstraction sans réalité concrète.

Le travailleur, ou la travailleuse, est dépossédé de la conscience et du sens de son travail : il est aliéné. En latin, alien désigne « l’autre », « l’étranger ». C’est une force étrangère à l’être humain qui prend possession de son corps et de sa conscience.

  • Cette force aliénatrice, c’est le travail.

En mécanisant au maximum les moyens de production, l’industrie permet de très importants gains d’argent. Or, elle fait perdre au travailleur la possibilité d’éprouver une satisfaction à produire quelque chose d’extérieur à lui dans lequel il se reconnaît.

Les bénéfices liés au travail

La satisfaction liée au travail vient du fait que ce dernier est comme un témoignage de notre volonté et de notre intelligence. En visant le profit économique, le capitalisme a saccagé ce témoignage. Il existe cependant d’autres facteurs pouvant donner une valeur positive au travail.

Rencontrer autrui

La vocation.

Certaines personnes ont très tôt le désir d’investir un corps de métier précis. Choisir un métier par vocation permet de l’apprécier, cela ne demande pourtant pas moins d’efforts et d’investissements. Par exemple, par amour du métier, un infirmier ou une infirmière supportera la vue fréquente du sang et des horaires de travail tardifs. Cependant, ce n’est pas parce qu’il affirme aimer son travail qu’il ne travaille pas.

S’intégrer socialement

Il ne faut pas oublier que le travail gratifie l’être humain d’un statut social . À différents niveaux, travailler consiste à prendre en charge les besoins de la société. Jouer un rôle dans cette dernière procure ainsi un sentiment d’utilité et de dignité. Pour beaucoup, être utile aux autres est essentiel pour un épanouissement personnel . Ajoutons que de nombreuses personnes vivent le chômage comme une dévalorisation, une dégradation de leur dignité. La stigmatisation que subissent les chômeurs prouve que le travail n’est pas seulement un moyen de gagner de l’argent mais qu’il est aussi le premier vecteur de reconnaissance sociale .

Cultiver son humanité

Le travail a aussi conduit l’humanité vers des progrès sociaux et moraux .

Sublimer nos pulsions

Freud voit dans le travail une valeur sûre de notre civilisation. En effet, selon lui l’être humain est avant tout soumis à de puissants instincts le tournant vers sa propre satisfaction, en ignorant autrui et la collectivité (par exemple, notre libido brasse une énergie naturellement asociale et perverse). La civilisation s’est pourtant construite grâce à des activités comme l’art, le sport et le travail : Freud considère qu’en vérité ces activités subliment nos instincts égoïstes.

Sublimation :

La sublimation est un phénomène psychique par lequel l’énergie de nos pulsions est détournée de son but initial, qu’est la satisfaction égoïste, pour être dirigée vers des buts socialement valorisés, bien considérés et utiles pour la société.

  • C’est pourquoi le travail est une grande valeur, à l’origine de nos sociétés, assurant leur survie sociale et morale.

Déployer nos vertus individuelles

Le travail éduque : il nous impose de mobiliser notre attention et notre énergie dans un effort. Il instruit par la résistance des matériaux qu’il façonne.

Dans Terre des hommes , Saint-Exupéry affirme :

« La terre nous en apprend plus long sur nous-mêmes que tous les livres. Parce qu’elle nous résiste. »

Plus la matière résiste à l’être humain, plus celui-ci déploie des ressources manuelles et intellectuelles pour la dompter. Pour Alain, philosophe connu pour ses Propos , le travail est une école de vertu  : il permet de développer des qualités humaines qui resteraient sinon endormies.

La sociabilité, la responsabilité, l’écoute, l’application et la patience sont des valeurs morales pouvant se déployer grâce à diverses professions. Plus qu’une activité nous mettant en relation avec le réel, le travail est une valeur forte ayant permis d’entrainer notre civilisation dans un progrès social et moral. Or, d’un point de vue plus existentiel, pourquoi travaillons-nous ? Nous pouvons aimer notre travail, mais il n’est pourtant pas le but de notre existence.

  • Le travail est un moyen d’assurer notre temps libre.

Le travail est un moyen d’assurer son temps libre

Un divertissement.

Envisageons le cas où le travail n’est pour l’être humain qu’un divertissement (précisons qu’il s’agit du divertissement au sens du philosophe Pascal ). C’est donc non pas un loisir qui nous délasse, mais une activité qui occupe notre esprit pour fuir les temps de repos.

Alors, pourquoi l’être humain fuit-il les temps morts ? Comme son nom l’indique, un temps mort est marqué par l’ absence de vie , le néant, l’ennui. Pour l’humain, les temps morts sont des présages angoissants de ce qui l’attend à sa mort : il préfère donc les fuir. Le travail est ainsi son meilleur allié. Ajoutons que nous passons les deux tiers de notre vie éveillée au travail.

Ce constat nous amène à considérer que beaucoup de personnes vivent pour travailler, au lieu de travailler pour vivre. Le travail n’est alors pas un simple moyen pour avoir une existence satisfaisante, mais il est une fin : c’est, pour certains et certaines, le but même de leur existence.

Pour que le travail soit à ce point sacralisé et recherché en tant que but, il faut que l’être humain en arrive à oublier de réfléchir sur le sens profond de son existence, sur ce qui peut réellement lui apporter satisfaction.

  • Une réflexion sur notre rapport au travail s’accompagne donc nécessairement d’une réflexion sur notre rapport au temps libre, aux loisirs. Les penseurs antiques l’ont bien compris…

Les loisirs et le loisir

En Grèce antique on considérait que le travail devait être réservé aux esclaves et que les aristocrates s’éduquaient aux loisirs. Le loisir dont les grecs parlent est l’ otium . Ce mot désigne les activités capables d’humaniser, d’élever la conscience et l’intelligence de l’être humain.

En ce sens la pensée scientifique, politique et la philosophie sont les loisirs par excellence puisqu’ils instruisent l’humain, le libérant de diverses croyances et ignorances. Un véritable loisir était donc tout le contraire de délassement et d’oisiveté, puisqu’il suppose un effort intellectuel et de l’application.

  • Le sens du mot « loisir » a bien changé depuis.

Les loisirs de l’humain moderne ne sont plus destinés à leur éducation mais sont de simples divertissements : au pire, ils permettent d’échapper à l’ennui – comme le permet le travail –, au mieux ils nous délassent et nous détendent.

Le travail est la meilleure des polices

Aujourd’hui, peu de métiers permettent de s’épanouir. Le rôle du travail est plus rattaché à la mise en place d’un ordre social régulé par l’État. Nietzsche dresse ce constat dans son ouvrage Aurore en 1881. Selon le philosophe, le travail occupe le temps des individus et leur prend leur énergie : il est ainsi le meilleur moyen de contrôler les débordements de violence. C’est une sorte de « police », garante de la sécurité du corps social. En effet, le fonctionnement d’une entreprise est hiérarchique, chacun y apprend à suivre les ordres, ou a en donner. Souvent épuisant, le travail consume une grande quantité de force nerveuse tuant toute volonté de mettre en cause le pouvoir en place.

La valeur du travail, sa « glorification » comme dirait Nietzsche, cache une volonté d’inscrire les individus dans un même destin, où personne ne peut s’aventurer au-delà de ce qu’il doit accomplir, pour faire prospérer la collectivité.

Le travail est un auxiliaire du pouvoir politique dont la priorité est d’assurer la sécurité de la collectivité . Un individu oisif est imprévisible : en domestiquant l’être humain pour le bien-être de la collectivité, le travail lui enlève la volonté d’œuvrer pour son bien-être individuel.

  • Pour Nietzsche, le travail s’oppose au développement de soi . Il est donc un moyen pour l’État de contrôler le corps social : privant l’être humain de ses instincts asociaux et d’entraver son désir d’émancipation individuelle.

Conclusion :

Aimer son travail est donc possible en plusieurs sens :

  • parce qu’il contribue à nous mettre en relation avec le réel et à s’en emparer ;
  • parce qu’il permet de se sentir utile socialement ou de développer des vertus morales ;
  • parce qu’il empêche de s’ennuyer.

Pour toutes ces raisons, beaucoup de personnes sont persuadées que le travail est une bénédiction : il est aimé comme une valeur essentielle qui contribue à notre socialisation et à notre moralisation.

Or, accorder une valeur positive au travail ne doit pas nous faire oublier son versant négatif. Il est parfois aliénant et ne peut ne pas permettre de s’épanouir. En effet, lorsque l’être humain en arrive à ignorer ce qui peut lui donner satisfaction hors de son travail, et qu’il se jette dans des formes triviales de loisirs et de consommation, alors le travail n’est rien d’autre qu’une aliénation.

Cependant, il est tout à fait possible de penser un travail humanisé, exécuté de manière libre et démocratique. La question étant : comment faire du travail, par essence contraignant et épuisant, une activité libératrice ?

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Travailler rend-il libre ?

Il s'agit de la dissertation complète pour laquelle j'ai eu 14 sur 20.

La notion de liberté possède plusieurs significations. La liberté peut s’appliquer à une personne qui n’est pas sous la dépendance de quelqu’un, une personne qui peut agir sans contrainte, qui est autonome. La liberté peut aussi renvoyer au fait de pouvoir agir, dans une société organisée, selon sa propre détermination, dans la limite de règles. Comme les droits, par exemple, qui sont les libertés que la loi reconnaît aux individus dans un domaine. La liberté d’expression, d’opinion ou encore religieuse, c'est-à-dire qu’elle donne le droit à l’individu de choisir sa religion, ou de ne pas en avoir. En philosophie, la liberté est le caractère indéterminé de la volonté humaine, ce qu’on appelle le libre arbitre. Le verbe « travailler » désigne toute activité visant à la production d'une oeuvre utile. Dans nos sociétés actuelles le travail est difficilement conçu sans rémunération. Le travail est souvent associé à la peine, à la souffrance, il est vu comme une contrainte. Il apparaît donc que les termes « liberté » et « travail » soient en totale opposition. Mais l’on verra par la suite qu’ils peuvent être, au contraire, intimement liés. L’Homme n’est pas forcément partagé entre ces deux notions et l’une sans l’autre pourrait même le déshumaniser. Les Hommes pensent le travail comme une entrave à leur liberté, comme quelque chose qui a fait disparaître la liberté de la vie humaine. Mais la notion de liberté existerait-elle si rien ne venait l’entraver ? Et si la liberté n’est pas apparue avant le travail ; si le travail a, au contraire, permis à la liberté à la fois d’exister et de prendre tout son sens, une question fondamentale se pose alors : la liberté de l’Homme dépend-elle de sa faculté à travailler ?

Le travail est un phénomène humain. Dès lors qu’il y a trace d’humanité il y a travail. Il accompagne l’existence et le développement de l’humanité. C’est un élément qui intervient nécessairement pour définir la condition humaine. L’animal travaille certes, mais ce qui différencie le travail humain du travail animal est que, dans le cas de l’homme, on a affaire à un projet médité, conscient de lui-même et toujours prémédité. Dès lors, la différence entre Homme et animal est définie. L’homme est l’être qui a le plus de besoins et que la nature à le moins favorisé pour les satisfaire. L’homme est donc forcément, de part sa nature, contraint de travailler pour survivre. Il n’est alors pas libre de travailler, il y est obligé, sa survie en dépend. Le travail témoigne ainsi de notre asservissement à la nécessité. Le travail apparaît tout d’abord comme une activité négative. Le travail est vu comme le lieu de l’exploitation, de la domination. Dans la Grèce antique, le travail est considéré comme une des activités les plus animales et les moins nobles. C’est pourquoi cette tâche était confiée à des esclaves afin de libérer l’homme « libre » (l’homme qui s’adonne à des activités intellectuelles telles que la philosophie ou les sciences, ou à des activités « pratiques » telle que la politique) des tâches pénibles que représentait le travail. L’esclave était alors soumis, maltraité, il était un être fragile, réduit à l’état d’animalité. Sa condition était pitoyable mais ce n’étaient pas les esclaves qui étaient méprisés, c’était le travail. C’était l’activité à laquelle ils étaient condamnés qui les rendaient méprisables. Le travail avait donc déjà à cette époque une connotation très négative. Dans la société moderne, l’existence de l’homme est déterminée de près ou de loin par le travail et la notion de travail est toujours perçue, comme dans la Grèce antique, de façon péjorative. L’idée que l’ouvrier travaille car il y est contraint est omniprésente. Le travail est vu comme une contrainte extérieure subie par l’ouvrier, quelque chose dans quoi il ne réalise pas son être. Le travail est perçu comme un lieu dans lequel l’individu se nie et est dépossédé. Marx appelle cela « l’aliénation ». L’aliénation existentielle est le fait que dans et par le travail, le travailleur ne se retrouve plus. Il devient étranger à lui-même. Le fait que le travailleur soit contraint à la répétition des mêmes gestes toute la journée illustre bien cette idée. Idée que l’on retrouve dans Les Temps Modernes de Charles Chaplin. Ce dernier incarne alors un ouvrier qui exerce dans la société moderne. Il passe ses journées à viser des boulons et ne peut s’empêcher de reproduire les mêmes gestes une fois sa journée de travail terminée. Tout en étant exagérée, cette idée de « machine humaine » est présente dans la société moderne. L’aliénation dans le travail signe la déshumanisation de l’individu. Le travail serait alors une véritable malédiction pour l’homme ; on peut se rapporter alors à la genèse : le travail s’inscrit dans le contexte d’une punition adressée à Adam et donc à l’ensemble du genre humain. Condition qui fait apparaître les êtres humains comme déchus et exempts de toute liberté. Le travail est considéré comme du temps que l’on donne à la société, un sacrifice de soi. Le temps hors travail est vu comme un temps pour soi, l’individu n’a le sentiment d’être lui qu’en dehors du travail. Il a l’impression de perdre sa vie en travaillant. L’homme pense que c’est après le travail que commence la vraie vie, qu’il devient libre. D’ailleurs ne dit-on pas, en parlant du temps consacré aux loisirs, le « temps libre » ? Pour Marx , la malédiction qui s’attache au travail tient, non pas à sa nature, mais à la façon dont il est socialement organisé. Il existe pour lui deux classes sociales bien distinctes : la bourgeoisie et le prolétariat. L’un s’enrichie tandis que l’autre s’appauvrit de plus en plus en conciliant exploitation et aliénation. Marx montre ainsi que dans une société capitaliste, le travail est exploité : il y a une partie du travail du salarié qui ne lui est pas payée, un « surtravail ». Le salarié et son travail dépendent alors entièrement du patron. La notion de liberté ne peut se développer lorsqu’il y a exploitation. Le salarié exploité ne peut donc se concevoir comme un homme libre dans le travail et donc dans sa vie en général.

Le travail apparaît donc comme ce qui prive l’homme de toute liberté. Mais en examinant la doctrine de Marx de plus près on s’aperçoit qu’il ne possède pas seulement une vision négative du travail . On trouve chez lui une ambivalence qui amène à examiner le côté positif du travail et la notion de liberté .

Il faut pour cela retourner aux sources de l’humanité. Lorsque n’existait encore que l’être humain dépourvu d’outils, seul face à une nature hostile. Le travail a permis à l’homme d’intervenir sur la nature afin de satisfaire ses besoins les plus élémentaires. Il l’a façonnée. Le travail a donc permis à faire passer l’homme de l’état de soumission par rapport à la nature à l’état de domination. En revenant à l’époque de la Grèce antique on se rend compte que le travail serait le propre de l’homme, ce qui lui permettrait de réaliser son humanité, mais aussi que les hommes dit « libres » étaient dans le faux quant à leur conception du travail. En effet l’esclave va se donner un pouvoir sur la matière inconnu du maître. Ce dernier est dans la satisfaction immédiate, dans l’absence d’effort. Il perd son temps. Tandis que l’esclave, par son travail et en acceptant l’humilité de la tâche, conquière sa liberté et sa dignité. Les rôles sont alors inversés : le maître devient esclave de l’esclave. La dignité humaine c’est la liberté et la liberté est la capacité à s’élever à ce qui est proprement humain. L’homme assiste alors, par son travail, à une modification de sa propre nature, mais également à la réalisation de son être parce qu’il peut se reconnaître dans son travail. L’homme se crée comme sujet et acquière alors un pouvoir de décision. Il est libre de choisir de travailler ou non. Et en choisissant de travailler l’homme ne subit plus le monde car il peut le modifier grâce à son travail. En effet, un monde où tout serait donné à l’homme, où il ne connaîtrait plus que ses désirs et serait incapable de les discipliner en se confrontant à la réalité ne pourrait que se laisser dominer par elle. Mais le travail possède, au-delà d’une éducation à la liberté, une valeur morale : il oblige à l’effort et à la persévérance. Ces deux notions portent l’être comme maître de son travail et lui confère ainsi une certaine liberté. Alain pense que le travail est une éducation à la volonté. Plus encore, c’est par le travail que l’homme devient un être social . C’est par le travail que s’effectue aussi bien l’intégration au sein de la société que le lien social. Le mot « travail » est devenu si noble que sa fonction est reconnue socialement comme l’activité sociale la plus valorisante dès que métier et passion se confondent. Le travail est à l’origine des sentiments sociaux de l’humanité, notamment le sentiment de propriété. C’est le travail qui rend propriétaire. Par exemple, un homme qui a travaillé sa terre en devient propriétaire. Et le fait d’être propriétaire de quelque chose confère à l’individu une liberté quant au devenir de cette chose. Être propriétaire c’est donc pouvoir être libre. Le monde moderne n’oppose donc plus nécessité et liberté mais la liberté en passe par la contrainte.

Le travail apparaît donc comme étant le propre de l’homme. Sans cette faculté à travailler il serait dépendant de la nature et de son hostilité première. Il s’épanouit à travers le travail, il s’impose et existe dans une société qu’il a choisi d’intégrer. Malgré le fait qu’il soit parfois aliéné et dépendant de son travail, l’homme ne peut compter que sur sa faculté à travailler pour réaliser son être et ainsi devenir libre.

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Quels sont les nombreux sujets de baccalauréat portant sur la notion de travail ?

Par Olivier

Rédigé le 7 November 2022

8 minutes de lecture

le travail philosophie dissertation pdf

  • 01. La notion de travail en philosophie
  • 02. La définition du travail : pas uniquement un outil de rémunération
  • 03. L'influence du travail sur l'Homme
  • 04. Le travail : outil pour casser ses chaînes
  • 05. Le travail, un barreau de plus à la prison de la vie
  • 06. Exemples de sujets de dissertation

Sophie

La notion de travail en philosophie

Le travail est vu comme une nécessité dans nos sociétés modernes. Son utilité est toute trouvée : il apporte l'indépendance financière en nous donnant un salaire. Il est donc source de liberté.

Une fois l'aspet financier écarté, le travail reste néanmoins une corvée vécue comme une contrainte, voir parfois même une dépendance. Dans ce cas, le travail peut être abordé comme une privation de liberté.

Enfin, le travail a un rôle social dans le développement de l'Homme et lui permet aussi de contrôler les éléments, la nature, de gagner en connaissances scientifiques.

La question principale autour de la notion de travail est donc de débattre de son rôle : libérateur ou au contraire, exerce-t-il une contrainte sur l'Homme ?

La définition du travail : pas uniquement un outil de rémunération

La première idée qui nous vient en tête quand on pense au travail, c'est sa rémunération. Or le travail rémunérateur n'est pas la seule forme de travail possible. Pour cause, on peut s'inverstire dans du travail intellectuel en apprenant ou en s'enteaînant, perfectionnant sa technique. Il est aussi possible de s'adonner à du travail domestique tel que du bricolage, de la mécanique.

La définition philosophique du travail est la transformation de la nature afin de satisfaire nos besoins. Cette transformation intervient en créant des produits, des villes, des outils, des moyens de transports. Grâce à lui nous modifions notre habitat, nos conditions de vie. Le travail serait donc l'opposition à l'inaction, au jeu.

Deux visions s'opposent donc sur le travail : la vision rémunératrice qui va de paire avec l'idée productive et enfin le travail sous forme d'effort pour créer, apprendre, réfléchir. Parmi les formes de travail non rémunérateurs on retrouve les études avec les recherches, les rédactions d'écrits comme les articles ou encore la résolution de problèmes. Mais aussi le travail sportif qui va vous permettre de vous améliorer dans une discipline donnée par le biais d'entraînements physiques et moraux. On retrouve aussi le travail créatif qui consiste principalement en des activitées artistiques avec le dessin, la peinture, la sculpture, la composition. Enfin, on retrouve le travail domestique et ménager : organiser sa maison, s'occuper des enfants, faire la cuisine, bricoler sa voiture, réparer un mur.

Cependant les formes de travail non rémunérateur que nous venons d'évoquer ne sont pas forcément perçues par la société comme une vraie forme de travail car elles n'apportent pas de rémunération. Pourtant, ce lien entre travail et argent est assez récent.

Le travail est-il dangereux ?

Les origines du mot travail remontent au latin tripalium, moyen de torture. Mais cette étymologie est de plus en plus controversée.

L'influence du travail sur l'Homme

Qu'il soit vécu comme une contrainte ou une dépendance, le travail a toujours un impact sur l'Homme. Cependant cet impact n'est pas uniquement mauvais, puisqu'il nous permet de nous insérer dans la société, d'intégrer le groupe. Le travail est aussi un moyen d'apprendre la vie.

Le travail : l'école de la vie obligatoire

Lorsqu'on remonte aux origines de l'humanité, le travail était obligatoire pour la survie : cueillir, chasser, faire du feu ou fabriquer des habits. Puis avec le temps, la société se modernisant et se hiérarchisant, un écart s'est creusé entre ceux qui travaillent et ceux pour qui quelqu'un travaille.

Le travail était équitablement partagé entre les hommes lorsqu'ils étaient tous égaux. C'est notamment le cas des hommes nomades qui vivaient en tribus. Tout le monde était dans la même situation : il devait survivre. Les différents membres se répartissaient naturellement les tâches selon leur capacités et non leurs volontés : celui qui court vite va à la chasse, le grand participe à la cueillette, le fort fabrique les armes. A cette époque, tout le monde sans exception travaillait et ne semblait pas vivre cela comme une contrainte. C'était aussi évident pour eux que de respirer.

Avec la modernisation et la sédentarisation, des guerres ont commencé à voir le jour entre les différentes tribus et l'esclavage est alors né. Les prisonniers de guerre étaient contraints de travailler en esclaves au service des vainqueurs. C'est alors que le travail vécu comme une contrainte est apparu.

Mais dès cette apparition du travail comme une obligation, les philosophes ont analysé que le travail apportait un bénéfice à celui qui le réalisait et ce bien plus qu'à celui qui le commandait. En effet, le travailleur gagne en éducation, en technique et en expérience. Pendant ce temps, le maître n'apprends pas et devient de plus en plus dépendant de celui qui travaille pour lui. Cette oisiveté peut même le conduire à sa perte : l'escalve fabricant alors les armes qui lui permetteront de reprendre le dessus sur son maître.

Le travail : moyen d'élévation moral

Certains philosophes considèrent que le travail est un devoir envers soi-même car il nous permet de se former moralement. C'est la cas de Kant. Son idée est que le travail permet de répondre au besoin de conscience morale et de fierté. C'est le travail qui nous différencie des animaux car ces derniers satisfont leurs besoins par le biais de l'instinc alors que nous le faisons par le travail.

C'est aussi l'avis de Freud qui dit qu'un homme a besoin du travail pour s'épanouir. Pas forcément le travail rémunérateur comme nous le connaissons mais toute forme de travail qui nous permet de nourrir notre nature sous forme d'effort moral.

Le travail : nécessaire à l'être social

Il s'agit d'un fait indéniable : le travail nous insère au sein de la société. Il nous sociabilise et apprends à vivre avec les autres. Nous forçant à communiquer, il nous forme à devenir un être social.

Le travail peut donc également être perçu comme un outil de sociabilisation. Le travail étant divisé entre les hommes, ces derniers doivent s'entraider, communiquer, collaborer pour le réaliser. Cettte division s'effectue soit entre le genre de travail (intellectuel ou manuel) ou soit en fonction du statut social (supérieurs hiérarchiques, managers ou employés). Par exemple le charpentier doit travailler avec l'architecte pour poser une toiture. Les interactions avec les autres nous permettent d'améliorer le langage, la communication et les rapports humains.

Le travail : outil pour casser ses chaînes

Comme nous l'avons vu précédemment, le travail a aidé l'Homme à se libérer des foudres de la nature, de s'intégrer à la société et enfin à augmenter ses compétences et connaissances. Que ce soit d'une manière intellectuelle en nous permettant de penser par nous même et nous élever ou d'une manière financière en nous permettant l'indépendance vis à vis des autres, il est indéniable que le travail est un outil de liberté.

Au fil du temps, le travail a en effet été de moins en moins contraignant. Au Moyen-Âge, les travailleurs étaient sous le régime du servage féodal, ce qui signifiait qu'il appartenaient au seigneur des terres sur lesquelles ils travaillaient. Avec l'arrivée du capitalisme, le travailleur a trouvé une certaine liberté, avec des droits, une rémunération et un encadrement (code du travail). Maintenant, c'est le travailleur qui propose ses compétences sur un marché. La concurrence dépend alors des autres travailleurs et des besoins de ceux qui les embauchent tandis qu'à l'époque, l'esclave était propriété de son maître.

Comment le travail nous libère-t-il ?

Pour finir, il existe d'autres formes de travail, notamment sur soi, qui permettent à l'Homme de se libérer. Cela peut être le cas par exmeple quand on réalise un travail de psychanalyse ou qu'on se pose des questions sur nos actes, nos pensées. Pour cause, ce travail sur soi nous aide à nous libérer, à évoluer et se sentir bien.

Le travail, un barreau de plus à la prison de la vie

Malgré les avantages listés précédemment, le travail reste un élément de douleur.

Dans la Bible, le travail est vu comme une punition à un péché. Pour rappel, Dieu a puni Adam et Eve car ces derniers n'ont pas respecté ses volontés. L'Histoire rappelle aussi que les pourfendeurs du travaillent libérateur ont parfois utilisé ces arguements pour asservir l'Homme comme cela a été le cas avec les régimes totalitaires nazis ou russes à l'époque de la Seconde Guerre mondiale. Prenons pour exemple le slogan cynique inscrit au dessus du porche d'entrée du camp de concentration de Dachau : " Arbeit macht frei ", le travail rend libre, en sachant que les hommes qui y entraient étaient asservis et enfins exterminés.

Qui était Stakhanov ?

L'acquisition de savoir par le biais du travail apparaît limitée selon le poste que l'on occupe. En effet, du travail ouvrier ou industriel, répétitif, semble plus abrutir la personne que l'aider à s'élever.

C'est cet exemple qui est repris dans le film Les Temps modernes de Charlie Chaplin : le travailleur est assimilé à une machine, répétant du matin au soir la même action, sans la moindre forme de réflexion.

Exemples de sujets de dissertation

Travailler rend-il libre ?

Le travail est-il aliénant ?

L'homme peut-il se contenter de travailler en vue du seul gain ?

Le travail peut-il être pour l'homme autre chose que le moyen de subvenir à ses besoins ?

Pourquoi parler du travail comme d'un droit ?

Faut-il renoncer à faire du travail une valeur ?

La liberté humaine est-elle limitée par la nécessité de travailler ?

Le travail contribue-t-il à unir les hommes ou à les diviser ?

Est-il toujours possible de faire la différence entre travail et divertissement ?

Le travail n'est-il pour l'homme qu'un moyen de subvenir à ses besoins ?

L'homme doit-il craindre que la machine travaille pour lui ?

L'inégale puissance de travail des hommes est-elle source d'injustice ?

Est-on moralement obligé de travailler ?

Le travail a-t-il une valeur morale ?

Gagne-t-on sa vie en travaillant ?

Travailler, est-ce seulement mettre en oeuvre une technique ?

Peut-on dire que "tout travaille à faire un homme en même temps qu'une chose" ?

Peut-on opposer le travail au loisir ?

Quel est le sens du travail ?

Y a-t-il un travail de l'artiste ?

Le travail permet-il à l'homme de devenir une personne ?

Comment s'intégrer par le travail ?

En quoi le travail est-il une nécessité ?

Travailler est-il un obstacle à la liberté ?

La nécessité du travail n'est-elle qu'une contrainte ?

Le travail fonde-t-il la propriété ?

L'organisation capitaliste du travail en change-t-elle le sens ?

Le travail permet-il à l'homme de s'accomplir ?

Travail et liberte sont-ils compatibles ?

Faut-il travailler pour être humain ?

Qu'est-ce qui a entraîné la division du travail ?

Est-ce la division du travail qui entraîne l'échange économique ?

Y a-t-il un juste principe de rétribution du travail ?

Le travail comme médiation ?

L’outil, le moyen de travail ?

Le travail comme activité consciente ?

Travail, besoin et désir de reconnaissance. Le « pourquoi » du travail ?

La division du travail. Le « comment » du travail ?

Qu’est-ce qui se joue pour l’homme dans le travail ?

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Le travail déshumanise- t-il l’homme ?

Le travail ennoblit l’homme, pour commenter cela

Clément

Voici un exemple de plan que vous pourriez suivre pour répondre au sujet “Le travail ennoblit l’Homme” :

1. Introduction – Présentation du thème du travail et de sa relation avec l’élévation de l’homme 2. Développement – Analyse des arguments en faveur de l’idée que le travail ennoblit l’homme – Exemples historiques et littéraires illustrant cette idée – Réflexion sur les valeurs et les compétences développées par le travail 3. Contre-argumentation – Examen des critiques et des limites de cette idée – Mise en évidence des effets négatifs potentiels du travail 4. Conclusion – Bilan des différents points de vue – Proposition d’une réflexion personnelle sur le sujet

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Dissertation philosophie Le travail est-il un obstacle à notre liberté ?

Publié le 08/05/2023

Extrait du document

« TG3 Dissertation philosophie Le travail est-il un obstacle à notre liberté ? Aujourd'hui, on aurait tendance à penser le travail comme un obstacle à notre liberté : nous n’irions jamais librement vers le travail, en ce qu’il serait source de souffrance. Mais est-il une activité absurde pour autant ? Le travail peut se définir comme une activité proprement humaine de transformation de la nature par laquelle l’homme, en développant des techniques, se transforme luimême. Perdre une chose, c’est l’avoir eue en sa possession et s’en trouver dépossédé. La perte s’oppose ainsi au gain. La liberté se définit de façon négative comme l’absence d’obstacle à la réalisation de ma volonté ou de mes désirs. Pourtant, cette définition de sens commun semble se heurter à la réalité même du désir : si je suis poussé par mon désir, suis-je libre ? La liberté semble alors devoir s’opposer à la nécessité : l’homme libre serait celui qui serait capable d’agir et de penser par lui-même, c’est-à-dire sans que cette action ou cette pensée résulte d’une cause extérieure à sa volonté. La liberté se définit alors comme libre-arbitre. Elle s’opposerait alors à la nature : l’homme libre serait celui qui est capable de s’opposer à la nature. Le problème posé par le sujet réside dans le rapport envisagé entre le travail et la liberté. Le travail est-il un obstacle à notre liberté, ou au contraire, le travail nous permet-il d’accéder à notre liberté. Mais quelle est cette liberté que le travail nous empêcherait d'y accéder ? En quoi nous empêcherait-il d’être libres ? La question sera alors de savoir s’il est possible de parler indifféremment de tout type de travail : car en quoi le travail serait-il en soi une activité absurde ? Dans un premier temps, nous verrons pour quelles raisons on peut penser que, loin d'être un obstacle à notre liberté, le travail nous fait gagner notre liberté. Nous nous demanderons alors en quoi le travail nous vole notre liberté. Enfin, nous démontrerons que le travail et la liberté sont incompatibles : non seulement le travail est un obstacle à notre liberté, mais il est la marque de notre absence de liberté. *** Dans un premier temps, on peut penser que, loin de nous faire perdre notre liberté, le travail nous fait gagner notre liberté.

Autrement dit, c’est par le travail que nous devenons libre, d’abord en ce que nous nous libérons par lui de la nature. C’est en particulier ce qu’indique Hegel dans la première philosophie de l'esprit: le travail est une activité rationnelle qui, en tant que telle, s’oppose à la nature dont l’homme se dégage en la soumettant, par la technique, à une transformation. Le travail nie le donné naturel : il est ce par quoi l’homme se sépare de la nature et se crée lui-même. En ce sens, c’est par le travail que l’homme se libère et accède à son identité. C’est cette dimension libératrice, émancipatrice, du travail que développeront les analyses de Marx : si l’on peut dire que le travail est pour l’homme le moyen de gagner sa liberté, c’est dans la mesure où le travail est là encore pensé comme un acte qui fonde l’identité de l’homme. L’homme n’est lui-même que par le travail : il est l’essence de l’homme, dit Marx, ce par quoi la « nature devient pour l’homme ». Le « vrai travail », dit-il, est l’acte par lequel l’homme remplace le donné naturel par ses propres œuvres, ce par quoi le monde naturel devient humain. Pourtant, que le travail nous affranchisse de la nature ou nous fasse accéder à notre identité semble correspondre à une vision idéale du travail, à ce qu’il est en son essence : mais la réalité du travail correspond-elle à son essence ? Autrement dit, peuton dire que tout travail libère l’homme ? *** En réalité, on peut douter des vertus libératrices du travail dès lors que l’on considère le travail sous sa forme moderne, à savoir le travail productif, tel qu’il est organisé par la division du travail. Visant essentiellement la libération à l’égard de la nature et de sa nécessité, le travail perd alors son but initial : il avait pour but de satisfaire nos besoins ; son but devient la production elle-même. Il devait appeler l’homme à se développer ; il le coupe de tout effort comme du rapport au résultat final du travail. Hegel écrit, « Du même coup, cette abstraction de l’habileté et du moyen rend plus complets la dépendance et les rapports mutuels entre les hommes pour la satisfaction des autres besoins, au point d’en faire une nécessité absolue. » Dès lors que le travail n’est plus le moyen par lequel.... »

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Exemple de sujet : L’homme doit-il travailler pour être humain ?

La question ici posée porte sur le problème de la signification du travail. Ce problème peut être précisé par le rapport particulier qu’entretient l’homme avec la nécessité de travailler. En effet, il semble que le travail n’est pas seulement une nécessité vitale mais permet également à l’homme de développer sa raison. Il s’agit donc de se demander en quel sens le travail est ce qui cultive l’homme, fait de lui ce qu’il a de spécifique parmi les autres animaux. L’enjeu est ainsi de comprendre en quoi le travail entretient un rapport étroit avec la capacité de raisonner et de construire les conditions de l’existence humaine. Le paradoxe de ce sujet consiste donc à remarquer que le travail s’offre à la fois à comprendre comme une contrainte quasi animale, puisque l’homme doit travailler pour produire les conditions de sa survie, et comme un moyen de faire de l’existence quelque chose de proprement humain, c’est-à-dire de transformer le milieu de vie en milieu humain tout en se transformant pour s’adapter à son milieu.... [voir le corrigé complet]

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Bac philo 2019, série ES : le corrigé du 2e sujet, « Le travail divise-t-il les hommes ? »

Nous publions ici un corrigé du deuxième sujet de l’épreuve de philosophie du bac réservé aux élèves de la série ES lundi 17 juin.

Temps de Lecture 6 min.

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Le travail divise-t-il les hommes ? Question de volonté...

Voici un corrigé du deuxième sujet de l’épreuve de philosophie du bac 2019, série ES, que Le Monde vous propose en exclusivité, en partenariat avec Annabac, par Fabien Lamouche, professeur agrégé de philosophie.

La question : « Le travail divise-t-il les hommes ? »

Suivez notre direct « spécial philo » ce lundi  : questions-réponses avec un professeur de philosophie, et corrigés de tous les sujets

La problématique du sujet

• Le travail est une activité dans laquelle les hommes transforment la nature en vue de produire des biens qui leur sont utiles et de subvenir à leurs besoins.

• Cette activité n’est jamais solitaire : elle implique des échanges et une certaine coopération entre les hommes. Or la notion de « division » renvoie à l’idée de différences voire d’inégalités établies à l’occasion du travail et donc sources de conflits.

• Le travail lui-même divisé car il faut répartir les tâches : n’est-ce pas là qu’il faut chercher la source de ces divisions ? Le sujet implique de réfléchir à la nature du travail, mais surtout à son organisation concrète.

Plan détaillé

1. Le travail est une entreprise collective

A. LA VALEUR CULTURELLE DU TRAVAIL

• Par le travail l’homme fait face à la nature et subvient à ses besoins : certes les animaux transforment aussi la nature, mais l’homme est le seul être capable de travailler : il conçoit une idée, il fabrique les outils propres à réaliser efficacement cette idée, il met en œuvre ses forces intellectuelles et physiques (sa « force de travail ») pour parvenir à ses fins (Marx, Le Capital ).

• Le travail est donc civilisateur : par cette activité, non seulement les hommes parviennent à survivre, mais également à progresser. Ils apprennent, deviennent plus efficaces et plus puissants. Ils s’arrachent à la nature, la dominent, entrent dans la culture et construisent une société.

B. LE TRAVAIL UNIT LES HOMMES ET LES RENFORCE

• Une société est une association d’individus qui tissent des liens d’échange et de solidarité : de nombreux philosophes pensent que le travail est en ce sens le fondement des sociétés humaines. Car le travail engage une coopération entre les hommes : selon Platon, c’est à l’occasion du travail qu’ils entrent en relation et commencent à organiser la Cité. C’est donc une activité qui les regroupe, contrairement par exemple à la chasse ou à la cueillette qui peuvent être solitaires. Le travail est toujours un « travail d’équipe ». Au contraire, une personne qui perd son travail se sent « exclue » de la société.

• Selon les économistes classiques, le travail crée de la valeur : à la fois une valeur d’usage (le produit du travail est utile) et une valeur d’échange (ce produit peut être mis sur le marché et être échangé), comme Aristote déjà l’avait observé ( La Politique ). Le travail crée de la richesse pour l’ensemble de la collectivité et, en ce sens, la renforce : aujourd’hui, on mesure par exemple la puissance des pays au « produit national brut ».

2. De la division du travail à la division des travailleurs

A. LA NÉCESSITÉ D’ORGANISER LE TRAVAIL

• Le travail est plus efficace lorsqu’il est divisé : comme Adam Smith l’a montré avec l’exemple d’une manufacture d’épingles, on est beaucoup plus efficace lorsqu’on travaille à plusieurs et que chacun se spécialise dans une tâche. La production est plus massive, de meilleure qualité et se fait à moindre coût ( De la richesse des nations ).

• Toujours selon Smith, le fait que chacun recherche son profit personnel dans le travail n’est pas non plus un problème, car la richesse se diffuse par le moyen des échanges. Chacun peut ainsi vivre de son travail et créer de la richesse pour tous même si ce n’est pas son intention initiale. C’est comme si les agents étaient poussés par une « main invisible » à renforcer la société et à faire le bien commun en cherchant avant tout à satisfaire leur égoïsme.

B. LES EFFETS NÉFASTES DE LA DIVISION DU TRAVAIL

• Mais de fait, la division du travail a aussi des effets néfastes qu’il ne faut pas négliger : on distingue par exemple le travail intellectuel et le travail manuel, mais cette distinction s’accompagne d’une forte valorisation de l’un tandis que l’autre est déprécié. Dans le travail à la chaîne, par exemple, où le travailleur est cantonné à une tâche répétitive et purement manuelle, on observe un phénomène que Marx appelle « aliénation » ( Le Capital ). Le travailleur est étranger à son travail, il ne peut pas se reconnaître en lui et il ne l’accomplit finalement que pour une seule raison : gagner sa vie.

• La division du travail engendre une division des travailleurs, car elle est synonyme d’exploitation : accomplir les travaux les plus basiques ne nécessitant pas de formation, les salaires sont donc très bas et le sont d’autant plus que les travailleurs sont mis en concurrence. Pour Marx, le chômage n’est donc pas un accident dans le système capitaliste, fondé sur le profit, mais il est structurel car il permet d’exercer une pression à la baisse sur les salaires.

3. Une meilleure répartition des tâches

A. LA NOTION DE CLASSE SOCIALE

• En suivant toujours l’analyse de Marx, on peut contester cette division des travailleurs et voir au contraire que ce rapport au travail unit les hommes, du moins une bonne partie d’entre eux dans une même classe sociale : celle du « prolétariat », par opposition à la « bourgeoisie ». L’objectif de Marx dans le Manifeste du parti communiste est de faire émerger cette conscience de classe chez les ouvriers et de les inciter à la lutte, car leurs intérêts sont les mêmes : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » . Les hommes sont divisés car dans la société a lieu « une guerre civile plus ou moins larvée » .

• Mais précisément, cette division doit aujourd’hui être pensée à l’échelle mondiale : les divisions existant dans notre société sont peut-être à relativiser face aux inégalités entre les différents pays : on a beau être pauvre, on est toujours le riche de quelqu’un. De plus, l’abolition de la propriété privée des moyens de production préconisée par Marx ne règle pas à elle seule la question de la division du travail et, incidemment, celle des travailleurs. Il s’agit de redonner au travail son aspect global, c’est-à-dire faire en sorte qu’on y investisse et qu’on y développe à la fois des qualités intellectuelles, manuelles et même morales.

B. RÉINVENTER LE TRAVAIL

• Le problème vient peut-être du fait que le travail est trop indexé sur sa dimension productive et pas assez sur sa dimension socialisatrice : la division des tâches et des hommes culmine dans le taylorisme, basé sur la définition et le séquençage de chaque tâche nécessaire à la réalisation d’un produit. L’invention perpétuelle de nouvelles machines qui effectuent des tâches à la place de l’homme pourrait être l’occasion de distribuer autrement les rôles et aussi de donner du temps libre : comme le dit Bergson, la machine serait alors la « grande bienfaitrice » de l’humanité ( Les Deux Sources de la morale et de la religion ).

• Aujourd’hui le monde du travail est le théâtre de nombreux rapports de force, parce que les hommes aussi sont considérés comme des ressources dont il faut tirer le plus grand profit, la plus grande efficacité, parfois au détriment de la santé publique (stress, épuisement professionnel) et au détriment de l’harmonie sociale (mépris social, accroissement des inégalités). Pour unir les hommes par le travail, il ne faut pas oublier, précisément, que ce sont des hommes et non pas des machines.

La nature du travail, qui est fondamentalement positive, peut se trouver renversée par les conditions de son organisation, qui peuvent en faire une torture pour certains hommes et les opposer au lieu de les unir. Les moyens techniques ont révolutionné le monde du travail depuis la révolution industrielle puis la révolution numérique, mais nous n’avons pas encore trouvé les solutions pour donner concrètement au travail la dimension unificatrice qu’il devrait avoir.

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  1. Le travail

    Le travail - dissertations de philosophie. A quelles conditions une activité est-elle un travail ? A-t-on toujours intérêt à travailler ? Ce que l'homme accomplit par son travail peut-il se retourner contre lui ? Doit-on opposer le travail au loisir ? Est-ce la nécessité qui pousse l'homme à travailler ? Faut-il craindre les machines ?

  2. PDF Dissertation de philosophie

    Dissertation de philosophie Par Justine Debret. Sujet: Le travail n'est-il qu'une ontrainte? L'étymologie latine du mot travail, « tripalium », signifie « instrument de torture ». En outre, 'est une action liée à la souffrance et qui possède une dimension fortement négative. Par définition, le travail est une

  3. PDF Le travail

    Le travail Le travail est un objet de réflexion privilégié pour les économistes et les sociologues. Ils le placent au cœur de leurs réflexions parce qu'il est créateur de richesses, s'interrogent sur son organisation, ses fonctions sociales, les rapports sociaux qui s'y nouent etc… En philosophie,

  4. Le travail n'est-il qu'une contrainte

    Par définition, le travail est une activité de transformation de la nature qui a pour effet de transformer l'homme lui-même. Pour Blaise Pascal, c'est un divertissement qui occupe une grande partie de la vie des hommes et qui permet de masquer les problèmes essentiels de l'existence humaine.

  5. PDF philosophie La méthode de la dissertation en

    Étape 1 : analyser le sujet. Étape 2 : problématiser le sujet. Étape 3 : rédiger le plan. Étape 4 : préparer l'argumentation. Étape 5 : rédiger la dissertation. Étape 6 : relire et corriger le travail. Analyser le sujet en profondeur. Lire attentivement le sujet. Lire le sujet avec attention.

  6. Le travail

    En philosophie, on considère que le travail est ce qui transforme la nature pour satisfaire les besoins de l'être humain. La notion de travail est aujourd'hui intrinsèquement liée à l'idée de production et de rémunération. Le travail, c'est produire un effort et percevoir une rémunération en échange.

  7. PDF I. Si le travail semble de prime abord s'opposer au bonheur

    Le travail est à l'origine d'une souffrance (La Genèse) Le travail est une nécessité économique (De l'esclavage moderne, Lamennais) Le travail peut être déshumanisant (Le Capital, Karl Marx) II. ...travailler moins n'est pas pour autant la garantie de vivre mieux... Le bonheur requiert une philosophie du loisir (Lettre à Ménécée, Épicure)

  8. Cours de Philosophie sur le travail

    Le travail, un devoir envers soi-même. Pour Emmanuel Kant, l'instinct permet à l'animal de satisfaire ses besoins. À l'instar, de l'homme qui, grâce au travail, peut également satisfaire ses besoins. En effet, dans un premier temps, le travail permet une rémunération pour subvenir à ses besoins.

  9. Le travail nous fait-il perdre notre liberté

    Annale corrigée Dissertation. Le travail nous fait-il perdre notre liberté ? Terminale générale Philosophie La liberté. Définir les termes du sujet. Travail.

  10. Dissertations sur Le travail

    Le travail, activité centrale de la vie humaine, soulève des questions sur la signification du labeur, sur la valeur du travail, et sur la manière dont il influence notre identité et notre bien-être. La philosophie du travail nous pousse à réfléchir sur les aspects économiques, sociaux et existentiels du travail, ainsi que ...

  11. Le Travail en philosophie

    La philosophie définit aujourd'hui le travail comme un action consciente et volontaire par laquelle l'homme s'extériorise dans le monde à des fins destinées à le modifier, de manière à produire des valeurs ou des biens socialement ou individuellement utiles et à satisfaire des besoins.

  12. PDF Recueil des sujets de dissertation de l'épreuve de philosophie au

    Avec l'entrée en vigueur d'un nouveau programme de philosophie (B.O spécial n°8 du 25/07/2019), il a semblé opportun de refondre ce recueil pour l'adapter au nouveau programme, et de le compléter avec les sujets allant de 2013 à 2019. Mis à jour annuellement, en 2022 ce recueil en répertorie désormais 2271.

  13. Exemple de dissertation de philosophie

    Publié le 26 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020. Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac). Vous pouvez les utiliser pour étudier la structure du plan d'une dissertation de philosophie, ainsi que la méthode utilisée.

  14. Le travail : cours de Philosophie

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  15. Travailler rend-il libre

    Malgré le fait qu'il soit parfois aliéné et dépendant de son travail, l'homme ne peut compter que sur sa faculté à travailler pour réaliser son être et ainsi devenir libre. Corrigé de la dissertation de philosophie, disponible gratuitement, et rédigé par l'élève luayah.

  16. PDF Analyse de notion

    pour-soi, dans le travail, s'extériorise lui-même et passe dans l'élément de la permanence ; la conscience travaillante en vient ainsi à l'intuition de l'être indépendant, comme intuition de soi-

  17. Sujets de Dissertation sur la Notion de Travail

    La définition philosophique du travail est la transformation de la nature afin de satisfaire nos besoins. Cette transformation intervient en créant des produits, des villes, des outils, des moyens de transports. Grâce à lui nous modifions notre habitat, nos conditions de vie. Le travail serait donc l'opposition à l'inaction, au jeu.

  18. Dissertation philosophie Le travail est-il un obstacle à notre liberté

    Le travail peut se définir comme une activité proprement humaine de transformation de la nature par laquelle l'homme, en développant des techniques, se transforme luimême. Perdre une chose, c'est l'avoir eue en sa possession et s'en trouver dépossédé. La perte s'oppose ainsi au gain.

  19. Le travail et la technique : corrigés de dissertations & commentaires

    Liste des sujets traités. L'homme doit-il travailler pour être humain ? Le travail rend-il l'homme heureux ? Faut-il séparer la science de la technique ? Le travail et la technique sont ils des moyens de civilisations ou de barbarie ? L'art nous est-il plus nécessaire que la technique ? Qu'est ce qu'un travail social juste ?

  20. Bac philo 2019, série ES : le corrigé du 2e sujet, « Le travail divise

    • Le travail est une activité dans laquelle les hommes transforment la nature en vue de produire des biens qui leur sont utiles et de subvenir à leurs besoins. • Cette activité n'est jamais...

  21. PDF LE TRAVAIL FAIT IL LE BONHEUR

    La mise en scène de la disparition. supprimer des tâches définies dans le contrat de travail ou le poste de travail, et notamment des tâches de responsabilité, pour les confier à un autre sans avertir le salarié ; priver de bureau, de téléphone, d'ordinateur, vider les armoires ; effacer le salarié des organigrammes, des papiers à ...

  22. PDF Le travail et la technique

    Le travail, c'est l'effort productif par lequel l'être humain satisfait ses besoins et ses désirs. La production, c'est la transformation des matières naturelles en vue de leur donner une forme consommable. L'effort peut se résumer au conatus: c'est une lutte pour conserver son auto-organisation menacée par la loi de l'entropie. Les besoins et les désirs : voir le cours sur le désir et ...

  23. PDF FRANÇAIS-PHILOSOPHIE : Thème : « Le travail

    FRANÇAIS-PHILOSOPHIE : Thème : « Le travail » Ces trois livres doivent être lus avant la rentrée : Virgile, Géorgiques, Traduction Maurice Rat - GF Flammarion Simone Weil, La condition ouvrière Gallimard folio essais 2002, N°409.

  24. PDF Dissertation Philo Exemple

    La dissertation en philosophie est un exercice difficile car elle suppose la maîtrise d'une méthode et d'une structure déterminée. Nous vous donnons donc un exemple de dissertation redigée et corrigée par un professeur, tant d'un point de vue méthodologique (forme) qu'éditorial (fond).