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Commentaire - La Place

Par Maddy Steggall   •  23 Mars 2020  •  Dissertation  •  843 Mots (4 Pages)  •  1 787 Vues

La Place  d’Annie Ernaux est une autobiographie intime, consacré à son défunt père. L’histoire nous dévoile sa vie et sa trajectoire sociale de la classe ouvrière à la classe moyenne ; ce passage se situe vers la fin du livre et donc de son parcours. Au cœur du roman est la honte qu’éprouve Ernaux, d’une part envers l’infériorité sociale de ses parents, d’autre part envers elle-même pour les avoir trahis en transgressant de classe sociale. Après avoir examiné cela, j’étudierai les effets de sa transgression sur un autre thème clé : la fierté. Finalement, je m’intéresserai sur la relation père-fille, et comment cet extrait explique la distance émotionnelle et sociale entre eux.  

Réfléchissons d’abord au thème clé de la honte. Il manifeste ici sous deux formes : la gêne et la frustration que ressent Ernaux quant au statut social de ses parents et puis ‘la honte de la honte’, c’est-à-dire la culpabilité qu’elle éprouve pour avoir franchi une frontière sociale, entrainant un sentiment qu’elle n’appartient pas chez elle. Tout au long du livre, le langage est une marque de classe puissante, quelque chose qui suscite des jugements et de la honte ; on voit cela clairement à travers la phrase « au loin, j’avais épuré mes parents de leurs gestes et de leurs paroles » (l.6-7), indiquant qu’Ernaux avait essayé de construire une fausse image idealisée de ses parents pendant son absence pour s’echapper de la gêne que la realité de leur milieu social lui apportait. En effet, plus tôt dans le livre elle admets que « tout ce qui touche au langage est dans mon souvenir motif de rancœur » (pp45) ; le mot ‘rancœur’ signifie la colère et frustration qui proviennent de cette honte, ce qui est reflété par son « envie de pleurer » (l.13) et la crudité émotionnelle de sa parole « ‘il ne changera donc jamais !’ » (l.13) Le ressentiment que ses parents demeurent « tels qu’ils avaient toujours été » s’explique aussi par la honte d’Ernaux d’avoir changé dans une telle mesure qu’elle a créé une distance définitive entre eux. En dépit de tout, elle aime son père et ça la dérange qu’elle ne lui connaisse plus ; il apparait manifeste ici dans la façon brusque dans laquelle elle dénonce la « scène ridicule de mauvais cadeau » (l.12-13).

Considérons maintenant comment cette transgression touche la fierté de ses parents ; dans la gare,  la ligne « elle me prenait de force ma valise, ‘elle est trop lourde pour toi, tu n’as pas l’habitude’ » (l.2) en particulier ‘de force’ indique sa volonté de pouvoir aider sa fille, de récuperer l’autorité maternelle qu’elle a perdu quand Ernaux est devenu superieur d’eux en ce qui concerne la classe sociale. « Tu n’as pas l’habitude » fait reference au fait qu’Ernaux ne connait pas le travail manuel comme ses parents; sa mère essaie de montrer qu’elle peut faire quelquechose que sa fille ne peut pas, et donc garder sa fierté. Selon son père, la fierté se manifeste différément puisqu’il cache ses sentiments pour lui proteger. Ernaux utilise cette phrase idiomatique en italiques, « fierté de ne rien laisser paraître,  dans la poche avec le mouchoir par-dessus » (l.20-1)   pour souligner qu’a u contraste du monde intellectuel et verbale d’Ernaux, dans le monde masculin et physique de son père, les sentiments ne sont pas toujours exprimés.

Français 205 – Toward Liberated Expression

La place : introduction, texte intégral, lexique/notes.

La Place d’Annie Ernaux (1984)

Introduction et appendice :   ERNAUX La Place – Intro & Appendice

Texte intégral :   ERNAUX La Place – Texte intégral

Lexique et notes explicatives :   ERNAUX La Place – Lexique et Notes

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A la lecture de “La Place”, on pourrait y trouver le témoignage d’une femme encore affectée par les souffrances subies dans son enfance. On y lit en première lecture un cruel témoignage contre un père indigne. Cette démarche est nécessaire pour aboutir au but premier de cet oeuvre, une analyse sociologique qui décrit des milliers de familles modestes dans une époque et un contexte social inégalitaire. Finalement, ce livre est-il une dénonciation ou un hommage au père?

Le témoignage cruel d’une enfance malheureuse

Annie Ernaux, narratrice, n’hésite pas dévoiler les détails honteux qui caractérisent son père, sans aucune pudeur, en écrivant par exemple qu’il n’était pas porté sur l’hygiène. En allant plus loin, elle n’hésite pas à exposer la misère intellectuelle de son père, sachant pourtant que lui-même considérait cette lacune comme son fardeau.

Elle, devenu écrivain célèbre, relate des exemples très précis de scènes dans lesquelles son père trahit ses pauvres qualités en orthographe. Son père endosse le rôle d’un homme burlesque et comique dont elle raconte les anecdotes les plus loufoques, trahissant sa vision d’un homme qui n’a rien de digne à ses yeux.

La dérision est alors l’arme la plus efficace pour dénoncer la pauvreté intellectuelle de son père, qui tranche avec sa propre culture et réussite scolaire. Sa cruauté continue jusqu’à affirmer qu’il parle ou ne dise rien, c’était du pareil au même. Son père est sans épaisseur, transparent, et qui aurait pu ne pas être là sans changer grand-chose.

Pourtant, le but de ces dénonciations n’est pas d’en faire un étalage gratuit. Elles servent à trouver les origines de ces sentiments qu’elle éprouve encore, à travers tous ces détails qui s’avèrent nécessaires.

La Place : une oeuvre sociologique ?

La narratrice généralise ses propos, sans forcément prendre son père comme unique cible de ses accusations. Ill appartient à une catégorie de personnages largement répandue à l’époque où elle était enfant. Cette classe sociale, c’est celle des gens comme ses parents, qui n’avaient pas accès à l’éducation ni le loisir d’enrichir leur culture personnelle. Ceux que l’on appelle des “gens simples”.

Son père est alors un élément représentatif d’une classe sociale, qu’elle rejette. Pour cela, elle jette sur son père, sa famille, son passé, un regard distant, froid et dénué de sentiments. Elle donne des descriptions concrètes sur son père, sur ses vêtements, ses habitudes paternelles. Les descriptions sur la physionomie de son père et sur ses émotions qu’il aurait pu laisser paraitre sont quasi nulles.

La narratrice n’est pas cruelle, mais ne cèdera pas pour autant à l’empathie. Son travail est loin d’être facilement accusateur, il est plutôt observateur.

Le travail de deuil par l’écriture

Finalement, la narratrice, enfant, a eu l’occasion de choisir son parti. Elle l’a fait, comme on le voit lors de l’épisode de la bibliothèque, quand son père et elle s’engagent à enfin entrer dans l’établissement pour emprunter des livres. Tous les deux emplis d’appréhension dans cette “aventure” qui les angoisse, ils ressentent alors le même trouble et la même tension que s’ils étaient entrés dans une église.

Aux bibliothécaires qui leur demandent les volumes qu’ils souhaitent lire, tous deux n’en ont aucune idée. Ils vivent alors un moment où leurs sentiments sont identiques et partagés. Une fois devenu plus grande, à la réussite de son CAPES, elle ressent beaucoup d’amertume. La réussite à son examen symbolise la rupture totale avec ses parents donc avec ses origines. La fille, une fois devenue adulte, se remémore ces épisodes sans critique acerbe ou reproche dissimulé envers son père.

Bien qu’elle accepte finalement ce que fut son père et son appartenance à une classe sociale venue d’en bas qui lutte pour l’honorabilité, elle ne peut se départir d’un sentiment de honte qui la fait se sentir sans racines.

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La Place - Analyse du livre

Analyse du livre :  La Place

de Annie Ernaux

  • Description de cette analyse
  • Table des matières
  • Infos techniques

À propos de l'analyse de livre sur La Place

Mettant un point d’honneur à rendre hommage à l’écrivaine française Annie Ernaux , notre maitre en lettres modernes, Lise Ageorges, s’emploie à fournir une analyse littéraire passionnante de La Place , un roman aux notes sociologiques.

Le parcours d’un paysan devenu commerçant est tout d’abord relaté dans un compte-rendu linéaire et particulièrement fidèle. Les trois protagonistes de l’histoire sont ensuite présentés et leur évolution étudiée : le père, figure centrale de l’histoire ; la mère, issue d’un milieu modeste et la fille, à la fois personnage et narratrice. Les clés de lecture commentent ensuite l’écriture dépouillée de l’écrivaine, qui tente de coller au plus près à la réalité qu’elle décrit, ainsi que l’analyse sociologique qu’elle développe du monde des petits commerçants. On s’interroge également sur le genre de l’œuvre : s’agit-il d’une biographie ou d’une autobiographie ?

Structure de cette analyse du livre

Introduction au roman sociologique (1 pages)

Annie Ernaux, Écrivaine française La Place, Une plongée dans le monde des petits commerçants

Résumé complet du roman (2 pages)

L’histoire de La Place résumée en plusieurs parties

Description des personnages principaux (2 pages)

Une analyse des caractères du père, de la mère et de la fille

Axes et clés d'analyse (3 pages)

Une écriture dépouillée ; Le monde des petits commerçants ; La culture, élément essentiel dans le récit d’Annie Ernaux ; La biographie et/ou autobiographie

Prolonger sa réflexion grâce à ces pistes (1 pages)

Quelques questions pour compléter votre analyse de La Place d’Annie Ernaux

Que puis-je trouver dans cette analyse sur La Place

Roman mettant en vedette le monde des ouvriers et des commerçants, La Place d’ Annie Ernaux fait dans cette fiche de lecture l’objet d’une étude toute particulière et ce, pour le plus grand plaisir des amateurs de littérature française ! Dotée d’un complément d’information sur l’écrivaine et les influences de son œuvre, la synthèse de cours est également riche d’un résumé complet et fidèle de l’histoire et d’une présentation générale des personnages centraux . Plus encore, le lecteur pourra comprendre la dimension sociologique du livre grâce aux nombreux axes et clés de lecture .

À propos du livre La Place

Publié pour la première fois en 1983 aux éditions Gallimard, La Place est un roman écrit par Annie Ernaux, une écrivaine française dont l'oeuvre littéraire se caractérise principalement par les éléments autobiographiques qui se mêlent aux récits, comme c'est le cas dans son roman La Place .

Le récit de La Place trouve son origine dans le besoin qu'a ressenti l'auteur d'écrire sur son père décédé. Né dans un milieu paysan, le père d'Annie Ernaux a vécu les premières années de sa vie à la campagne. Il quitte très tôt l'école pour commencer à travailler. C'est à l'âge de 18 ans qu'il découvre Paris en même temps qu'il rejoint le régiment lors de la Première Guerre mondiale. Il rencontre la mère d'Annie Ernaux à la fin de la guerre puis commence à travailler comme ouvrier. Ils se marient et la mère donne naissance à un premier enfant, qui décède quelques années plus tard. Après avoir vécu quelque temps à Yvetot avant d'emménager dans la région du Havre, ils ouvrent un café-épicerie dont le revenu n'est pas suffisant pour que le père cesse son activité professionnelle. C'est peu après là que nait Annie, alors que la Seconde Guerre mondiale débute tout juste.

Ainsi, La Place est un roman purement autobiographique dont l'originalité repose sur le style détaché et froid qu'a choisi l'auteur pour évoquer sa propre vie et celle de son père.

Informations techniques

ISBN papier : 9782806211170

ISBN numérique : 9782806219725

Analyse de : Lise Ageorges

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La Place

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Extrait de l'analyse du livre La Place

Structure de cette analyse de livre.

Introduction au roman sociologique

Résumé complet du roman

Description des personnages principaux

Axes et clés d'analyse

Prolonger sa réflexion grâce à ces pistes

Ce document a été rédigé par Lise Ageorges

Lise Ageorges est titulaire d'un master 1 en lettres modernes appliquées (Université Paris-Sorbonne)

Validé par des experts en littérature

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Lise Ageorges

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pour Annie Ernaux

La place thèmes, la classe sociale.

Le thème de la classe sociale est omniprésent dans La Place . La Place vise en effet à raconter et expliquer la distance “de classe” qui s’est créée entre Ernaux et son père. Ernaux décrit tant la perception de la classe par les individus que la mobilité sociale.

Elle évoque tout d’abord son grand-père et son père qui travaillaient dans une ferme. Elle raconte comment son père, au retour de son service militaire, a refusé de revenir à la ferme et est devenu ouvrier. Ce changement, de paysan à ouvrier, est la première étape de la mobilité sociale : “sorti du premier cercle”. Elle décrit ensuite comment ses parents ont acquis un commerce, travaillant dur pour ne pas “retomber ouvriers”, pour “paraître plus commerçants qu’ouvriers”. Les parents, déjà, ne vivent plus dans leur milieu social d’origine.

Surtout, Ernaux décrit en filigrane sa propre expérience de transfuge de classe, son passage d’un milieu ouvrier ou de petits commerçants à celui de la sphère bourgeoise. Elle explique sa honte, son sentiment de déracinement mais aussi son impression d’avoir trahi son milieu d’origine. Ces contradictions apparaissent dans la citation de Jean Genet placée en ouverture du livre : “je hasarde une explication : écrire c’est le dernier recours quand on a trahi.”. Ernaux décrit ainsi comment la classe sociale façonne notre perception de la réalité et nos expériences de vie.

Dès les premières pages, Annie Ernaux nous explique son processus d’écriture et le but de La Place . Au cours du livre, elle effectue de nombreux aller-retours entre son sujet initial – la vie de son père et son rapport à lui – et la description de sa manière d’écrire. Ernaux annonce ainsi que “le roman est impossible” et refuse d’adopter un style artistique qui ferait appel à la passion et à l’émotion. Elle veut rassembler “les paroles, les gestes, les goûts” au travers de ce qu’elle appelle “l’écriture plate”, une écriture qui sera à même de raconter la réalité de la vie de son père et de sa famille. Son livre se veut une restitution la plus fidèle possible de cette vie, vue de l’intérieur. Annie Ernaux décide ici d’adopter un langage dépouillé, descriptif, hors des attentes académiques. Une telle modalité d’écriture fait partie de sa volonté de raconter la distance qui est apparue entre son père et elle-même, qu’elle décrit comme “une distance de classe”, lorsqu’elle a décidé de poursuivre des études universitaires.

Peu après que son père soit devenu le premier de sa famille à être propriétaire, Annie Ernaux décrit la peur que celui-ci éprouve de ne pas agir conformément aux normes sociales, et la honte de ne pas connaître les codes d’une classe sociale différente de celle dont il est issu. Elle décrit comment notre société classiste produit cette peur de la honte, mais aussi comment cette peur peut être réappropriée. Ernaux décrit ainsi les livres et les films comiques de l’époque moquant “les paysans se compor[tant] de travers à la ville”.

La honte est une émotion partagée par les transfuges de classe, comme son père, mais aussi elle-même. Ernaux explique la honte que peuvent éprouver ses parents parce qu’elle continue d’étudier, à dix-sept ans, au lieu de travailler. La honte qu’on la juge “trop privilégiée”. Elle raconte aussi sa propre honte, qu’elle éprouve envers son nouveau milieu, dont les idées lui paraissent “ridicules”, souvent pleines de préjugés. La honte trahit ce sentiment de ne plus avoir de racines, de ne jamais être pleinement reconnu·e, pleinement considéré·e, lorsque l’on change de milieu social.

Ernaux annonce rapidement son envie d’écrire sur son père mais aussi sur la distance qui est apparue entre eux. Elle décrit cette distance comme “une distance de classe” dont la culture est le principal agent. L’autrice explique ainsi le rapport complexe de son père à la culture : pour lui, la véritable culture est le travail de la terre, “l’autre sens de culture, le spirituel, lui éta[nt] inutile”. Lorsqu’elle raconte l’enfance de son père, celui-ci n’est marqué que par un livre particulier : celui qui raconte le réel. La distanciation culturelle entre le père et la fille va être creusée par l’école. Pour lui, les études n’ont “pas de rapport avec la vie ordinaire”. Ernaux raconte ainsi l’énervement de son père à la voir lire toute la journée, mais aussi l’incompréhension que ces objets culturels suscitent : “Les livres, la musique, c’est bon pour toi. Moi je n’en ai pas besoin pour vivre.”.

L’éducation

Ernaux décrit le rapport ambigu de son père à l’éducation, qui va favoriser la distance de classe qui se creuse entre elle et sa famille. D’une part, celui-ci est respectueux de l’école et incite sa fille à apprendre et à écouter ses professeurs. D’autre part, il entretient une méfiance, une distance vis-à-vis de l’éducation, refusant de prendre part à toute activité organisée dans le cadre scolaire. Le père est ainsi conscient que l’éducation est un vecteur de différenciation, de distanciation sociale. L’école devient alors un “univers terrible”, celui qui peut venir déséquilibrer voire désintégrer l’union familiale au nom de la mobilité sociale.

La Place est née de la mort du père de l’autrice, qui est l’un des premiers événements relatés dans le roman. Annie Ernaux décrit figurativement les réactions des membres de sa famille face au décès et se concentre notamment sur les rituels adoptés. Elle évoque l’annonce du décès par sa mère, la toilette du corps et l’arrivée des pompes funèbres en détail. Ses descriptions “plates” font toutefois appel à l’ensemble de nos sens : elle décrit l’odeur de la décomposition du corps, le silence du café fermé le jour de l’enterrement, les mains serrées, les larmes. En ayant recours à ce type d’écriture, la mort apparaît comme concrète, normalisée : c’est l’aboutissement de la vie de son père et la raison d’être de ce livre.

Dans l’ensemble de son livre, Ernaux nomme les grandes villes de sa vie – Rouen, Le Havre, Paris – sans jamais nommer le village où a vécu son père, désigné par une simple lettre, “Y…”. Pourtant, ce village du Pays de Caux, région du Nord-Ouest de la Normandie, est omniprésent dans La Place . L’évolution du village – l’ouverture de nouveaux magasins, l’apparition des supermarchés, les mutations sociales – reflète celle de la société française. C’est aussi à “Y…” que les parents de l’autrice vont acheter un commerce et peu à peu sortir du monde ouvrier. “Y…” est le lieu qui rappelle constamment à Ernaux ses origines, un lieu qu’elle décrit aux amies qu’elle amène comme “simple” et dans lequel son mari, issu d’un milieu bourgeois, ne se rendra presque jamais.

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Questions et Réponses par La Place

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La Place study guide contains a biography of Annie Ernaux, literature essays, quiz questions, major themes, characters, and a full summary and analysis.

  • A propos de La Place
  • La Place Résumé
  • Liste des Personnages

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Annie Ernaux, La Place (1983)

  • Découvrir une œuvre qui mêle biographie et autobiographie
  • Comprendre l'influence de la sociologie dans une œuvre contemporaine
  • Percevoir la portée universelle d'un récit intime

Groupement supplémentaire : Raconter ses origines populaires

  • N. Rétif de La Bretonne, Monsieur Nicolas, ou le Coeur humain dévoilé , 1796
  • A. Kristof, L'Analphabète , 2004
  • D. Eribon, Retour à Reims , 2009
  • É. Louis, En finir avec Eddy Bellegueule , 2014

Prolongement artistique et culturel

  • Fatima , film de Philippe Faucon, 2015

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Book Review: A Man's Place (La Place) by Annie Ernaux

Updated: Dec 4, 2021

Until now, I've written mostly about French cinema and television for the website - and that will continue, especially in this current climate - but the idea of FrancoFiles was always to cover the various aspects of French art and culture, including its literature, so you can expect more of that as well. Which brings me to a relatively new discovery in the form of renowned French author, Annie Ernaux .

It pains me that I only discovered her work last year, but then I'd only just discovered Patrick Modiano the year before, so I guess this journey is all about stumbling across new things that are well-established and have a rich pedigree. It's therefore no surprise to find that some people compare Ernaux's work to Modiano's, such as in the case of Sarah Elizabeth Cant 's thesis , which is referenced in the Further Reading section of Ernaux's Wikipedia entry . Sadly the link doesn't take you to the thesis itself, but I'm keen to track it down as she references another author who is new to me: Daniel Pennac .

As it turns out, I discovered Ernaux by way of another French writer, Virginie Despentes , when I read about her book, King Kong Theory , mid last year. It was coming out through a relatively local, boutique publisher called Fitzcarraldo Editions , and when I looked at purchasing a copy from them, I noticed they offered a subscription service where you could opt in for four, eight or twelve books. I thought I'd start with a four book subscription - beginning with King Kong Theory - which I quickly re-upped for a further twelve books, and A Man's Place was the first title in that second run.

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Speaking of titles, I'm always fascinated by their translation, and what is gained or lost in the process. On the surface, A Man's Place works perfectly well as a title to reflect what the book is about, but coming back to the original French it feels somewhat reductive. While the use of gender in French grammar makes it both difficult, and potentially quite problematic, it also adds something - especially in situations like this where more can be read into it. The original French title, La Place , means quite literally 'the place', but it also cleverly adds the feminine element to what is ostensibly the story of a man. More than that, it acknowledges how much her father (and perhaps Ernaux herself) are influenced by place, and the roots they both come from.

Nonetheless, a title is a title, and when we get deeper into the actual translation of this book, it's remarkably well done. It's no surprise that Tanya Leslie was the first person to translate Ernaux's work into English - first for Seven Stories Press in the US - and that she went on to translate six of her books, starting with A Girl's Story (whose title probably influenced the English version of A Man's Place ). It reminds me of the way Mark Polizzotti has translated a large number of the Patrick Modiano novels that I've read. These two authors do so much with deceptively simple language that it takes a skilled translator to capture and reflect that clever simplicity. You can read a little more about Tanya Leslie on the excellent Translating Women blog .

As for the book itself, A Man's Place , which won the prestigious Prix Renaudot in 1984, is a fascinating overview of Annie Ernaux's complex relationship with her father. In many ways it brings to mind the rather complex relationship I had with my own father, and how that relationship differs from the one we often have with our mothers. My friend and I were talking about this in relation to another topic recently, and discussing how the mother/child bond is quite natural and innate - she carries you for nine months, then feeds and nurtures you from birth - whereas the bond with our fathers is forged (or perhaps forced) over time and through circumstances. It's difficult to explain, but it's almost like nature vs. nurture in the roles of mother and father.

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What Ernaux does particularly well is to capture the class struggle within French society as she looks at her father and how he reacts to the people around him. There's a desire to rise above and transcend his own roots, as well as to impress those of a 'higher class' with his decorum and manners. He feels perpetually inferior, and overcompensates for that with a stoic and 'proper' outward persona. It's the ability to take all those factors into account which makes Ernaux such an astute observer of history and memory, context and class. In their 2019 interview with the author , The Guardian referred to her as "perhaps the greatest chronicler of French society in the last 50 years – a kind of guardian of collective memory."

Despite the obvious influence (and indeed nature) of history and memory in her books, Ernaux does not like to be considered a memoirist or have her work referred to as autobiography. According to her, she writes novels, fiction. In the course of the aforementioned interview with The Guardian to celebrate the release of I Remain In Darkness , she says: “It’s the work of a novelist to tell the truth. Sometimes I don’t know what truth I’m looking for, but it’s always a truth that I’m seeking.” Regardless of her wishes, most publishers and critics (especially English-speaking ones) tend to file her under memoir or autobiography, although Fitzcarraldo have cleverly placed her in their Essays c ategory which possibly manages to sidestep that.

What we're left with is 'the truth' about her father - in so much as she experienced it, or it was recounted to her for the time she wasn't around. Even with her claims of fiction, Ernaux is determined to only include the things she recalls - there's nothing added, and she doesn't fill in the blanks. As such A Man's Place is more a series of vignettes and flashbacks, combined with later insights from her own life, which add context and clarity without fabricating the details. The truth is, it's difficult to unpack our parents and our relationships with them because it also requires tapping back into a version of ourselves who may be quite different from the one we've now become.

Referring once again to Angelique Chrisafis ' excellent interview with Ernaux in 2019, she recalls a story when some of her relatives came to visit:

“You’ve read all this?” gasped one relative on a visit to her book-filled house on the outskirts of a 1970s commuter town north of Paris.

“It’s terrible to play yourself down,” says the 78-year-old Ernaux. But it was that “experience of limitation”, that unwritten rule “not to venture above your station in life”, that defined the tough world of factories and farm-workers she grew up in, she says ... Ernaux was pushed on by her mother, who had left school aged 12 but was a voracious reader and believed books and learning were the ticket to a different future. “My mother always washed her hands before opening a book,” she recalls.

But A Man's Place is the story of Ernaux's father. A simple man with simple pleasures, who didn't really embrace or enjoy his life until later years. He was influenced greatly by his own meagre, working-class origins, with a father who didn't value education because he could neither read nor write. Despite this upbringing, he worked hard to provide for his family (as did Ernaux's mother) - first as a farm and factory worker, then eventually as a local grocery and café proprietor - and was proud to see Annie continue her studies into her 20s, something which was otherwise unheard of in the area. Ernaux could only achieve this through a State scholarship she had received, but his pride led them to keep those details quiet.

Ultimately the book serves as a snapshot of rural France (particularly the Normandy region), highlighting the various changes taking place in the first half of the 20th century, while also providing a window into Ernaux's relationship with her father, and therefore into the author herself. It's not flashy or showy or boastful but, as I said in the opening paragraphs, the style of writing is deceptively simple. There's a lot to unpack here, which makes you reflect on your own attitudes to society and class, and the impact your parents have had on it all - at least through your eyes. In this way, Annie Ernaux's work proves to be both uniquely French and yet undeniably universal, and I can't wait to read more.

Ernaux is likely to be discovered by even more people this year with the English translation of her book Simple Passion being reprinted next month by Fitzcarraldo Editions, to accompany the film version directed by Danielle Arbid which is available now through Curzon Home Cinema . You can watch an excellent discussion with Annie Ernaux, which was recorded at the historic Shakespeare and Company bookshop in Paris, over on their YouTube channel .

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  1. Commentaire

    Dissertation: Commentaire - La Place. Recherche parmi 298 000+ dissertations. Par . Maddy Steggall • 23 Mars 2020 • Dissertation • 843 Mots (4 Pages) • 1 781 Vues. Page 1 sur 4. La Place d'Annie Ernaux est une autobiographie intime, consacré à son défunt père. L'histoire nous dévoile sa vie et sa trajectoire sociale de la ...

  2. Rédiger une dissertation intégralement sur La Place d'Annie Ernaux

    Titre : La représentation de la vie « insignifiante » dans « La Place » d'Annie Ernaux : entre faits précis et paroles entendues Introduction Dans son entretien, Annie Ernaux met en avant l'idée que la seule manière juste d'évoquer une vie en apparence banale est de reconstituer cette vie à travers des faits précis et des paroles entendues.

  3. La Place : introduction, texte intégral, lexique/notes

    La Place - Annie Ernaux / Biographie et Questions; La Place : introduction, texte intégral, lexique/notes; Le Guichet de Jean Tardieu; Lettres chinoises de Ying Chen (automne 2013) Programme et Organisation; Textes et liens utiles; Objectifs du cours; Professeurs; Questions sur L'Enfant multiple #211 (no title)

  4. Analyse de La Place d'Annie Ernaux

    Cette critique et présentation de Annie Ernaux est également une dissertation de La Place. Dans cette fiche de lecture de Annie Ernaux vous pourrez tout savoir sur l'histoire du récit, détaillé chapitre par chapitre. C'est également une lecture analytique complète de La Place qui est étudié au collège, lycée et bac de français.

  5. La Place (Annie Ernaux) : Analyse complète et détaillée

    Annie Ernaux, Écrivaine française La Place, Une plongée dans le monde des petits commerçants. Résumé complet du roman (2 pages) L'histoire de La Place résumée en plusieurs parties. Description des personnages principaux (2 pages) Une analyse des caractères du père, de la mère et de la fille. Axes et clés d'analyse (3 pages)

  6. Dissertation

    Retrouvez la leçon et de nombreuses autres ressources sur la page Dissertation - Fiche 3 : Rédiger l'introduction et la conclusion. Nos manuels. Se connecter. S'inscrire. Français 2de. ... Annie Ernaux, La Place (1983) Ch. 13. Nicolas Bouvier, L'Usage du monde (1963) Ch. 14.

  7. La Place Questions de Dissertation

    La Place Questions de Dissertation. 1. 1. Définissez "l'écriture plate" et expliquez pourquoi Ernaux emploie ce mode d'écriture dans La Place. Ernaux définit l'écriture "plate" comme une forme d'écriture qui refuse tout appel à l'émotion et tout effet stylistique afin de décrire la réalité le plus factuellement possible.

  8. The individual and the social in Annie Ernaux's ...

    Abstract. This article examines the ideological and aesthetic peculiarities of autobiographical writing in "La Place" by Annie Ernaux, a well-known contemporary French writer. We argue that ...

  9. La place

    Annie Ernaux née en 1940 est l'autrice de dix-huit livres aux Éditions Gallimard parmi lesquels La place, Passion simple, L'événement, Les années, Mémoire de fille, et dernièrement, Le jeune homme. Elle a reçu le prix Nobel de Littérature en 2022.

  10. La Place Thèmes

    La classe sociale. Le thème de la classe sociale est omniprésent dans La Place. La Place vise en effet à raconter et expliquer la distance "de classe" qui s'est créée entre Ernaux et son père. Ernaux décrit tant la perception de la classe par les individus que la mobilité sociale. Elle évoque tout d'abord son grand-père et son ...

  11. La Place

    La Place Annie Ernaux Limited preview - 2017. About the author (2017) Annie Ernaux was born in 1940 in Normandy. She is the winner of numerous prizes including the Prix Renaudot. Her "A Woman's Story", "A Man's Place", and "Simple Passion" were all "New York Times" Notable Books. "A Woman's Story" was also a "Los Angeles Times" Fiction Prize ...

  12. Annie Ernaux, La Place (1983)

    Méthode - Dissertation. Méthode - Oral. Méthode - Être autonome. Annexes. Révisions. Nos dossiers d'actualité. Thème 3. Chapitre 12. Annie Ernaux, La Place (1983) 12 professeurs ont participé à cette page. Ressource affichée de l'autre côté. Faites défiler pour voir la suite. Sommaire.

  13. PDF Introduction : L'œuvre d'Annie Ernaux ou la remise en question des

    la valeur générique de l'œuvre d'Annie Ernaux, voir la section « Genre » d'Alison Fell dans son étude sur La Place et La Honte, London: Grant & Cutler, Critical Guides to French Studies, 2006, pp. 21-37, ainsi que Marie-France Savéan, « La question du genre », in La Place et Une Femme, Paris : Folio, Foliothèque, 1994.

  14. La place

    Annie Ernaux. Methuen Educational, 1987 - Fiction - 128 pages. La Place looks at a daughter's relationship with her father. In a fragmented and retrospective way the narrator describes her feelings of separation and betrayal that arise when education and marriage place her in a social class with different values, language, tastes and behaviour.

  15. Annie Ernaux Ernaux, Annie (Vol. 88)

    Annie Ernaux, a novelist concentrating on autobiographical themes, offers in La Place and Une Femme an account of the lives of her father and mother, respectively. The story of her father centers ...

  16. Poïétique et politique du littéraire : Annie Ernaux, une écriture « au

    Dans Une femme (1987), Annie Ernaux exprimait le souhait de se situer, « d'une certaine façon, au-dessous de la littérature » (2011c: 560).Trente-cinq ans plus tard, alors que ses textes sont traduits dans plus de quarante langues, compilés dans une édition Quarto publiée par Gallimard, objets d'un Cahier de l'Herne, étudiés du collège à l'Université, 1 celle qui était ...

  17. Dissertation la place annie ernaux (trahison, culpabilité...

    DISSERTATION LA PLACE D'ANNIE ERNAUX. Le thème de la trahison dans La place d'Annie Ernaux est très fréquent, au point que l'on puisse dire que c'est la base du livre. La narratrice estime qu'elle a trahi sa famille. Nous verrons que la protagoniste vit cette trahison à travers l'éloignement, de la culpabilité et enfin de l'échec.

  18. La Place

    Notes and a detailed introduction in English put the work in its social and historical context. ... Other editions - View all. La Place Annie Ernaux No preview available - 2017. Common terms and phrases. Annie Ernaux attempt attitudes aurait beau become bonne c'était caf ...

  19. Book Review: A Man's Place (La Place) by Annie Ernaux

    A Man's Place, which won the prestigious Prix Renaudot in 1984, is a fascinating overview of Annie Ernaux's complex relationship with her father. It captures the class struggle within French society as she looks at how he reacts to the people around him, making Ernaux an astute observer of history, memory, and class.

  20. De l'homme simple au style simple: les figures et l'écriture plate dans

    Claire Stolz. De l'homme simple au style simple: les figures et l'écriture plate dans La Place d'Annie Ernaux. Figures du discours et contextualisation, Oct 2013, Nice, France. �hal-03476598�. De l'homme simple au style simple : les figures et l'écriture plate dans La Place d'Annie Ernaux.

  21. Yulia A. KOSOVA

    This article examines the ideological and aesthetic peculiarities of autobiographical writing in "La Place" by Annie Ernaux, a well-known contemporary French writer.

  22. Ideology and literature: Journal of Political Ideologies: Vol 11, No 1

    23. Terry Eagleton, Literary Theory: an Introduction (Oxford: Blackwell, 1983), pp. 1-53, 194-217. 24. ... Annie Ernaux, La Place (Paris: Gallimard, 1983). 45. Raymond Williams, The Country and the City (London: Hogarth, 1985 [first publ. 1973]). He uses the word 'ideology' or 'ideological' fairly frequently in this book (see e.g ...