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« La situation de l’USB Rugby est celle d’une entreprise en redressement », selon le président du club de Bergerac

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Élu en décembre 2023 à la présidence, après la démission d’Alexandre Frontère, Emmanuel Pelillo, le PDG de l’Intermarché de Creysse, fait le point sur la situation du club, privé de phases finales et sanctionné d’une rétrogradation en Fédérale 2 la saison prochaine

Où en est l’USB après la crise que le club a traversée en 2023 ?

La saison se termine un peu prématurément mais c’est aussi un avantage pour la préparation de la saison prochaine en Fédérale 2. On avait trois objectifs avec le comité directeur : se maintenir sportivement, stabiliser nos finances et assurer la formation. On n’a pas pu se maintenir pour des raisons juridiques et financières, à mon grand regret. Le collectif n’a pas démérité, puisqu’on se serait maintenus sportivement. On est en train de préparer l’effectif de demain avec l’ambition de disputer les phases finales l’année prochaine.

Et une remontée en Fédérale 1 ?

Non, je ne pense pas. D’abord avoir des résultats et si possible des titres. Après, on peut décider de...

Non, je ne pense pas. D’abord avoir des résultats et si possible des titres. Après, on peut décider de monter ou pas…

Vous auriez même pu décider de descendre en Fédérale 3…

On n’a pas une problématique économique qui le justifie. On aurait également pu décider de simplement liquider l’association, mais ça n’aurait pas non plus été une bonne chose. Ici, c’est un club ancien, qui a plus de 120 ans, qui fait jouer les enfants du Grand Bergeracois du plus petit au plus grand âge et qui fait que les familles sont intégrées au club.

« Ceux qui savent tout sur tout, je les invite à prendre les clefs du camion »

Une descente, c’est souvent beaucoup de départs de joueurs. Allez-vous réussir à conserver l’effectif ? Vous avez annoncé peu de prolongations de cadres pour l’instant…

C’est un peu tôt, on n’a pas fini. On annonce au fur et à mesure. Ça a commencé par les coachs, Renaud Delmas et Rémi Escudier, et on continue avec les joueurs. Des départs, on en a un peu. Un effort est fait autour des cadres parce qu’on a besoin de tout le monde.

Les autres clubs vous appellent-ils pour vous prendre des joueurs ?

Non, ils les appellent eux directement (rire). Nous, on veut bâtir une équipe qui va s’éclater en Fédérale 2 et aller chercher les phases finales. Ça implique des mecs qui ont envie. Ceux qui veulent uniquement prendre des primes, peut-être que l’équipe est meilleure sans eux.

La formation est assez critiquée. Faut-il revoir le système ?

C’est prématuré de le dire. Ceux qui savent tout sur tout, je les invite à prendre les clefs du camion ou rejoindre l’équipe des bénévoles qui travaillent tous les jours pour trouver des solutions. Oui, il y a des leviers d’amélioration dans le cadre de l’école. On s’y emploie avec la commission sportive, présidée par Pascal Chevalier et composée d’anciens joueurs. Les coachs des juniors, pour l’instant, ne sont pas déterminés. Mais on va faire en sorte de permettre aux jeunes d’évoluer au plus haut niveau possible.

« Il a bien fallu que des gens arrondissent un peu la trésorerie »

Il y avait un déficit de plus de 180 000 euros, l’an dernier. Où en est-on ?

On est bien. On va finir avec un exercice positif de 30 000 à 50 000 euros. On est en train de lever un prêt de 120 000 euros qui nous permettra de faire la jonction sur les trois prochaines années. C’est grâce à une discipline forte d’économie sur les dépenses et les emplois qu’on y arrive, en plus d’apports de quelques personnes, ici où là… Il a bien fallu que des gens arrondissent un peu la trésorerie. On l’a fait à quelques-uns, tous ceux qui pouvaient, dans le cadre du comité. On a un budget autour de 800 000 euros, plus ou moins, selon les années, et c’est avec ça qu’il faut faire vivre le club. Il ne faut pas vouloir faire d’une grenouille un bœuf, sinon ça ne marche pas et c’est un peu ce qu’il s’est passé probablement. Mais la situation n’est pas aussi malsaine qu’on veut le croire à l’échelle du club, c’est soutenable.

800 000 euros, c’est confortable pour un club de Fédérale 2, mais pour un club de Fédérale 1 ?

Le rugby amateur n’est pas qu’une question d’argent. Surtout quand on est à Bergerac, où vous avez des installations, un stade, des familles, des bénévoles, etc. Dans notre poule, des clubs ont deux fois et demie notre budget et d’autres n’en ont pas la moitié. Mon engagement, c’est d’assurer la pérennité avec ce budget et faire que les fonds propres redeviennent positifs.

À quelle échéance ?

En trois exercices, j’espère que ce sera bon, même s’il faut être prudent. Ça correspond à la durée de mon mandat.

« Alexandre Frontère a mis un paquet d’argent quand il en avait »

Qu’avez-vous trouvé en vous plongeant dans les comptes ?

Il y a toujours un peu de mauvaises surprises, d’imprévus, mais la situation n’est pas aussi malsaine qu’on le dit. Alexandre Frontère a mis un paquet d’argent quand il en avait. Ensuite, il y a eu le Covid, vous décidez de vous maintenir en Fédérale 1 et si vous avez déjà un peu de dettes, des partenaires qui vous plantent, les rentrées qui ne viennent pas… si vous n’avez pas un peu de fonds propres, c’est vite compliqué. La situation de l’USB est celle d’une entreprise en redressement. Et on doit en sortir avec nos ressources.

L’accord qui avait été pris avec la DAJC, le gendarme financier du rugby, de limiter à 100 000 euros le déficit, n’était pas tenable ?

Tel qu’ils avaient écrit les choses, ce n’était pas possible. En appel, j’ai essayé d’expliquer à la DAJC que l’engagement signé était intenable. Mais bon, c’est comme ça, la décision a été prise. Maintenant, on assainit et on va essayer d’aller s’éclater en Fédérale 2.

« On a un certain nombre de détails à travailler pour améliorer l’ambiance au stade »

Comment sont vos relations avec la mairie de Bergerac ?

Très bonnes. Je parle régulièrement avec le maire qui est bienveillant à notre égard. Il nous soutient. Quand il peut aider, il le fait, les subventions sont maintenues… Et puis c’est quand même le premier partenaire du club, on doit à la municipalité un minimum de gratitude.

Comment faire revenir le public au stade ?

On a un certain nombre de détails à travailler pour améliorer l’ambiance au stade : sur la buvette, le mode de paiement, etc. Mais c’est aussi une problématique générale du sport, quand tout le monde a la vidéo sur son téléphone. Il faut une vraie différence au stade, avec de la musique, que ce soit beau, propre… On veut par ailleurs plus d’événementiel, avec des rencontres de gala prévues en 2024, mais c’est encore un peu tôt pour en parler.

Vous aviez lancé une cagnotte en ligne, combien avez-vous récolté ?

On a dû ramasser 3 500 à 4 000 euros. Et on remercie les donateurs. Mais ça ne sera pas suffisant pour sauver l’USB. La cagnotte est toujours ouverte sur helloasso.com .

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