Sur quels sujets traitant de l'art pouvez-vous tomber au baccalauréat ?

Par Olivier

Rédigé le 26 January 2023

8 minutes de lecture

exemple dissertation philo sur l'art

  • 01. Sujets de dissertation
  • 02. Quelques pistes de citations pour les dissertations
  • 03. Exemple de plan de dissertation

Sophie

Sujets de dissertation

L'art est-il soumis à des règles ?

L'œuvre d'art est-elle une imitation de la nature ?

Pourquoi applique-t-on le terme de "création" à l'activité artistique ?

Une œuvre d'art est-elle un objet sacré ?

L'art n'a-t-il pour fin que le plaisir ?

Comment apprécier l'art ?

L'art vous semble-t-il être une "révolte contre la tyrannie du désir" ?

Pensez-vous que, selon la formule d'Aristote, l'art soit "imitation de la nature" ?

Est-il nécessaire d'être cultivé pour apprécier une œuvre d'art ?

Est-il possible, dans le domaine des arts, d'avoir tort ou raison lorsqu'on dit : "c'est beau" ?

En quel sens peut-on dire d'une œuvre d'art qu'elle est vraie ?

Peut-on reprocher à une œuvre d'art de "ne rien vouloir dire" ?

Pourquoi ce qui nous déplait dans la vie nous plait-il dans une œuvre d'art ?

Peut-on reprocher à une œuvre d'art de ne rien valoir ?

L'art s'adresse-t-il à tous ?

L'expérience de la beauté passe-t-elle nécessairement par l'œuvre d'art ?

L'art peut-il nous affranchir de l'ordre du temps ?

L'artiste doit-il chercher à plaire ?

La reproduction des œuvres d'art nuit-elle à l'art ?

Y a-t-il des règles de l'art ?

Faut-il reconnaître à l'homme une place particulière dans le monde ?

Qu'est-ce qui distingue l'œuvre d'art d'un objet quelconque ?

La création artistique a-t-elle quelque chose à attendre ou à redouter de la production industrielle ?

Peut-on concevoir une société sans art ?

L'artiste a-t-il besoin d'un modèle ?

L'œuvre d'art a-t-elle un sens ?

L'artiste est-il un technicien ?

L'œuvre d'art nous apprend-elle quelque chose ?

L'art modifie-t-il notre rapport à la réalité ?

Ceci n'est pas de l'art. Peut-on justifier ce jugement ?

L'œuvre d'art est-elle nécessairement belle ?

Qui a peint la Joconde ?

Y a-t-il un progrès dans l'art ?

L'art n'a-t-il pour fonction que de nous libérer de nos passions ?

L'art peut-il rivaliser avec la nature ?

L'œuvre d'art est-elle la preuve de la liberté de l'esprit ?

L'art est-il toujours transgressif ?

Quelle est la nature de l'œuvre d'art ?

Qu'est-ce que l'art ?

Qu'est-ce qu'un artiste ?

Que nous montre l'artiste ?

A quoi sert l'art ?

Un homme peut-il être indifférent à l'art ?

Comment articuler le lien entre science et technique ?

L'histoire est-elle un concept universellement partagé ?

Quelques pistes de citations pour les dissertations

Voici quelques citations qui pourraient vous aider dans vos dissertations sur le thème de l'art.

Critique de la faculté de juger, Emmanuel Kant

Il existe deux espèces de beauté la beauté libre ou la beauté simplement adhérente. La première ne présuppose aucun concept de ce que l’objet doit être ; la seconde suppose un tel concept et la perfection de l’objet d’après lui. Les beautés de la première espèce s’appellent les beautés (existant par elles-mêmes) de telle ou telle chose ; l’autre beauté, en tant que dépendant d’un concept (beauté conditionnée), est attribuée à des objets compris sous le concept d’une fin particulière.

Des fleurs sont de libres beautés naturelles. Ce que doit être une fleur, peu le savent hormis le bota­niste et même celui-ci, qui reconnaît dans la fleur l’organe de la fécondation de la plante, ne prend pas garde à cette fin naturelle quand il en juge suivant le goût.

Dans l’appréciation d’une libre beauté (simple­ment suivant la forme) le jugement de goût est pur, On ne suppose pas le concept de quelque fin pour laquelle serviraient les divers éléments de l’objet donné et que celui-ci devrait ainsi représenter, de telle sorte que [par cette fin] la liberté de l’imagina­tion, qui joue en quelque sorte dans la contempla­tion de la figure, ne saurait qu’être limitée.

Recherche du temps perdu, Marcel Proust

Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous voyons le monde se démultiplier, et, autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent à l’infini, et, bien des siècles après que s’est éteint le foyer dont il émanait, qu’il s’appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient encore leur rayon spécial

Les Belles Lettres, Aristote

Une raison en est encore qu’apprendre est très agréable non seulement aux philosophes mais pareillement aussi aux autres hom­mes ; seulement ceux-ci n’y ont qu’une faible part. On se plaît à la vue des images parce qu’on apprend en les regardant et on déduit ce que représente chaque chose, par exemple que cette figure c’est un tel. Si on n’a pas vu auparavant l’objet représenté, ce n’est plus comme imitation que l’œuvre pourra plaire, mais à raison de l’exé­cution, de la couleur ou d’une autre cause de ce genre.

Quel est la vision d'une œuvre ?

La République, Platon

Socrate – Il y a donc trois espèces de lit ; l’une qui est dans la nature, et dont nous pouvons dire, ce me semble, que Dieu est l’auteur ; à quel autre, en effet, pourrait-on l’attribuer ? Glaucon – A nul autre Socrate – Le lit du menuisier en est une aussi Glaucon – Oui Socrate – Et celui du peintre en est encore une autre, n’est-ce pas ? Glaucon – Oui Socrate – Ainsi le peintre, le menuisier, Dieu, sont les trois ouvriers qui président à la façon de ces trois espèces de lit. […] Donnerons-nous à Dieu le titre de producteur de lit, ou quelqu’autre  semblable ? Qu’en penses-tu ? Glaucon – Le titre lui appartient, d’autant plus qu’il a fait de lui-même et l’essence du lit, et celle de toutes les autres choses. Socrate – Et le menuisier, comment l’appellerons-nous ? L’ouvrier du lit, sans doute ? Glaucon – Oui Socrate – A l’égard du peintre, dirons-nous aussi qu’il en est l’ouvrier ou le producteur ? Glaucon – Nullement Socrate – Qu’est-il donc par rapport au lit ? Glaucon – Le seul nom qu’on puisse lui donner avec le plus de raison, est celui d’imitateur de la chose dont ceux-là sont ouvriers. Socrate – Le peintre se propose-t-il pour objet de son imitation ce qui, dans la nature, est en chaque espèce, ou plutôt ne travaille-t-il pas d’après les œuvres de l’art ? Glaucon – Il imite les œuvres de l’art.(…) Socrate – Pense maintenant à ce que je vais dire ; quel est l’objet de la peinture ? Est-ce de représenter ce qui est tel, ou ce qui paraît, tel qu’il paraît ? Est-elle l’imitation de l’apparence, ou de la réalité ? Glaucon – De l’apparence. Socrate – L’art d’imiter est donc bien éloigné du vrai ; et la raison pour laquelle il fait tant de choses, c’est qu’il ne prend qu’une petite partie de chacune ; encore ce qu’il en prend n’est-il qu’un fantôme. Le peintre, par exemple, nous représentera un cordonnier, un charpentier, ou tout autre artisan, sans avoir aucune connaissance de leur métier ; mais cela ne l’empêchera pas, s’il est bon peintre, de faire illusion aux enfants et aux ignorants, en leur montrant du doigt un charpentier qu’il aura peint, de sorte qu’ils prendront l’imitation pour la vérité. Glaucon – Assurément.

Esthétique, Hegel

D’après cette conception, le but essentiel de l’art consisterait dans l’imitation, autrement dit dans la reproduction habile d’objets tels qu’ils existent dans la nature, et la nécessité d’une pareille reproduction faite en conformité avec la nature serait une source de plaisirs. Cette définition assigne à l’art un but purement formel, celui de refaire une seconde fois, avec les moyens dont l’homme dispose, ce qui existe dans le monde extérieur, et tel qu’il y existe. Mais cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue, car quel besoin avons-nous de revoir dans des tableaux ou sur la scène, des animaux, des paysages ou des événements humains que nous connaissons déjà pour les avoir vus ou pour les voir dans nos jardins, dans nos intérieurs ou, dans certains cas, pour en avoir entendu parler par des personnes de nos connaissances ? On peut même dire que ces efforts inutiles se réduisent à un jeu présomptueux dont les résultats restent toujours inférieurs à ce que nous offre la nature. C’est que l’art, limité dans ses moyens d’expression, ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l’apparence de la réalité à un seul de nos sens ; et, en fait, lorsqu’il ne va pas au-delà de la simple imitation, il est incapable de nous donner l’impression d’une réalité vivante ou d’une vie réelle : tout ce qu’il peut nous offrir, c’est une caricature de la vie.

La pensée et le mouvant, Henri Bergson

A quoi vise l’art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience? Le poète et le romancier qui expriment un état d’âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas en nous, jusqu’à un certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. Au fur et à mesure qu’ils nous parlent, des nuances d’émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps mais qui demeuraient invisibles telle l’image photographique qui n’a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur.

Exemple de plan de dissertation

Voici un plan de dissertation que vous pourriez suivre en réponse à une dissertation sur "L'art a t-il pour fonction d'être beau ?".

Qu'est-ce que l'art contestataire ?

1. L'art doit être beau

Si le concept de beauté signifie conformité au goût du temps, si nous nous mettons à la place d'un public habitué à une forme plutôt qu'à un autre langage artistique, nous pouvons être sûrs que la fonction de l'art est belle. Chacun a sa propre esthétique, et la beauté est un concept relatif. Aujourd'hui, les impressionnistes sont très appréciés, mais dans le salon formel de la fin du XIXe siècle, ils étaient presque ignorés. Par conséquent, nous pouvons être sûrs que la fonction de l'art est de nous apporter de la "beauté", et les gens ont une certaine conception de la beauté. En tant que création libre, l'art peut produire de la beauté. Il ajoute de la beauté à la réalité et à la vie quotidienne. Le concept de beauté est relatif, et le spectateur et l'artiste ne recherchent pas nécessairement le même type de beauté, mais l'artiste ne considère pas la beauté du spectateur lors de la création.

2. L'art doit être vrai et rester libre

L'art est la mission de l'artiste, et les concepts les plus élémentaires sont l'authenticité, l'authenticité et la liberté. Dans ce cas, la réponse à la question de savoir si l'art a la fonction de beauté est non. beau = vrai La finalité de l'art n'est pas la beauté, mais l'intangibilité (fonction du créateur antique, intermédiaire entre l'homme et le dieu), et même d'un point de vue moderne, l'art est une immanence qui reflète l'inconscient et échappe à tout de l'homme. L'artiste nous montre sa vision du monde L'artiste n'est limité par aucune finalité esthétique ni par aucune contrainte technique, il doit pouvoir s'exprimer avec la plus grande authenticité possible. Voir la vérité avec la beauté. On sait que Marcel Duchamp disait que "l'ennemi de l'art est le goût", il n'y a donc pas de norme qui puisse guider le comportement créatif d'un artiste. Sa liberté doit être totale pour qu'il ait le loisir d'exprimer ses émotions en toute liberté.

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exemple dissertation philo sur l'art

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Sujet de dissertation : un desssin d’enfant est-i l une oeuvre d’art ?

Un exercice rédigé

Bonjour Mr/Mme, je suis Angela Brutus. Je suis en classe de Terminal. je vais subir mon premier examen de philosophie qui porte sur l’art. Je voudrais un peu d’aide car je ne maîtrise pas complètement cette notion.

Bien a vous, Angela

Bonjour ma question est simple 《le vrai ennemi de l’art c’est l’évidence》qu’en pensez vous

Thomas

Bonjour Angela,

Le premier conseil à vous donner est bel et bien de réviser vos cours. Ensuite, pourquoi pas apprendre des notions annexes à ce même cours, de sorte à approfondir vos connaissances au mieux ? Enfin, vous pouvez également vous procurer des ouvrages spécialisés, qui reprendront les bases de l’histoire de l’art, les concepts clés, les grandes dates, mais vous donnera également une culture supplémentaire !

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Sujets de philosophie sur L'art

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Exemple de dissertation de philosophie

Publié le 26 novembre 2018 par Justine Debret . Mis à jour le 7 décembre 2020.

Voici des exemples complets pour une bonne dissertation de philosophie (niveau Bac).

Vous pouvez les utiliser pour étudier la structure du plan d’une dissertation de philosophie , ainsi que la méthode utilisée.

Conseil Avant de rendre votre dissertation de philosophie,  relisez et corrigez  les fautes. Elles comptent dans votre note finale.

Table des matières

Exemple de dissertation de philosophie sur le travail (1), exemple de dissertation de philosophie sur le concept de liberté (2), exemple de dissertation de philosophie sur l’art (3).

Sujet de la dissertation   de philosophie  : « Le travail n’est-il qu’une contrainte ? ».

Il s’agit d’une dissertation de philosophie qui porte sur le concept de « travail » et qui le questionne avec la problématique « est-ce que l’Homme est contraint ou obligé de travailler ? ».

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Sujet de la dissertation   de philosophie  : « Etre libre, est-ce faire ce que l’on veut ? ».

Cette dissertation de philosophie sur la liberté interroge la nature de l’Homme. La problématique de la dissertation est « l’’Homme est-il un être libre capable de faire des choix rationnels ou est-il esclave de lui-même et de ses désirs ? ».

Sujet de la dissertation   de philosophie  : « En quoi peut-on dire que l’objet ordinaire diffère de l’oeuvre d’art ? ».

Cette dissertation sur l’art et la technique se demande si  l’on peut désigner la création artistique comme l’autre de la production technique ou si ces deux mécanismes se distinguent ?

Citer cet article de Scribbr

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Debret, J. (2020, 07 décembre). Exemple de dissertation de philosophie. Scribbr. Consulté le 20 avril 2024, de https://www.scribbr.fr/dissertation-fr/exemple-dissertation-philosophie/

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Justine Debret

Justine Debret

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Bac philo 2022 : corrigé du sujet « Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ? »

Evelyne Oléon, professeure agrégée de philosophie, propose un corrigé d’un des sujets de l’épreuve de philosophie du baccalauréat général 2022.

Par  Service Campus

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Des élèves de Terminale commencent l’épreuve de philosophie mercredi 15 juin 2022 au lycée Sainte-Marie Les Maristes à Lyon.  OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Ce mercredi 15 juin, les élèves de terminale générale passent l’épreuve de philosophie du baccalauréat. Voici le corrigé d’un des deux sujets de dissertation proposés, réalisé par la professeure de philosophie Evelyne Oléon.

« Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ? »

Analyse – problématisation :

L’expression, au pluriel, « pratiques artistiques » renvoie aux différentes formes d’art envisagées du point de vue du faire : production, création. C’est le travail du sculpteur qui transforme la matière pour lui donner une forme, du musicien qui travaille la matière sonore, du cinéaste qui prend et monte des prises de vues, du romancier. Le sujet insiste sur la diversité de ces pratiques mais invite à les penser aussi dans ce qu’elles ont en commun.

Peuvent-elles transformer le monde ? Ont-elles un pouvoir d’action, de modification sur le monde ? Sont-elles dotées d’une efficience, voire d’une efficacité ? Il faudra les penser par rapport à d’autres pratiques auxquelles on reconnaît un pouvoir de modification. La technique transforme la nature, l’action politique transforme la vie des hommes. Les pratiques artistiques ont-elles un effet sur le monde ? L’art nous semble souvent relever de l’imaginaire et non du réel, ouvrir un espace spirituel de contemplation mais non d’action. Les pratiques artistiques n’interprètent-elles pas le monde plutôt que de le transformer ?

Enfin la question interroge le rapport au monde. Le monde ce n’est pas seulement la nature, le réel mais le monde ambiant, ce que les hommes ont en commun, ce qu’ils habitent ensemble, en tant qu’hommes.

Les pratiques artistiques ont-elles le pouvoir de transformer le monde ? Est-il d’ailleurs souhaitable qu’elles cherchent à le faire ? Quel rapport peut-on établir entre cette transformation du monde, si elle est pensable, et celles engagées par d’autres pratiques comme la pratique politique par exemple. Y a-t-il une manière propre à l’art de transformer le monde des hommes ?

1/Les pratiques artistiques ne transforment pas le monde et il n’est peut-être pas souhaitable qu’elles le fassent

A – Les différentes pratiques artistiques transforment la matière en l’informant, en faisant émerger d’autres possibilités à partir du donné naturel (de nouveaux sons ; de nouvelles formes), mais ne transforment pas le monde en lui-même. Les objets esthétiques sont d’abord des objets imaginaires. Ils constituent une interprétation du monde et non une transformation réelle (un paysage interprète le monde mais ne le modifie pas). L’œuvre d’art est un monde, elle ne transforme pas le monde. C’est ce qui distingue les pratiques artistiques de la technique. L’art se sert des techniques mais les met au service de l’imaginaire alors que le technicien vise à transformer concrètement la nature.

B – Les limites de l’art engagé qui voulait changer le monde, transformer la vie des hommes mais qui perd, se faisant, la gratuité du processus créatif en se pliant à l’idéologie, confondant pratiques artistiques et pratiques politiques. Vouloir changer le monde par l’art, c’est souvent mettre les révolutions esthétiques au service des révolutions politiques – exemple : les constructivistes russes, les futuristes italiens.

2/Les pratiques artistiques ne transforment pas le monde mais notre regard sur le monde

A – Si les pratiques artistiques ne transforment pas le monde, elles peuvent changer notre façon de le voir. Les arts donnent à voir, à percevoir. Il s’agit de changer non pas la vie concrète de la société mais d’opérer une révolution spirituelle. Non pas de « transformer le monde » , comme le dit Marx de la praxis révolutionnaire, mais de « changer la vie » , selon les vœux de Rimbaud.

B – L’art donne à voir – comme le dit Alberti à propos de la perspective à la Renaissance : « Le tableau est une fenêtre sur le monde. » Pour Proust, le peintre opère le regard, donne de nouveaux yeux pour voir le monde. Il réalise, pour notre perception, une catastrophe géologique, un vrai tremblement de terre, renversant des anciens modèles, en créant de nouveaux.

3/Cette transformation esthétique n’est-elle pas aussi une transformation du monde, une transformation spécifique aux pratiques artistiques ?

A – Les changements introduits par les pratiques artistiques ne sauraient se limiter au seul « monde de l’art ». Les pratiques artistiques ont souvent des effets décisifs sur la vie sociale, que l’on pense à la photographie, au cinéma, au rôle qu’ils ont joué dans l’histoire du XX e  siècle, révolutionnant le rapport à la trace, à la mémoire, à la manière de faire de l’histoire.

B – Les transformations introduites par l’art ne sont pas seulement celles du regard. Cela est patent avec les pratiques artistiques du XX e  siècle, qui agissent directement sur le réel et non sur notre perception du réel : le land art , c’est l’art qui fait le paysage et ne se contente pas de le représenter. Le body art , c’est l’art qui modifie le corps et non notre représentation du corps comme le fait le nu.

Mais les transformations que les pratiques artistiques introduisent sont des transformations spécifiques que l’on ne saurait confondre avec celles introduites par la science, la technique, la politique. Il s’agit de transformations lentes, peu prévisibles, sans mainmise de la volonté, se gardant des idéologies et du désir de pouvoir, se gardant même sans doute de tout projet de transformation du monde.

Conclusion : même s’il convient de penser la spécificité des pratiques artistiques, de leur impact possible sur le monde, même s’il convient de les distinguer de toute autre pratique, les pratiques artistiques contribuent bien à « changer la vie » selon l’expression de Rimbaud, et à faire des mondes.

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l'art en philosophie

L’art en philosophie : quelques thèses incontournables

Cet article s’intéresse aux différentes thèses philosophiques sur l’art. Il tente de recenser les plus importantes d’entre elles.

PLATON, La République , Livre X : l ’art n’est qu’imitation et illusion

La poésie, génératrice d’illusion, est bannie de la cité idéale chez Platon. Dans un extrait, le philosophe grec prend l’image des trois lits : son essence , celui du menuisier ( matériel ) et celui du peintre ( idéal ). L’artiste copie en réalité le lit de l’artisan, lui-même créé à partir du concept. De ce fait, l’art est mensonge et illusion, il ne fait que copier la représentation matérielle d’un concept et non le concept même. “Est-ce représenter ce qui est tel qu’il est, ou ce qui paraît tel qu’il paraît; est-ce l’imitation de l’apparence ou de la réalité ? – De l’apparence dit-il.” Le Beau artistique n’existe pas pour Platon.

ARISTOTE, Poétique : l’art est imitation

Le disciple de Platon s’en distingue nettement ici. Il observe que les hommes ont tendance à imiter : “Imiter est en effet, dès leur enfance, une tendance naturelle aux hommes”, et ils prennent plaisir à contempler ces imitations. De plus, l’homme aime à apprendre par la contemplation. “Apprendre est un grand plaisir […]. On se plaît en effet à regarder les images car leur contemplation apporte un enseignement.” Notons que Pascal fait référence à cet extrait dans ses Pensées : “Quelle vanité que la peinture qui n’attire l’admiration que par la ressemblance des choses, dont on admire point les originaux.” En résumé, selon Aristote, l’art prend sa source dans le plaisir de l’imitation.

Lire plus : Philosophie du langage : les principales thèses à connaître

HEGEL, Esthétique : distinction entre beauté naturelle et beauté esthétique

L’Esthétique chez Hegel renvoie à la philosophie des beaux-arts. “L’esthétique a pour objet le vaste empire du beau […] c’est la philosophie de l’art, ou plus précisément des beaux-arts.” Mais cette définition exclut le beau dans la nature et ne considère que le beau dans l’art. Cela est d’autant plus vrai que les thèses courantes privilégient le beau naturel. “Mais il est permis de soutenir dès maintenant que le beau artistique est plus élevé que le beau dans la nature.” L’esprit est toujours supérieur à la nature ,  en toute idée sont présents toujours l’esprit et la liberté. Hegel conclut : la beauté artistique est supérieure à la beauté naturelle car elle est le fruit de l’esprit. 

HEGEL, Esthétique : l’art n’est pas pure imitation

L’art ne saurait se borner à une simple imitation de la nature. L’opinion courante considère que l’art doit imiter la nature. L’imagination désigne donc cette habileté à reproduire avec fidélité les objets naturels et constituerait alors le but essentiel de l’art. Mais c ette idée restreint l’art à ne reproduire que ce qui existe déjà dans le monde, or l’art est création, il introduit de la nouveauté. Cette tâche reproductrice est inutile (“cette reproduction est du travail superflu”) et présomptueuse. L’art, “limité dans ses moyens d’expression et ne peut produire que des illusions partielles.”

L’art, en s’en tenant à cette définition, ne nous donne qu’une “caricature de la vie”. L’art d’imitation est mesquin et sans grandeur pour Hegel. “L’art, quand il se borne à imiter, ne peut rivaliser avec la nature, et qu’il ressemble à un ver qui s’efforce en rampant d’imiter un éléphant.” L’art est donc médiocre quand il se borne à la simple imitation de la nature. L’art a quelque chose de surnaturel dans son caractère créateur.

HEGEL, Esthétique : l’art doit exclure tout désir

Notre rapport pratique au réel est le désir : “le mode de relations aux choses extérieures est le désir”. L’homme est un être de désir (idée qu’on retrouve chez de nombreux philosophes, dont Spinoza et son conatus en particulier). Dans ce rapport pratique, l’objet est détruit par le sujet. L’homme puise dans les objets sa subsistance, en fait usage et les sacrifie à sa satisfaction personnelle. Le désir maintient l’objet dans son existence sensible et concrète. “Il n’a que faire de tableaux”.

Ainsi, ni l’objet ni le sujet n’y sont libres et indépendants : l’objet est destiné à être détruit et le sujet est prisonnier des intérêts individuels. Au contraire, l’art est libre contemplation par l’esprit : “Les relations de l’homme à l’œuvre d’art ne sont pas de l’ordre du désir. Il la laisse exister pour elle-même, librement, en face de lui, il la considère sans la désirer. ” L’œuvre d’art est vue comme un objet théorique et non pratique. Dès lors, sans même avoir une réalité tangiblement concrète, l’œuvre d’art est dotée d’une existence sensible. L’art est donc libre contemplation par l’esprit, dénuée de tout désir.

HEGEL, Esthétique :  l’art est l’esprit se prenant pour objet

L’esprit a la faculté de se considérer lui-même (par la pensée) : l’esprit peut se prendre lui-même pour objet de pensée. Quant à l’œuvre d’art, bien qu’elle se rapporte au sensible, elle est œuvre d’esprit, “dans la mesure où elles sont jaillies de l’esprit et produites par lui.”. De ce fait, l’art se rapproche plus de l’esprit et de la pensée que de la nature. Les créations de l’art ne sont pas des pensées et des concepts mais “un déploiement extérieur du concept, une aliénation qui le porte vers le sensible.” L’art est l’expression de l’esprit sous forme sensible.

ARENDT, Condition de l’homme moderne : la durabilité de l’œuvre d’art

L’œuvre d’art, unique, n’est pas échangeable. Elle donne à l’artifice humain sa stabilité. Elle n’a pas d’utilité pratique : « l’œuvre d’art doit être soigneusement écartée du contexte des objets d’usage ordinaires.”  “Les œuvres d’art sont de tous les objets tangibles les plus intensément du monde; leur durabilité est presque invulnérable aux effets corrosifs des processus naturels.” Les véritables œuvres d’art traversent les temps, demeurant souvent inaltérées.

Elles acquièrent un statut d’objet immortel créé par l’homme. Arendt met en évidence la permanence de l’art, ce pressentiment d’immortalité “d’une chose immortelle accomplie par des mains mortelles.” L’œuvre d’art échappe par ailleurs à la pensée créatrice lorsqu’elle se matérialise. Le processus de la pensée doit s’interrompre pour la réification matérialisatrice de l’oeuvre. Dans la création de l’œuvre d’art, la pensée est inutile. 

Lire plus : Le Monde chez Nietzsche 

NIETZSCHE, La généalogie de la morale (IIIe Dissertation) : le Beau ne relève pas d’une connaissance mais d’une promesse de bonheur

Nietzsche, au début de cette troisième dissertation, propose une réflexion sur le Beau. Il prend ainsi partie pour la vision de Stendhal , lequel voit dans l’art “une promesse de bonheur”. Au contraire, Kant a défini le beau du point de vue du spectateur désintéressé. Son point de vue est marqué par l’impersonnalité et l’universalité.

“ Au lieu d’envisager le problème esthétique en partant de l’expérience de l’artiste, Kant a médité sur l’art et le beau du seul point de vue du spectateur”. Ce spectateur n’éprouve aucun ravissement face à la beauté: “Est beau, dit Kant, ce qui provoque un plaisir désintéressé.” A l’opposé, Stendhal voit dans le beau “une promesse de bonheur”, il récuse le désintéressement avancé par Kant. La beauté chez Nietzsche ne relève pas d’une connaissance, n’est pas théorique, mais est une expérience érotique.

NIETZSCHE, La volonté de puissance : l’art désigne un total épanouissement

“Sans la musique, vivre aurait été une erreur.” écrit Nietzsche. Pour ce dernier, l ’art est d’une importance vitale, il est joie et plénitude radicale , en plus d’apparaître comme le premier degré de l’effort vers le surhumain. “Ce qui est essentiel dans l’art, c’est qu’il parachève l’existence , c’est qu’il est générateur de perfection et de plénitude: l’art est essentiellement l’affirmation, la bénédiction, la divinisation de l’existence.” L’art, par essence, est affirmation de l’existence, création de nouvelles valeurs.

PLATON, Ion : le poète crée par don divin

D’où vient le génie qu’on accorde aux poètes ? Cette question suscite encore débat aujourd’hui. La vision de Platon est aussi celle de nombreux poètes tel Ronsard. C’est l’inspiration qui anime l’artiste. Le poète est inspiré, il perd la raison : ‘il n’est pas en état de créer avant d’être inspiré par un dieu”. Son privilège divin expliquerait sa spécialisation: il est le réceptacle de la Divinité. C’est aussi cette part de divin qui écarte l’artiste de la société et en fait un homme à part. Le poète crée par l’effet d’un don divin et se fait l’intermédiaire de cette divinité. 

KANT, Critique du jugement : le beau plaît universellement sans concept

“Le beau est ce qui est représenté, sans concept, comme l’objet d’une satisfaction universelle.” Citation extrêmement connue, Kant pointe la satisfaction désintéressée et universelle comportant une ressemblance avec le jugement logique. Celui-ci constitue par des concepts une connaissance de l’objet esthétique. Toutefois, cette universalité est subjective et non pas logique: “il a droit à une universalité subjective.” L’universalité du jugement esthétique ne repose pas sur des concepts.

KANT, Critique de la faculté de juger : le jugement de goût ne peut se prouver

Le jugement de goût, dire si l’on apprécie ou non une œuvre, ne peut pas se prouver. Il se situe entre subjectivité et objectivité. En effet, chacun connaît le poncif : “à chacun son propre goût”. Il fonde le goût sur la pure subjectivité. Le second lieu commun du goût est le suivant : “on ne dispute pas du goût”. Celui-ci reconnaît l’absence de concepts déterminés du goût . Néanmoins, pour Kant, il manque une proposition intermédiaire : “on peut discuter du goût.” Or, “là où il est permis de discuter, on doit aussi avoir l’espoir de s’accorder”.

On constate donc l’antinomie du jugement de goût : le jugement ne se fonde pas sur des concepts (autrement on pourrait discuter à ce sujet), et pourtant le jugement se fonde aussi sur des concepts (autrement on ne pourrait même pas discuter à ce sujet). Le jugement de goût ne peut se prouver, et pourtant on peut en discuter. 

KANT, Critique du jugement : le génie est une disposition innée par laquelle la nature fournit des règles à l’art

“Le génie est le talent de produire ce dont on ne peut donner de règle déterminée.” Par conséquent, “l’originalité est sa première qualité.” Donnant des règles à l’art, “ses productions doivent être des modèles, elles doivent être exemplaires”. Le génie ne peut “lui-même décrire” ou expliquer comment il a accompli ses productions “mais il donne la règle par une inspiration de la nature”. Dans le génie, la nature donne des règles à l’art.

NIETZSCHE, Humain trop humain : le génie n’est pas une disposition innée de l’esprit

Encore une fois Nietzsche s’oppose à Kant. Selon lui, c’est le travail qui crée l’œuvre. “L’activité du génie ne paraît pas le moins du monde quelque chose de foncièrement différent de l’activité de l’inventeur en mécanique”. Le génie représente un long travail. Nietzsche l’associe à quelque chose proche de l’activité artisanale. En réalité, c’est pour éviter de l’envier que l’on a employé le terme de génie (“Nommer quelqu’un “divin”, c’est dire: “ici nous n’avons pas à rivaliser.””) mais aussi par aversion pour la genèse laborieuse.  Le génie ne relève d’un miracle, d’un talent inné, il est le fruit d’un long travail.

Bergson, Le Rire : Quel est l’objet de l’art ?

“Quel est l’objet de l’art ? Si la réalité venait frapper directement nos sens et notre conscience, si nous pouvions entrer en communication immédiate avec les choses et avec nous-mêmes, je crois bien que l’art serait inutile, ou plutôt que nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait alors continuellement à l’unissons de la nature.” Bergson 

D’après sa thèse sur le langage “nous ne voyons pas les choses mêmes; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles.” Le langage est trompeur. “Ce sont aussi nos propres états d’âme qui se dérobent à nous dans ce qu’ils ont d’intime, de personnel, d’originalement vécu.” Nous n’apercevons de notre état d’âme “que son déploiement extérieur. Nous ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel”.

L’individualité nous échappe, “nous vivons dans une zone mitoyenne entre les choses et nous, extérieurement aux choses, extérieurement aussi à nous-mêmes.” Au contraire, l’artiste vit détaché de tout cela. Le détachement de l’artiste est naturel, inné, mais imparfait. “Si ce détachement était complet, si l’âme n’adhérait plus à l’action par aucune de ses perceptions, elle serait l’âme d’un artiste comme le monde n’en a point vu encore. Elle excellerait dans tous les arts à la fois […]. Elle apercevrait toutes choses dans leur pureté originelle.”

L’art n’a qu’un objet. Celui d’écarter les symboles pratiquement utiles, les généralités conventionnellement et socialement acceptées, tout ce masque la réalité même. Bergson conclut avec cette fameuse phrase : “L’art n’est sûrement qu’ une vision plus directe de la réalité .”

BOURDIEU, La Distinction : Le goût est un habitus qui s’ignore

On finit par un peu de sociologie . Le goût est le produit d’un déterminisme social qui permet de se distinguer. D’après Bourdieu, la dimension esthétique s’élabore comme rapport désintéressé au monde: ce désintérêt est un signe distinctif d’une position privilégiée dans la société. La disposition esthétique “est aussi une expression distinctive d’une position privilégiée dans l’espace social“. “Comme toute espèce de goût, elle unit et sépare”. Le goût est également un marqueur social.

Il est “ce par quoi on se classe et par quoi on est classé.”, il est “l’affirmation pratique d’une différence inévitable.” De plus, Bourdieu fait remarquer que ce sont les dégoûts qui sont le plus révélateurs de cet habitus et finit même par affirmer : “les goûts sont avant tout des dégoûts”

Ainsi, le goût est un habitus qui s’ignore.

Lire plus : Trouver le meilleur artisan

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Année Bizuth Carré Cube

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Groupe d'école visé TOP 3 (HEC Paris, ESSEC, ESCP) TOP 5 (EDHEC, EMLYON) TOP 7 (SKEMA, AUDENCIA) TOP 10 (NEOMA, GEM, TBS) TOP 12 (KEDGE, RSB) TOP 15 (MBS, BSB, ICN) TOP 18 (IMT-BS, Excelia, EM Strasbourg) TOP 20 (EM Normandie, ISC Paris) TOP 24 (INSEEC, ESC Clermont, SCBS, BBS)

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Notion(s) du programme : Art, la raison

Sujet -  À quoi bon expliquer une oeuvre d'art ? 

Rappel sur la méthodologie de la dissertation:.

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1. Lecture et analyse du sujet

La recherche de la problématique, l'introduction, le plan , i. expliquer est-ce abandonner la visée esthétique , ii. d'où vient la singularité d'une oeuvre d'art , iii. tout point de vue explicatif n'est-il pas daté , commentaires, posts les plus consultés de ce blog, philo - explication de texte - corrigée - kant - la conscience.

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Philo - Dissertation Corrigée - La Conscience

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L’art nous détourne-t-il de la réalité ?

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I. Définition et rôle de l’art dans la perception de la réalité

L’art, dans son sens le plus large, est une activité humaine qui vise à susciter une émotion, une réflexion ou une prise de conscience chez l’observateur. Il peut prendre de nombreuses formes, de la peinture à la sculpture, en passant par la musique, la littérature, le cinéma, le théâtre, etc. L’art est donc un moyen d’expression, un langage qui permet de communiquer des idées, des sentiments, des visions du monde.

L’art a un rôle fondamental dans notre perception de la réalité. Il nous permet de voir le monde sous un angle différent, de le comprendre et de l’interpréter. Comme le disait Picasso : « L’art est un mensonge qui nous permet de comprendre la vérité ». En d’autres termes, l’art peut déformer la réalité pour mieux la révéler, pour mettre en lumière des aspects que nous ne percevons pas dans notre quotidien.

Cependant, l’art n’est pas seulement un miroir de la réalité, il est aussi un créateur de réalités. Il peut nous faire voir des choses qui n’existent pas, nous faire imaginer des mondes différents, nous faire rêver. Il peut aussi nous faire réfléchir sur notre propre réalité, sur notre place dans le monde, sur nos valeurs et nos croyances.

II. L’art comme moyen d’évasion et de distorsion de la réalité

L’art peut être vu comme un moyen d’évasion, une porte ouverte sur d’autres mondes, d’autres réalités. Il peut nous permettre de nous évader de notre quotidien, de nos problèmes, de nos soucis. Comme le disait Baudelaire : « La vraie vie est ailleurs ». L’art peut nous transporter ailleurs, nous faire rêver, nous faire oublier la réalité.

Mais l’art peut aussi distordre la réalité, la déformer, la transformer. Il peut nous montrer une réalité idéalisée, embellie, ou au contraire une réalité sombre, tragique, dérangeante. Il peut nous faire voir le monde sous un angle différent, nous faire percevoir des choses que nous ne voyons pas dans notre quotidien.

Cependant, cette distorsion de la réalité n’est pas nécessairement négative. Elle peut nous permettre de voir la réalité sous un autre angle, de la comprendre et de l’interpréter différemment. Elle peut aussi nous permettre de prendre du recul, de réfléchir, de questionner notre propre réalité.

III. L’art comme outil de révélation et de critique de la réalité

L’art n’est pas seulement un moyen d’évasion ou de distorsion de la réalité, il est aussi un outil de révélation et de critique de la réalité. Il peut nous faire prendre conscience de certaines réalités, nous faire réfléchir, nous faire questionner notre propre réalité.

Comme le disait Brecht : « L’art n’est pas un miroir pour refléter la réalité, mais un marteau pour la façonner ». L’art peut donc être un outil de transformation de la réalité, un moyen de critiquer, de dénoncer, de remettre en question.

L’art peut aussi être un moyen de résistance, de contestation, de revendication. Il peut être un moyen de dénoncer des injustices, de lutter contre des oppressions, de revendiquer des droits. Il peut être un moyen de faire entendre des voix qui sont souvent ignorées ou marginalisées.

IV. Réconciliation de l’art et de la réalité : une perspective dialectique

L’art et la réalité ne sont pas nécessairement en opposition, ils peuvent être en dialogue, en interaction. L’art peut être un moyen de comprendre la réalité, de l’interpréter, de la transformer. Il peut être un moyen de révéler la réalité, de la critiquer, de la questionner.

Comme le disait Hegel : « L’art est la manifestation sensible de l’idée ». L’art peut donc être un moyen de donner forme à des idées, à des pensées, à des visions du monde. Il peut être un moyen de donner une forme concrète à des concepts abstraits, à des idées complexes.

En conclusion, l’art ne nous détourne pas nécessairement de la réalité, il peut au contraire nous permettre de la comprendre, de l’interpréter, de la transformer. Il peut être un moyen de révéler la réalité, de la critiquer, de la questionner. Il peut être un moyen de donner une forme concrète à des idées, à des pensées, à des visions du monde. Il peut être un moyen de donner une forme concrète à des concepts abstraits, à des idées complexes.

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  • L'existence humaine et la culture. Bac de philosophie 2024

L'art,le beau, la création,la technique. A t'il pour fonction d'être beau?Peut-il se passer de maîtrise technique?Choisit-on d'être artiste?

- lexiques citations, définitions. qu’est-ce que l’art imitation, dévoilement-l'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique - désacralisation-.

Premier lieu commun : L'artiste doit imiter la nature.

Deuxième lieu commun : Une œuvre d'art doit représenter quelque chose, être figurative !

Troisième lieu commun : Produire une œuvre d'art réclame un savoir-faire technique.

Quatrième lieu commun : L'art c'est forcément beau Cette idée rejoint une définition classique de l'art.

Cinquième lieu commun : L’art, "Ça ne sert à rien !"

Le goût peut-il être instrument de discernement esthétique?

Questionnaire bac sur l'art pour réviser 

Faut-il être cultivé pour apprécier l'art?

Une oeuvre d'art a t'-elle toujours un sens?

Peut-on être insensible à l’art ?

Peut on reprocher à une œuvre d’art de ne rien vouloir dire?

Les œuvres d’art éduquent-elles notre perception?

Pouvons-nous parler objectivement lorsqu'il s'agit d'une oeuvre d'art ?

L'art peut-il se passer de règles? Corrigé 1  -  Corrigé 2  

Hume, extrait De la norme du goût. pourquoi l’expérience esthétique faite d’un point de vue singulier fausse-t-elle le goût ?

Manuel de philosophie : les textes de référence sur le thème de l'art au bac de philosophie, toutes séries, l’art : lexique de définitions pour bien comprendre les concepts.

ART, ARTISTE 

  En latin «  ars  », désignait «  l‘habileté acquise par l’étude ou la pratique  ». Le mot peut donc s’appliquer à  toutes les activités humaines qui impliquent la maitrise d’un savoir faire codé  : art de la guerre, art oratoire, art d’être ceci ou cela…

  Au XVIème et  au  XVIl ème  siècle, le nom de celui qui pratique les arts est  artisan . (de l’italien  artigiano .)

  Ce n’est que depuis le  XVIIIème   siècle et parallèlement à l’apparition du mot « technique » que l’art est qualifié par le terme   « beaux-arts .  C’est donc au XVIIIème siècle que la  distinction entre artiste et artisan  commence à se faire.  

Beau :  valeur à laquelle renvoie le jugement esthétique

Esthétique :  étymologiquement, esthétique vient du grec « aisthétiko » qui signifie ce que les sens peuvent percevoir. Le mot esthétique s’emploie couramment comme synonyme de beau. Art : le terme art (ars en latin traduit le mot grec technè) désigne aussi bien la technique, le savoir faire que la création artistique, la recherche du beau. L’art vise la création du beau. Il s’affranchit de l’utile et d’une fin déterminée à l’avance. 

Laid : désagréable à la vue, à l’esprit. Qui inspire le dégoût, qui est méprisable

TECHNIQUE :

Du grec  “ tecknè “ ,  “art, habileté” . 

    D’abord synonyme  d’art  au sens de  savoir faire  dont la mise en œuvre permet  d’obtenir volontairement un résultat déterminé .

    La technique :vise  l’utilité et l’efficacité .

    La technique permet la maitrise de la nature par l’homme posant du même coup    l’irréversibilité de ses progrès.

     L’outil  est devenu le  médiateur entre l’homme et la nature . Les outils sont les prolongements du corps de l’homme. Ce qui lui permet de survivre (cf. Mythe de Prométhée ). Ces outils sont aussi un moyen de se rendre «  comme maitre et possesseurs de la nature  »( Descartes ).

Dans le champ de l’art, le terme de  technique  recoupe au moins quatre définitions distinctes,   il désigne :

les matériaux employés dans la réalisation de l’objet exposé 

le savoir faire artisanal de l’artiste

une simple manière de procéder,   qui ne suppose pas nécessairement l’acquisition d’un savoir-faire particulier.   (certaines techniques    compromettent la spontanéité d’un geste ou entravent les possibilités de découvertes accidentelles).

Enfin, renvoyant aux productions industrielles, la technique désigne l’ensemble des machines

Exercices, questionnaires, quiz de philosophie pour réviser "l'art". Progressez avec les quiz

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Exercices, questionnaires, quiz de philosophie pour réviser "l'art", Existence humaine/Culture - Progressez avec les quiz, questionnaires corrigés pour le bac

Qu’est-ce que l’art ?

Emmanuel Kant (1724-1804) Philosophe allemand.  La Critique de la faculté de juger  s’intéresse, en particulier, au jugement de goût, dont l’objet est l’œuvre d’art. 

 En droit on ne devrait appeler art que la production par liberté, c’est-à-dire par un libre arbitre qui met la raison au fondement de ses actions. On se plaît à nommer une œuvre d’art le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n’est qu’en raison d’une analogie avec l’art ; en effet, dès que l’on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexion proprement rationnelle , on déclare aussitôt qu’il s’agit d’un produit de leur nature (de l’instinct), et c’est seulement à leur créateur qu’on l’attribue en tant qu’art.

 Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger (1750)

Pour qu’il y ait « art », il faut qu’il y ait intention. Les abeilles n’ont pas une intention. Elles fabriquent ce que pour quoi elles sont programmées. Elles ne savent rien faire d’autre. .  C’est une activité innée et non une manifestation de l’esprit. Pour Kant, on ne peut donc « appeler art » que la production par liberté ».

 « Parmi les choses qu’on ne rencontre pas dans la nature, mais seulement dans le monde fabriqué par l’homme, on distingue entre objets d’usage et œuvres d’art ; tous deux possèdent une certaine permanence qui va de la durée ordinaire à une immortalité potentielle dans le cas de l’œuvre d’art. En tant que tels, ils se distinguent d’une part des produits de consommation, dont la durée au monde excède à peine le temps nécessaire à les préparer, et d’autre part, des produits de l’action, comme les événements, les actes et les mots, tous en eux-mêmes si transitoires qu’ils survivraient à peine à l’heure ou au jour où ils apparaissent au monde, s’ils n’étaient conservés d’abord par la mémoire de l’homme, qui les tisse en récits, et puis par ses facultés de fabrication. Du point de vue de la durée pure, les œuvres d’art sont clairement supérieures à toutes les autres choses; comme elles durent plus longtemps au monde que n’importe quoi d’autre, elles sont les plus mondaines des choses. Davantage, elles sont les seules choses à n’avoir aucune fonction dans le processus vital de la société; à proprement parler, elles ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais pour le monde, qui est destiné à survivre à la vie limitée des mortels, au va-et-vient des générations. Non seulement elles ne sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d’usage: mais elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d’utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine. »           

Hannah Arendt , La Crise de la culture

Quiz ton bac philo Exercices pour la classe de terminale. L'art et la technique

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Questionnaire sur l'art

Les réponses aux questions sont données  - Le document comprend 44 questions réponses

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  • L'art a t'-il pour fonction d'être beau? Avons-nous besoin de l'art pour nous faire une idée du beau?  

Kant nous disait que l'art n'est pas «la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose».

La beauté naturelle et la beauté artistique Emmanuel Kant (1724-1804) Philosophe allemand.  La Critique de la faculté de juger  s’intéresse, en particulier, au jugement de goût, dont l’objet est l’œuvre d’art. 

Il existe deux espèces de beauté la beauté libre ou la beauté simplement adhérente. La première ne présuppose aucun concept de ce que l’objet doit être ; la seconde suppose un tel concept et la perfection de l’objet d’après lui. Les beautés de la première espèce s’appellent les beautés (existant par elles-mêmes) de telle ou telle chose ; l’autre beauté, en tant que dépendant d’un concept (beauté conditionnée), est attribuée à des objets compris sous le concept d’une fin particulière.

Des fleurs sont de libres beautés naturelles. Ce que doit être une fleur, peu le savent hormis le bota­niste et même celui-ci, qui reconnaît dans la fleur l’organe de la fécondation de la plante, ne prend pas garde à cette fin naturelle quand il en juge suivant le goût. [..,]

Dans l’appréciation d’une libre beauté (simple­ment suivant la forme) le jugement de goût est pur, On ne suppose pas le concept de quelque fin pour laquelle serviraient les divers éléments de l’objet donné et que celui-ci devrait ainsi représenter, de telle sorte que [par cette fin] la liberté de l’imagina­tion, qui joue en quelque sorte dans la contempla­tion de la figure, ne saurait qu’être limitée.

Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger, Éd. Vrin, 1974

Kant distingue deux types de beauté :

  • L’une,  la beauté libre , ne dépend d’aucun but.  Sa beauté n’est pas liée à sa fonction . C’est une beauté purement esthétique. (La beauté naturelle sera donc plus souvent une beauté libre .(Oiseaux, crustacés..)  Mais même dans ce cas, si on s’intéresse à la fonction, il ne s’agit plus alors de beauté libre 
  • L’autre,  la beauté adhérente , ne peut pas être pensée indépendamment de sa fin ou de sa fonction. Plus loin dans le texte, Kant donne l’exemple d’une église. Pour lui, la beauté du lieu ne peut pas être détachée de sa fonction (la prière) et de son but.

Donc pour lui,  la beauté naturelle est supérieure à la beauté artistique  car elle est purement esthétique tandis qu’il y a une part de plaisir lié à la connaissance dans l’œuvre artistique

L'art et le goût :  notions essentielles à maîtriser

Le goût comme instrument de discernement esthétique

Si la production artistique a pour fonction d'être belle alors l'art serait affaire de goût, le beau serait la finalité

. Pour reprendre les mots de Kant, nous dirons que l'art n'est pas la représentation d'une belle chose, mais la belle représentation d'une chose.

Si le beau comme finalité esthétique suppose l'authenticité et la liberté de l'artiste alors l'art est plus qu'une affaire de goût.

Marcel Duchamp affirme que, «le grand ennemi de l'art, c'est le bon goût . L'artiste n'a pas à se préoccuper des modes des goûts et des notions du beau qui prédominent dans une société»

Quête non pas du beau mais de liberté et d'authenticité.

D'un point de vue synthétique, on peut supposer que l'art est

une affaire de goût

cependant l'artiste doit être libre de créer, donc non contraint de suivre les règles fixes des canons esthétiques.

Le goût selon Kant

Le goût est l'instrument de discernement esthétique

. Dans sa Critique de la faculté de juger, Kant étudie le goût selon quatre points

1 – Le goût du point de vue de la qualité

Le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée. Il se rapporte aux sentiments de plaisir et de peine.

2 – Le goût du point de vue de la quantité

Est beau ce qui plaît universellement sans concept.

3 – Le goût du point de vue de la relation à une fin

La beauté est définie comme la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle est perçue en celui-ci sans représentation d'une fin. C'est la définition de la beauté comme finalité sans fin, formelle.

4 – Le goût du point de vue de la modalité du jugement de goût

«Est beau ce qui est reconnu sans concept comme objet d'une satisfaction nécessaire».

En rapport avec la question de savoir si le goût peut ou non être un instrument de discernement esthétique, nous vous proposons d'étudier la question kantienne du jugement de goût : Allons plus loin  Le goût est l'instrument de discernement esthétique, la capacité de reconnaître le beau, de porter un jugement. Dans sa Critique de la faculté de juger, Kant étudie le goût comme une exposition et une déduction transcendantale du jugement qui pose qu'une chose est belle. Il en pose quatre aspects : 1 – Le goût du point de vue de la qualité La première définition est déduite de la qualité du jugement de goût. Le beau est l'objet d'une satisfaction désintéressée. Il se rapporte aux sentiments de plaisir et de peine. Dans le goût, le sujet ne porte pas de jugement sur l'objet. Il est juste affecté par une représentation. Il y a un plaisir pur qui n'est pas lié à l'existence de l'objet par opposition à la notion d'agréable relativement à la consommation d'un objet. 2 – Le goût du point de vue de la quantité

Est beau ce qui plait universellement sans concept. C'est la conséquence de notre point précédent., puisque la satisfaction donnée par la représentation de l'objet est libre de tout intérêt, celui qui juge est amené à attribuer à chacun une semblable satisfaction qui ne constitue pas une connaissance objective mais elle est valable pour tous. L'art est affaire de goût qui relève d'un jugement esthétique du point de vue de la quantité qui nous révèle une universalité subjective et qui nous sépare de l'agréable. Lorsque dans un jugement réfléchi on dit qu'un chose est belle, on juge aussi pour autrui, nous avons donc une universalité subjective et cela nous permet d'échapper à l'empirisme, car cette universalité est une idée. 3 – Le goût du point de vue de la relation à une fin

La beauté est définie comme la forme de la finalité d'un objet en tant qu'elle est perçue en celui-ci sans représentation d'une fin. C'est la définition de la beauté comme finalité sans fin, formelle. Cela nous informe sur le principe transcendantal du goût . La finalité qui sert de principe au goût est une finalité subjective, formelle. Si la finalité admettait une fin elle ferait dépendre la beauté de l'agréable. Il n'y a pas de finalité objective. 4 – Le goût du point de vue de la modalité du jugement de goût «Est beau ce qui est reconnu sans concept comme objet d'une satisfaction nécessaire». La nécessité du jugement esthétique est une nécessité exemplaire, tous doivent adhérer à un jugement qui apparaît comme un exemple d'un règle que l'on ne peut énoncer. Le quatrième moment de l'analytique du jugement de goût permet de définir l'art comme une affaire de goût au sens où le goût est vu comme la faculté de juger d'un objet en rapport avec la libre légalité de l'imagination.

A consulter 

Dans ce cours = Repérage et analyse des distinctions conceptuelles autour des corrigés des sujets suivants :

Commentaire philosophique  : De la norme du goût, Hume 

L'art est-il une imitation? Aristote, Platon et Hegel

L'art n'est pas une imitation. Il n'est pas fidèle à la nature comme l'art de la photographie par exemple.

Malraux, «de même qu'un musicien aime la musique et non les rossignols, un poète des vers et non les couchers de soleil, un peintre n'est pas d'abord un homme qui aime les figures et les paysages. C'est un homme qui aime les tableaux. Malraux nous montre qu'un jeune peintre commence par imiter, mais par imiter les toiles de ses maîtres, et non pas la nature, avant de trouver sa manière propre de peindre;

Donc l'art serait une transposition et non pas un reflet du réel. Cela fait de la création, une recréation.

La poésie* semble bien devoir en général son origine à deux causes, et deux causes naturelles. Imiter est naturel aux hommes et se manifeste dès leur enfance (l’homme diffère des autres animaux en ce qu’il est très apte à l’imitation et c’est au  moyen de celle-ci qu’il acquiert ses premières connaissances) et, en second lieu, tous les hommes prennent plaisir aux imitations.

Un indice est ce qui se passe dans la réalité : des êtres dont l’original fait peine à la vue, nous aimons à en contempler l’image exécutée avec la plus grande exactitude ; par exemple les formes des  animaux les plus vils et des cadavres.

Une raison en est encore[1] qu’apprendre est très agréable non seulement aux philosophes mais pareillement aussi aux autres hom­mes ; seulement ceux-ci n’y ont qu’une faible part. On se plaît à la vue des images parce qu’on apprend en les regardant et on déduit ce que représente chaque chose, par exemple que cette figure c’est un tel[2]. Si on n’a pas vu auparavant l’objet représenté, ce n’est plus comme imitation que l’oeuvre pourra plaire, mais à raison de l’exé­cution, de la couleur ou d’une autre cause de ce genre.

Aristote , Poétique , 4, 1448 b, Éd. Les Belles Lettres,

[1] Une raison en est encore : l’exemple qui précède constitue une première explication du plaisir lié à l’imitation.

[2] Cette figure c’est un tel : le même thème est repris dans Rhétorique, livre I, ch. 11, § XXIII (LGF, 1991). » Comme il est agréable d’apprendre et de s’étonner […] il en résulte nécessairement que ce qui est imitation l’est aussi […] ce n’est pas le sujet qui plaît mais plutôt le raisonnement qui fait dire :” c’est bien cela “, et par suite duquel il arrive qu’on apprend quelque chose. »

l’esthétique de la   mimesis   n’a jamais été une invitation à reproduire le réel

  propos aristotélicien = « l’art imite la nature ou l’achève» signifie que l’artiste doit être un aussi bon artiste que la nature pour porter à l’expression ce qu’il cherche à en montrer. Or pour rivaliser avec la nature, il faut savoir lui être infidèle. Le corps humain n’a jamais eu les proportions de la statuaire grecque mais ce sont ces proportions qui en montrent la force et l’harmonie.

L’art est un mensonge qui dit la vérité (il ne s'agit pas d'une fidèle reproduction, elle suppose transposition, idéalisation)= l'imitation est naturelle aux hommes, elle apporte selon Aristote plaisir et connaissance par opposition à Platon.  

la mimèsis est condamnée par Platon dans La République, livre III, 393-398, et livre X, 595-608

Pour Platon ,  l’art reste l’illusion d’une  illusion. Platon critique l’art en tant que copie – il vaut moins que son original – et en tant que discours enchanteur – il nous ment. L’art nous éloigne donc du Vrai et du Bien. Dans Les Lois, il recommande même de « chasser les poètes de la cité ». Mais s’il approuve la censure, il ne rejette pas tous les arts : formé à l’école de Pythagore qui trouva les lois de l’harmonie, il estime que la musique a une grande valeur pédagogique et qu’elle élève l’âme.  

 Socrate – Il y a donc trois espèces de lit ; l’une qui est dans la nature, et dont nous pouvons dire, ce me semble, que Dieu est l’auteur ; à quel autre, en effet, pourrait-on l’attribuer ?

Glaucon – A nul autre Socrate – Le lit du menuisier en est une aussi Glaucon – Oui Socrate – Et celui du peintre en est encore une autre, n’est-ce pas ? Glaucon – Oui Socrate – Ainsi le peintre, le menuisier, Dieu, sont les trois ouvriers qui président à la façon de ces trois espèces de lit. […] Donnerons-nous à Dieu le titre de producteur de lit, ou quelqu’autre  semblable ? Qu’en penses-tu ? Glaucon – Le titre lui appartient, d’autant plus qu’il a fait de lui-même et l’essence du lit, et celle de toutes les autres choses. Socrate – Et le menuisier, comment l’appellerons-nous ? L’ouvrier du lit, sans doute ? Glaucon – Oui Socrate – A l’égard du peintre, dirons-nous aussi qu’il en est l’ouvrier ou le producteur ?  Glaucon – Nullement Socrate – Qu’est-il donc par rapport au lit ? Glaucon – Le seul nom qu’on puisse lui donner avec le plus de raison, est celui d’imitateur de la chose dont ceux-là sont ouvriers.  […] Socrate – Le peintre se propose-t-il pour objet de son imitation ce qui, dans la nature, est en chaque espèce, ou plutôt ne travaille-t-il pas d’après les œuvres de l’art ?  Glaucon – Il imite les œuvres de l’art.(…)

Socrate – Pense maintenant à ce que je vais dire ; quel est l’objet de la peinture ? Est-ce de représenter ce qui est tel, ou ce qui paraît, tel qu’il paraît ? Est-elle l’imitation de l’apparence, ou de la réalité ? Glaucon – De l’apparence. Socrate – L’art d’imiter est donc bien éloigné du vrai ; et la raison pour laquelle il fait tant de choses, c’est qu’il ne prend qu’une petite partie de chacune ; encore ce qu’il en prend n’est-il qu’un fantôme. Le peintre, par exemple, nous représentera un cordonnier, un charpentier, ou tout autre artisan, sans avoir aucune connaissance de leur métier ; mais cela ne l’empêchera pas, s’il est bon peintre, de faire illusion aux enfants et aux ignorants, en leur montrant du doigt un charpentier qu’il aura peint, de sorte qu’ils prendront l’imitation pour la vérité.  Glaucon – Assurément.

 Platon, La République

Dans ce texte extrait de La République, Platon inventorie 3 formes de lits :

a)L’Idée du lit, dans le monde Intelligible (dimension divine)C’est le lit absolu. Le « vrai » lit. (Il n’en existe qu’une seule forme)

b) Le lit de l’artisan, le lit de l’artisan traduit dans la matière le lit idéal. Il imite la forme Il n’est lit que par ressemblance avec l’Idée du lit . (Il  en existe plusieurs formes).Mais il garde unlien avec « l’essence » du lit idéal

c)Le lit de l’artiste n’est plus un lit puisqu’il ne représente qu’ « une petite partie du lit ». C’est une imitation de l’apparence du lit de l’artisan qui est déjà lui-même une apparence. Le lit de l’artiste n’a donc plus rien à voir avec l’essence du lit. Le lit de l’artiste imite l’apparence sensible. Aussi on ne pourra atteindre l’idée du lit grâce au lit de l’artiste

 En fait, la représentation du lit par l’artiste nous égare, nous trompe, nous éloigne de la vérité du lit. C’est pourquoi l’artiste représente un danger. 

Hegel souligne l’insuffisance du concept d’imitation pour penser l’essence de l’art.

•     idée inutile car il n’y a aucune raison à vouloir représenter ce qui existe déjà et parce que le résultat ne peut être qu’inférieur à l’original   (Hegel reprend en un sens la critique de Platon) ; •    l’invention y est absente  

  L’art comme « caricature de la vie ».

En indiquant qu’un art qui vise l’imitation n’est qu’une caricature de la vie, Hegel souligne l’imperfection de toute imitation par rapport à la réalité. L’artiste ne peut pas, par ses propres moyens techniques, parvenir à reproduire ce que fait la nature, la vie, et qui est perceptible par tous les sens

C’est un vieux précepte que l’art doit imiter la nature ; on le trouve déjà chez Aristote. Quand la réflexion n’en était encore qu’à ses débuts, on pouvait bien se contenter d’une idée pareille ; elle contient toujours quelque chose qui se justifie par de bonnes raisons et qui se révélera à nous comme un des moments de l’idée ayant, dans son développement, sa place comme tant d’autres moments.

      D’après cette conception, le but essentiel de l’art consisterait dans l’imitation, autrement dit dans la reproduction habile d’objets tels qu’ils existent dans la nature, et la nécessité d’une pareille reproduction faite en conformité avec la nature serait une source de plaisirs. Cette définition assigne à l’art un but purement formel, celui de refaire une seconde fois, avec les moyens dont l’homme dispose, ce qui existe dans le monde extérieur, et tel qu’il y existe. Mais cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue, car quel besoin avons-nous de revoir dans des tableaux ou sur la scène, des animaux, des paysages ou des événements humains que nous connaissons déjà pour les avoir vus ou pour les voir dans nos jardins, dans nos intérieurs ou, dans certains cas, pour en avoir entendu parler par des personnes de nos connaissances ? On peut même dire que ces efforts inutiles se réduisent à un jeu présomptueux dont les résultats restent toujours inférieurs à ce que nous offre la nature. C’est que l’art, limité dans ses moyens d’expression, ne peut produire que des illusions unilatérales, offrir l’apparence de la réalité à un seul de nos sens ; et, en fait, lorsqu’il ne va pas au-delà de la simple imitation, il est incapable de nous donner l’impression d’une réalité vivante ou d’une vie réelle : tout ce qu’il peut nous offrir, c’est une caricature de la vie.

Hegel,Esthétique, Introduction : Chap. I, Section II, §. 1,tr. fr. S. Jankélévitch, éd. Champs Flammarion, pp. 34-35

HLP -La mimèsis comme pouvoir de la parole-Aristote, Platon-De l'agréable à l 'horreur.Une ekphrasis : le bouclier d’Achille

La mimèsis, pouvoir de la parole-Aristote, Platon-De l'agréable à l 'horreur.Une ekphrasis : le bouclier d’Achille- Le Vase, Hérédia. PHILOSOPHIE La finalité visée par la tragédie- relation divine menacée par l’hybris du héros-Humanités, littérature, philosophie bac 2021 Semestre 1 1ère : Les pouvoirs de la parole

Les fonctions de l'art - L'art comme dévoilement- L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique - Désacralisation de l'art

Pour Bergson , comme pour Proust, l'art est un dévoilement, l'artiste est un révélateur, il révèle, il donne à voir.  Mais s’il révèle ce qui est, c’est que ce que l’artiste donne à voir ce n’est donc pas une invention, ce n’est pas une réalité qu’il réinvente : L’art renvoie à l’expérience humaine universelle.

« A quoi vise l’art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience? Le poète et le romancier qui expriment un état d’âme ne le créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n’observions pas en nous, jusqu’à un certain point, ce qu’ils nous disent d’autrui. Au fur et à mesure qu’ils nous parlent, des nuances d’émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps mais qui demeuraient invisibles telle l’image photographique qui n’a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur. […]

Remarquons que l’artiste a toujours passé pour un «idéaliste ». On entend par là qu’il est moins préoccupé que nous du côté positif et matériel de la vie. C’est, au sens propre du mot, un «distrait ». Pourquoi, étant plus détaché de la réalité, arrive-t-il à y voir plus de choses? On ne le comprendrait pas, si la vision que nous avons ordinairement des objets extérieurs et de nous-mêmes n’était une vision que notre attachement à la réalité, notre besoin de vivre et d’agir, nous a amenés à rétrécir et à vider. De fait, il serait aisé de montrer que, plus nous sommes préoccupés de vivre, moins nous sommes enclins à contempler, et que les nécessités de l’action tendent à limiter le champ de la vision.

Henri Bergson . La pensée et le mouvant, 1938. PUF, Quadrige1990. p.149 à 151.

« Par l’art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. Grâce à l’art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous voyons le monde se démultiplier, et, autant qu’il y a d’artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent à l’infini, et, bien des siècles après que s’est éteint le foyer dont il émanait, qu’il s’appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient encore leur rayon spécial ».   Marcel Proust, (1871-1922), in Recherche du temps perdu (1927)

En s’appuyant sur l’étude du pop art, et singulièrement des travaux d’Andy Warhol, Arthur Danto, philosophe américain, a questionné la création artistique

Quelle est la différence entre les œuvres d’art et les objets qui nous entourent ? Comment comprendre la différence entre l'art et les produits fonctionnels ?

«?Les œuvres d’art sont des significations incarnées?», conclut-il, toute œuvre est une matière à interpréter.

Pour Danto, l’art est une «?pensée visuelle?». L'objet est une œuvre après l'acte d'interprétation. C'est par l'interprétation que l'on donne une identité à l'objet. L'interprétation est un processus de transformation, d'un statut = une certaine théorie de l'art. C'est cette théorie qui fait entrer l'objet dans le monde de l'art.

Andy Warhol

Campbell's Soup Cans 1962

Objet emblématique d'une société de consommation qui érige en icône n'importe quel objet, même le plus banal comme c'est le cas ici, la boîte de conserve pour soupe. Elle est consacrée comme une œuvre d'art, elle est admirée indépendamment de son usage pratique, elle est consommée en série. On a l'idée de fétichisme car la collection des boîtes de conserve y ressemble. Il s'agit de posséder des objets, cela répond à un désir de maîtrise totale. Donc, la Campbell's Soup Can devient un objet mythique. L'objet fétiche participe à l'élaboration d'un mythe dans l'inconscient. L'objet ordinaire devient une icône parfaite, reproductible à son tour indéfiniment. L'objet devient esthétique. Il devient un système complexe de signes. On aime l'objet non pour ce qu'il est mais pour ce qu'il signifie, ce qu'il représente, symbolise, d'où sa puissante attraction. La Campbell 's Soup Can esst consacrée en tant qu'objet d'art. La boîte de conserve est sublimée, elle devient une icône moderne. L'objet courant et banal devient un objet culte, un signe, un objet d'art.

L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique

Walter benjamin, essai rédigé en 1935 et publié à titre posthume en 1955.

Le philosophe  Walter Benjamin  s’est intéressé à cette question de la reproduction des œuvres d’art dans son texte L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique (1936). Il y montre en effet comment la reproduction technique ruine l’idée même d’authenticité de l’œuvre d’art, c’est-à-dire son caractère unique.

Il évoque la déperdition de l'aura. Les œuvres issues de techniques de reproduction de masse comme la photographie ont participé de la déperdition de l'aura propre de l'oeuvre unique à cause de la reproductibilité et des sous-modèles. Cela annonce un changement de statut de l'oeuvre d'art. Elle est privée de ses ornements classiques, elles perdent leur caractère sacré = ex, le Pop Art = fabrication industrielle d'artefacts. On peut parler de désincarnation de l'oeuvre d'art

Walter Benjamin fait sa réflexion autour de trois axes, la reproduction technique et ses conséquences sur l'art, l'image cinématographique et enfin le cinéma, art de masse. Les techniques de reproduction sont des nouvelles techniques qui s'affirment comme de nouvelles formes d'art. Mais ce qui se perd dans l'oeuvre d'art c'est l'aura de l'oeuvre, c'est-à-dire, «son unique apparition d'un lointain si proche ». Ainsi la technique de reproduction a changé la perception du spectateur lui donnant l'impression que l'art est enfin devenu plus accessible. Ainsi l'acteur de cinéma n'est plus qu'une image au regard du public. Son corps est subtilisé par l'appareil cinématographique. C'est cette image qui offre au spectateur une représentation du réel. Si l'aura disparaît avec la reproduction technique, elle en révèle aussi l'absence.

Hergé, L'Oreille cassée

Texte l oreille cassee  (346.95 Ko)

Désacralisation : reproduction de masse

les copies du fétiche se multiplient dans ce passage, on peut dire qu’il perd de sa valeur il est désacralisé.

Désacralisation

La désacralisation consiste à retirer le caractère sacré à un objet.

La sacralisation au contraire est le fait de donner un caractère sacré

- avec le rassemblement de tous ces différents objets le vrai fétiche disparaît ; surtout dans la multitude de fétiches de la dernière vignette et aussi chez le vendeur d’apothicaire.

- la vitrine dans la 4ème vignette représente bien la situation chaotique dans laquelle tintin se trouve puisqu’elle est pleine d’objets provenant de différents endroits du monde et époques.

- Le nombre de fétiches double triple se multiplie pour atteindre les 40 fétiches dans la dernière vignette

- avec la présence de tous ces fétiches on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux, ainsi le fétiche perd de son unicité, soit son aura ce qui signifie son authenticité et valeur religieuse.

- Malgré l’existence de tous ces fétiches, l’original reste absent et l’énigme reste irrésolue

La valeur du fétiche change en fonction du temps et sur cette planche il passe d’un objet de culte, à un objet d’art, à un objet de consommation.

Un objet culte :

- Le fétiche a un pouvoir de présence et d’absence, il est à la fois visible et invisible, on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux : le seul moyen d'y parvenir, est de l’ouvrir pour trouver le diamant qui y est caché.

- Le fétiche est partout et nul part en même temps, on trouve toutes ses copies mais pas le véritable fétiche.

Un objet d’art :

Le fétiche est à vendre chez le vendeur d’apothicaire, c’est -à -dire, qu’il a la même valeur que le tableau, le vase, les bustes, les meubles …

- le fétiche a une valeur d’exposition puisqu’il est dans une vitrine dans la 4ème vignette comme s’il était exposé dans un musée pour que les gens l’admirent.

Un objet de consommation :

- On donne au fétiche un prix comme si c’était une marchandise « 200 fr ! ... c’est pour rien ! … » Vignette 4, on peut lire « 17.50 la paire » et son prix diminue au fur-et-à-mesure que l’on avance dans la planche ; le fétiche est dévalué.

- Le fétiche est standardisé, il est produit comme n’importe quel objet de consommation, en masse dans un atelier par des ouvriers qui ont chacun une tache à réaliser à la chaîne ; on en voit un qui est chargé de casser les oreilles des fétiches.

- ainsi le fétiche perd de sa valeur.

Sujets corrigés, l'art 

Corrigé du sujet n° 2, dissertation philosophique, sujet national 2019, série l-à quoi bon expliquer une œuvre d’art .

Correction du sujet n° 2 de philosophie : la dissertation philosophique de métropole , bac série L, année 2019 - Les corrigés en ligne à la sortie de l'épreuve À quoi bon expliquer une œuvre d’art ?

L'art a t'-il pour fonction d'être beau?

Arguments pour une thèse

*** L'art a pour fonction d'être beau

On peut affirmer que l'art a pour fonction d'être beau si la notion de beau signifie conformité aux goûts d'une époque et si on se place dans la position d'un spectateur habitué à une forme plutôt qu'à une autre de langage artistique.

Chacun a son esthétique, le beau est une notion relative. Aujourd'hui les peintres impressionnistes sont admirés alors qu'ils étaient à peine regardés par les salons officiels de la fin du XIXème siècle. Nous pouvons donc affirmer que l'art a pour fonction de nous offrir «du beau» et que l'homme a une certaine idée de la beauté. «L'art n'est pas la représentation d'une belle chose mais la belle présentation d'une chose» Kant

En tant que création libre, l'art peut produire du beau. Il ajoute de la beauté au réel et au quotidien. Il doit garder le beau comme finalité, donc l'art n'est pas pour reprendre les mots de Kant de «représenter une belle chose» mais «une belle présentation»

La notion de beau est relative, le spectateur et l'artiste n'aspirent pas forcément à la même notion du beau mais l'artiste ne tient pas compte de celle du spectateur au moment de la création. Il ne se conforme à aucun goût particulier, d'une époque ou d'une culture. Le but est de créer en exprimant le beau.

Arguments pour une antithèse

*** l'art a pour fonction d'être vrai et libre

En tant que l'art est la mission des artistes, les notions essentielles sont l'authenticité, la vérité et la liberté. Dans ce cas on répond non à la question de savoir si l'art a pour fonction d'être beau. Beau = Vrai

L'art ne vise pas le beau mais l'invisible (fonction du créateur de l'antiquité, intermédiaire entre l'homme et les Dieux) ou encore d'un point de vue moderne, l'art est une intériorité, il reflète l'inconscient et tout ce qui échappe à l'homme. L'artiste nous offre sa vision du monde

L'artiste n'est limité par aucune finalité esthétique ni aucune contrainte technique, il doit pouvoir s'exprimer dans la plus grande authenticité possible

Atteindre le Vrai par la beauté. Nous savons avec Marcel Duchamp que «le grand ennemi de l'art  est le bon goût», par conséquent aucun critère ne doit guider l'acte créateur de l'artiste. Sa liberté doit être totale afin de lui donner le loisir d'exprimer tout à fait sans contraintes ses émotions.

Avons-nous besoin d'art? Corrigé de la dissertation du bac de philosophie Washington S 2019

Avons-nous besoin d'art? Corrigé de la dissertation série S Washington, bac 2019 - Double enjeu du sujet : notre nature : connaître nos besoins, ce qui structure notre existence valeur de l'art : activité gratuite ou liée à des besoins anthropologiques ?

L'art peut il se passer de maitrise technique ?

art : le beau , l'artisan ,l'artiste peut : la capacité , l'autorisation

technique : le savoir faire , le savoir enseigner, l'entrainement , les règles .

Il semble évident que l'art ne puisse pas se passer de maitrise technique .En effet, un pianiste qui ne maitrise pas la technique du piano ne pourrait être un artiste. Sans les règles de l'harmonie , sans la capacité à lire les notes, sans la dextérité des doigts en un mot sans technique du piano il n'y a pas d'artiste pianiste possible .Cependant certains artistes contemporains semblent produire des œuvres d'art ne nécessitant aucune maitrise technique. Marcel Duchamp par exemple s'est contenté dans son œuvre "fontaine" en 1917 de retourner un urinoir et de le signer . On peut donc se demander si l'art peut se passer de maitrise technique . On peut dire que l'art repose sur une maitrise technique .En grec ancien on ne sépare pas l'art et la technique .Le peintre et le cordonnier pratiquent tout deux une techné .C'est à dire une activité réfléchie que l'on peut transmettre constituée de règles à respecter . Platon explique dans le mythe de Prométhée que la technique ou l'art a été donné aux hommes pour compenser leurs faiblesses biologiques originelles .Prométhée a dérobé aux Dieux l'habileté pour la donner aux hommes . Cette origine divine traite ce que la technique à de dangereux pour l'homme comme une force qui le dépasse .Pour les grecs la technique se distingue de la chance ou du hasard . L'activité technique est réfléchie, constituée de règles que l'on peut restituer ou transmettre . Art et technique sont des savoirs faire , des savoirs pratiques . Les œuvres d'art sont peut être simplement des réalisations techniques exceptionnelles. Traditionnellement le chef d'œuvre est une production technique réalisée par un artisan à la fin de sa formation. L'excellence technique se confond avec l'art . L'artiste n'est rien d'autre qu'un technicien exceptionnel capable de produire un effet esthétique grâce à ses œuvres . Par exemple un cuisinier sera dit un artiste s'il est exceptionnel, si sa technique est difficilement imitable. L'artiste n'est donc rien d'autre qu'un technicien particulièrement doué. Finalement, on peut dire que l'art est inséparable d'une forme de maîtrise technique et tous deux sont des savoirs faire . Cependant, ll est impossible de distinguer l'ingéniosité du technicien de la créativité de l'artiste. L'art s'appuie sur la technique mais la dépasse. Le technicien se contente le plus souvent d'appliquer des règles existantes même s'il peut les améliorer à l'occasion.  L'artiste en créé de nouvelles. Il est capable d'inventer un nouveau type de Beauté. Le sculpteur crée de l'artitistique, l'ouvrier fabrique de l'utilitaire, si l'ouvrier parvient à faire une oeuvre esthétique, il devient artiste. Le technicien est aussi doué que l'artiste d'un point de vue technique. Mais l'artiste est capable d'inventer un nouveau genre de beauté. Ce dont le technicien même le plus doué est incapable. L'artiste a besoin de technique, d'imagination, d'audace, de créativité. 

 l'art contemporain a un rapport paradoxal à la technique Il semble que l'art contemporain n'ait pas besoin de technique Mais la règle contemporaine ne peut-elle pas être de rompre avec la règle ? N’est-ce pas là encore une nouvelle règle de l’art ? Au nom de la liberté, l’art moderne, puis contemporain, refuse la définition de l’œuvre d’art du XVIIIe – XIXe siècle. L'art contemporain se révolutionne jusque dans sa définition, l'oeuvre n'est plus l'objet mais ce qui compte pour l'artiste c'est la démarche adoptée pour créer. L'artiste se donne ses propres règles. Dans l'art contemporain, l'art devient la mise en oeuvre d'un projet propre à l'artiste qui reflète son individualité propre Les artistes utilisent des techniques industrielles Les artistes modernes, futuristes, dadaistes cherchent à traduire à travers leur art, leur rapport au monde, au monde moderne findé sur la transformation des choses à un niveau spatial, temporel et autres transformations importantes pour l'humanité.  La technique a sa place car elle est sur quoi le monde repose et que l'art représente : une nouvelle esthétique  dans laquelle le spectateur retrouve le reflet de son propre monde. L'art devient un moyen d'investigation du réel.  L'oeuvre d'art est ainsi désacralisée pour une originalité nouvellement investie de techniques.  L'art peut aussi devenir l'expression de la productivité, expression de l'ère moderne.  Cependant l'artiste n'est pas pour autant technicien car il dépasse l'appréhension des choses par la simple raison théorique, son mode de vérité est plus profond, sa raison n'est pas purement technicienne.  L'artiste dévoile l'Etre et renvoie sa perception bien singulière qu'il façonne avec sa propre matière L'art est un accomplissement de la technique mais chaque artiste développe sa propre technique En effet, l'art ne se limite pas à une industrialisation même s'il ne peut l'ignorer. Le créateur recherche sa maîtrise formelle, l'unité au delà de la technique dominatrice. Pour reprendre les mots d'Adorno, nous dirons que "l'art est absorption des techniques" et le but de l'artiste consiste à les porter jusqu'à leur négation. L'accomplissement de la technique serait sa mort même au profit d'une technique personnelle, singulière, celle de l'artiste qui se laisse dépasser par son moi "je est un autre" Rimbaud au plus profond de sa force imaginaire et créatrice. Si, à regarder une œuvre d’art, on a la nette impression qu’il s’en dégage une cohérence interne, ces régularités ne résultent pas pourtant de l’application mécanique d’une technique. C’est le paradoxe que souligne Kant : l’art procède bien d’une maîtrise technique mais les règles ainsi appliquées ne préexistent pas à l’œuvre mais n’apparaissent qu’après coup. uniquement pour approcher d'une autre manière la vérité de l'objet.

Avons-nous besoin de l’art pour nous faire une idée du beau ?

Concepts :

L’art et le beau

Ce sujet question le rôle de l’art : nous sert-il à voir la beauté ? à former le concept, l’idée du beau ?

Comment se forme ce concept ? Soit c’est une idée innée, préexistante aux œuvres d’art, soit c’est l’expérience de l’art qui permet de former cette idée empiriquement.

Se faire une idée : au sens strict, former l’idée. Dans un sens plus large : comprendre, approcher de la compréhension

Problématique :  L’art est-il ce qui crée la beauté ?

La beauté naturelle, une idée de la beauté sans la médiation de l’art ?

Il existe une beauté naturelle, une beauté du monde : nous n’avons pas besoin de l’art pour voir la beauté d’un paysage ou la beauté d’une personne. C’est une beauté en mouvement que l’on comprend intuitivement

L’art doit imiter la nature (Aristote) car c’est un moyen de connaissance des choses. Mais si l’art doit imiter la nature, n’est-ce pas aussi parce qu’il nous permet de voir le beau alors qu’au quotidien, l’homme n’est pas forcément sensible à la beauté naturelle ?

L’imitation de la nature est une fin médiocre pour l’art et la beauté artistique est mille fois supérieure à la beauté naturelle (Hegel). Nous pouvons observer la beauté naturelle tous les jours, alors pourquoi la reproduire par l’intermédiaire de l’art ? Nous avons déjà une idée du beau par la nature, mais l’art est l’œuvre d’un esprit libre.

Existe-t-il une idée du beau préexistante à l’art ?

Platon : il y a une idée du Beau, qui fait partie des principes du monde. L’esprit doit contempler les idées pour les saisir. L’imitation ne produit que des images, de pâles copies des idées

Certes, il y a peut-être une idée du beau mais cette idée se saisit à travers la manifestation sensible de l’art (Hegel)

Le beau est universel : pour qu’il y ait universalité, il faut qu’il y ait une idée de beauté indépendante des productions artistiques (Kant)

L’art crée sa propre beauté : nous avons besoin de l’art pour penser la beauté

L’art est une démarche libre. Alain : la beauté émerge avec l’œuvre, pas de critères de la beauté qui sont préétablis

L’art trouve de la beauté, crée une idée de beauté là où on ne la voit pas. Kant : « l’œuvre d’art n’est pas la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose » (ex de  La Charogne , Baudelaire)

L’art est-il une forme de connaissance ?

Les distinctions conceptuelles qu'il nous faudra travailler et développer dans notre dissertation :

Connaissance / et Savoir

Nature / et Culture

La culture se distingue de la Nature en ce sens qu'elle n'est pas ce qui est inné à l'Homme mais ce qui est acquis par celui-ci. L'Homme est un être de culture, il transforme le monde dans lequel il vit pour l'habiter. Il se sort de son état d'animalité, de Nature, par le langage, les traditions, le savoir mais aussi l'art.

Il nous sera utile de comprendre que la culture peut s'entendre dans le sens d'une transformation, d'une amélioration. Amélioration de soi, transformation de soi vers une (pleine) humanité.

Ce qui est inné // et ce qui est acquis

Art // et Technique

Les beaux-arts // l'artisanat

Savoir-faire

Le questionnement  s'organise donc autour de la relation entre l'Art et de la connaissance.

Reformulation du sujet :

L'art peut-il contribuer à la constitution d'un savoir ?

Peut-on appréhender une œuvre d'art d'une autre manière que par notre perception et notre sensibilité  ?

Peut-on connaître grâce à l'art ?

Problématisation:

Le sujet de la dissertation  présuppose que la réception et la création artistique puissent être autre chose qu'une expérience simplement esthétique . Il soulève les questions suivantes :

Quelle est le but de l'art ?

Plan possible :

I. L'art est avant tout une expérience esthétique

A. . L'oeuvre d'art est la réalisation sensible d'une idée. C'est une réalisation sensible et esthétique de l'idée ou des pensées d'un artiste. Ici nous parlons de l'art au sens de Beaux-arts (distinction art et artisanat).

B. « L'art » au singulier montre qu'il a quelque chose de singulier et de commun à toutes les œuvres d'art et c'est l'expérience esthétique que nous en faisons. En effet, l'art a pour fin la beauté, la satisfaction esthétique ou pas. En ce sens, la réception n'encourage pas une forme de connaissance quelconque puisqu'elle concentre ses efforts dans les émotions suscitées, plaisir....

C. Cependant, ce goût s'éduque tout comme le jugement esthétique résulte d'un apprentissage. Dans  La Distinction.Critique social du jugement,  Bourdieu explique qu'apprécier les qualités d'une œuvre d'art relève d'un apprentissage d'une certaine conception de l'art, du beau, d'après la civilisation dans laquelle on appartient. On l'acquiert par l'éducation et la transmission . Il y aurait donc autant de concepts du beau que d'éducation et de cultures.

II. L'art éduque notre perception

A. Nelson Goodman a tenté de théoriser la réception perceptive des œuvres d'art, de la musique, des performances artistiques. Théorie de la partition. En cela, nous pouvons dire que l'art devient une forme de connaissance par les nombreux théoriciens de la musique, de la danse, etc.

B. Selon Kant, la culture (au sens de culture artistique) s'acquiert au contact de l'art car par l'art, l'Homme épanoui (éduque) la sensibilité de son esprit. Le plaisir que suscite l'art met en mouvement l'imagination et la réflexion, deux facultés de l'esprit humain. L'art devient une forme de connaissance.

C. Il conviendrait ici de rappeler une définition de la connaissance.

III. Le rôle de l'art dans la société

A. Ici, par « art », nous entendrons toutes les formes artistiques y compris l'artisanat. L'art au sens de création esthétique demandant un certain savoir-faire. Le savoir-faire de l'artisan se transmet, c'est une forme de connaissance

B. L'art est une représentation du monde, de l'Homme par l'Homme. Les œuvres d'art permettent donc d'apporter aux spectateurs un savoir sur le monde qui les entoure, à percevoir des choses qu'ils ne percevaient pas auparavant.

Choisit-on d'être artiste? Sujet corrigé série S Pondichéry 2016

Compréhension du sujet : Problématisation

Thèmes de l'art/ Liberté

Sommes nous libres de créer? Choisis t'-on d'être artiste?

Le choix nous ramène au libre arbitre = liberté.

Choisit on d'être artiste? Est-ce une aspiration, une vocation? Doit-on être fait pour ça? Etre artiste serait une vocation, ce qui suppose aussi la reconnaissance de l'artiste = tout le monde ne peut donc pas être artiste.

Comment créer?

Faut-il vouloir créer? Ou créer est-ce une inspiration qui nous transcende? Un artiste est-il un génie?

Créer = être artiste n'est pas produire un objet de type artisanal.

Un artiste est-il un génie ou un travailleur acharné?

Un artiste peut-il vouloir être artiste ou cela est-il indépendant de sa volonté?

Plan possible

I - on ne choisit pas d'être artiste

Un génie qui pour déployer son art est peut-être d'abord un travailleur acharné, aiguisant son art pour le rendre plus puissant : l'artiste sait qu'il doit développer ses talents qu'il a déjà en lui.

L'artiste doit-être possédé par sa création. Le génie est toujours dépassé par le fruit de son art. L'inspiration fait de lui un Elu. Le créateur devient l'instrument de sa création

Ainsi Klee affirme que l'artiste a pour seule préoccupation de «rendre visible, non rendre le visible ». Le génie s'affirme donc en imposant ses propres règles et ses créations ne sont pas de fidèles reproductions de la nature, des exercices purement techniques. L'art créé, recréé les choses offertes par la vie et ne se contente pas de les reproduire. La technique et sa maîtrise permet de créer mais l'art recréé les choses

Un élu qui est chargé d'une mission particulière car il est porteur de l'humanité : il transmet un message au sens commun.

II - Je me fais artiste : c'est mon choix

Je détermine mon essence librement, mon choix est d'être un artiste reconnu et je travaille pour être à la hauteur de mes ambitions. Pas de déterminisme pour craindre l'échec ou croire en une réussite non méritée. je suis ma décision, je veux être artiste. Je choisis d'être artiste.

Un artiste doit travailler et en ce sens en tout artiste, il y a un artisan

L'artiste se définit par son habileté. En matière d'art son habileté et sa dextérité lui autorise la belle imitation de la nature. Sa reproduction est fidèle et reflète la réalité avec tout ce que cela suppose. Tout dans les détails est conforme à l'original, les couleurs, la perspective.... Dans ce cas de figure, la technique est maîtrisée. Un artiste se définit donc d'abord comme un artisan. La technique précède l'art car pour faire de l'art, il faut de la technique.

L'artiste n'est pas qu'un artisan et son art n'est pas qu'une technique acquise. Chaque artiste a sa manière de voir, elle est singulière, elle lui est propre et le définit en tant que créateur.

Avoir des dispositions et de la volonté suffisent parfois à faire un artiste si celui-ci a cette aptitude particulière à saisir l'ineffable, l'indicible et à le transcrire pour faire de son "je" un autre lui-même, un autre moi qui me crée en créant. On retrouve la question de la création bien au-delà de son point de départ, travailler ne suffit jamais pour s'élever à la création mais elle suppose une ouverture particulière au monde, un regard offert au monde.

Citations sur le thème de l'art

  • Lalande : « L’art ou les arts désignent toute production de la beauté par les œuvres d’un être conscient ».
  • Léonard de Vinci : « L’œil reçoit de la beauté peinte le même plaisir que la beauté réelle ».
  • Boileau : « Il n’est pas de serpent, ni de monstre odieux qui par l’art imité ne puisse plaire aux yeux ».
  • Kant : « L’art n’est pas la représentation d’une belle chose mais la belle représentation d’une chose ».
  • Pascal : « Quelle vanité que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance de choses dont on n’admire pas les originaux ».
  • Malraux : « De même qu’un musicien aime la musique et non les rossignols, un poète des vers et non les couchers de soleil, un peintre n’est pas d’abord un homme qui aime les figures et les paysages. C’est un homme qui aime les tableaux ».
  • Malraux : « l’art est un anti-destin ».
  • Cocteau : « L’art est un mensonge qui dit la vérité ».
  • Cocteau : « Le mystère nous échappe, feignons d’en être l’auteur ».
  • Nietzche : « L’imagination du bon artiste produit constamment du bon, du médiocre et du mauvais. Mais son jugement extrêmement aiguisé choisit, rejette, combine ».
  • Paul Valery : « Si les dieux gracieusement nous donnent tel premier vers, c’est à nous de façonner le second ».
  • Alain : « La loi suprême de l’invention humaine c’est qu’on n’invente rien qu’en travaillant ».
  • Stendhal : « La beauté est promesse de bonheur ».
  • Kant : « Le beau est l’objet d’un jugement de goût désintéressé ».
  • Kant : « Le beau est ce qui plaît universellement sans concept ».
  • Kant : « La beauté est la forme de la finalité d’un objet en tant qu’elle est perçue dans cet objet sans représentation d’une fin ».
  • Kant : « Est beau ce qui est reconnu sans concept comme l’objet d’une satisfaction nécessaire ».
  • Kant : « Le goût esthétique est un universel nécessaire affectif ».

Freud, Derrida, Hegel, Kant, Marcuse... / Qu'est-ce que la beauté?

Qu'est ce qu'une Vanité ?

Exemples de sujets de dissertation

Art, réalité, vérité.

- L'artiste a-t-il besoin d'un modèle ? - L'art modifie-t-il notre rapport à la réalité ? - L'art nous éloigne-t-il du réel ? - L’œuvre d'art est-elle une imitation de la nature ? - En quoi l'art permet-il d'accéder à la vérité ? - L'artiste fuit-il la réalité ? - Peut-on assimiler l'art à une connaissance ? - L'art est-il le règne de l'apparence ? - Existe-t-il un progrès dans les arts ?

La question du goût et de la réception des œuvres

- L'art s'adresse-t-il à tous ? - Faut-il être connaisseur pour apprécier une œuvre d'art ? - Est-il nécessaire d'être cultivé pour apprécier une œuvre d'art ? - L'art s'adresse-t-il principalement aux sens ? - Qu'admire-t-on dans une œuvre d'art ?

Fonctions de l'art ?

- Peut-on concevoir une société sans art ? - L'homme a-t-il besoin de l'art ? - Une œuvre d'art est-elle utile ? - Une œuvre d'art est-elle un objet sacré ? - A quels besoins l'art peut-il répondre ?

Quand y a-t-il "art" ?

- Peut-on reprocher à une œuvre d'art de "ne rien vouloir dire" ? - Pourquoi ce qui nous déplaît dans la vie nous plaît-il dans une oeuvre d'art ? - L'artiste doit-il chercher à plaire ? - Devient-on artiste en imitant d'autres artistes ? - Est-ce le regard du spectateur qui fait une oeuvre d'art ?

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Date de dernière mise à jour : 01/08/2023

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Commentaire / Dissertation

Méthode simple pour réussir

Le repérage sur texte

  • Kant Qu'est-ce que les Lumières?
  • Husserl, rapports vérité/science
  • Exercice de reformulation
  • Exercices de philosophie

Problématiser 

  • Exercices. Concepts/Repères
  • Exercices sur les présupposés

L'existence humaine/ La culture

  • Le désir- le besoin   / Le langage 
  • Art et technique
  • Nature et Culture  
  • Conscience/Inconscient
Humanités, Littérature, Philosophie, bac 2021

SAMABAC

Exemple de dissertation philosophique corrigée ( L’art nous détourne-t-il de la réalité ?)

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  [Analyse problématique]

A priori  l’art ressort de l’artifice qu’on peut opposer à la réalité sans fard. Mais y a-t-il une réalité sans un regard où elle est perçue ? L’art est un mode de perception qui de fait établit une relation à la réalité. L’art met en jeu une représentation englobante du regard et du réel. De ce point de vue, il semble paradoxal que l’art puisse nous détourner de la réalité.

Le divertissement est une façon de se détourner. L’étymologie latine du mot divertissement le confirme clairement. L’artifice artistique peut proposer une « réalité alternative » et donc nous divertir de la véritable réalité tragique mais aussi banale au point de donner une sensation de « désert du réel ».

Cette clarification du paradoxe implique cependant une ambiguïté. Ce divertissement peut être positif aussi bien que négatif.

Il peut être positif s’il nous permet de mieux armer notre énergie vitale. L’art peut enchanter le banal. L’art peut nous familiariser au tragique par le biais de réalités alternatives dystopiques. Le détournement artistique de la réalité est alors vital. On pourrait accuser l’art de renoncer à la vérité désespérante. Au contraire on peut voir en l’art le moyen par excellence de valoriser la réalité ou d’être une illusion nécessaire à la vie elle-même pour en supporter le vertige infini, la notion vérité étant au fond l’ennemi d’une volonté de vitalité.

Ce divertissement peut cependant être négatif puisque l’art peut être une stratégie d’évitement des questions existentielles. Le détournement artistique se voudrait un dépaysement de la réalité usuelle. Ce divertissement s’inscrirait dans une stratégie d’artifices pour ne pas faire face au tragique et au banal. Le détournement artistique risquerait alors d’être inauthentique.

Revenons au paradoxe énoncé précédemment. Il nous invite aussi à constater que le détournement artistique peut être sous un autre jour un retour à une réalité renouvelée dans sa perception.

Même l’oeuvre d’imagination pour être persuasive doit être crédible. La recherche de vraisemblance est donc une composante essentielle de la démarche artistique. Ce n’est pas donc par hasard que l’art pictural a développé la perspective qui a ensuite permis à la science de progresser dans la description du réel.

Quand l’art imite la réalité en cherchant la vraisemblance même si c’est pour nous divertir de la réalité usuelle, il rend crédible une vision renouvelée de la réalité. L’art change notre rapport à la réalité. Le détour artistique annonce ainsi un nouveau retour au réel.

Mais dès lors qu’est-ce qu’on appelle réalité ? Avoir le sens des réalités nous place du côté de l’utile et de l’efficace. Or à vrai dire l’art est un artifice qui peut nous rendre contemplatif nous libérant ainsi de ce réalisme assez plat pour nous ouvrir au réel tel quel dans sa fraîcheur sans cesse réactivée.

  I – L’art non symbolique nous détourne de la réalité spirituelle transcendante.

A – L’art éloigne du réel car c’est une copie de copie de l’idée.

Exemple des 3 lits de Platon en  République X . L’idée de lit qui seule en permet la réalisation et donc la réalité, le lit matérialisé par l’artisan qui est utile mais périssable, le simulacre de l’artiste qui n’en offre ni un plan ni la jouissance.

Le simulacre confond la réalité et le monde de la mortalité, il nous fait oublier la réalité éternelle. Le tragique et le banal seraient la résultante entre autres de ces simulacres.

B – La supériorité de l’art égyptien sur l’art grec selon les platoniciens.

L’art grec idéalise la jeunesse adolescente. Ses valeurs sont matérialistes au sens d’une valorisation des appétits démesurés du corps (sexualité, appropriation, reconnaissance). Mais comme ces valeurs sont insatiables et que la mortalité du corps fait obstacle à tout accomplissement matériel, cet art montre ensuite la dimension tragique inexorable de la vie. Mais si on retrouve la dimension symbolique de l’art égyptien, on peut redécouvrir la beauté de cette réalité intérieure de l’esprit. Cette réalité intérieure découvre des forces de conscience étrangères à la mort.

C – Transition critique :

Cette vision privilégie une réalité transcendante et aboutit à une condamnation ou une dépréciation de la vie matérielle. Au nom du spirituel, on condamne alors tel type d’art. N’y a-t-il un refus sous-jacent de la réalité inhérent à toute censure artistique ? On peut être un philosophe matérialiste sans tomber dans un consumérisme ignorant de toute spiritualité. L’harmonie artistique inclut dans une certaine mesure, quant à elle, l’immanence de la vie matérielle dans notre perception du réel.

  II – L’art nous révèle des secrets de la réalité.

A – L’harmonie nous découvre un point de vue d’en haut où réalité et perfection coïncident.

L’harmonie peut intégrer l’imperfection relative dans une perfection plus grande. Notre regard sur le tragique et le banal peut en être transfiguré. Par exemple, l’art chrétien implique la crucifixion de l’innocent et en même temps son éternisation. L’harmonie montre que derrière l’apparent chaos du monde, il y a aussi un ordre de perfection en jeu. La vie matérielle n’est pas une simple dégradation ontologique de la réalité spirituelle immatérielle.

B – L’art nous libère du regard utilitaire sur le réel sensible en nous ramenant à sa perception première qui implique émerveillement, ravissement, étonnement, etc.

L’art est une expérience de la perception elle-même qui est l’expérience première du réel pour nous. La réalité sensible existe consciemment à travers nous. Par exemple, regarder un cube de Tony Smith est comme regarder un objet sans histoire qui se déploie en nous et qui finit par nous regarder. L’art nous libère de notre regard intentionnel et découvre la réalité d’une perception non intentionnelle dans laquelle l’objet déploie son être.

C – Transition critique : le sublime submerge la perception humaine.

Il faut donc reconnaître que notre perception humaine usuelle n’est pas la perception même du réel. Nous savons pas ce qu’est percevoir comme une chauve-souris. Nous ignorons la réalité de sa perception. Cependant l’art peut-être mieux que la science nous met en situation de l’entendre. Nous ne percevons pas comme une chauve-souris mais nous pouvons mentalement le comprendre à l’aide de l’art. Certains écrivains nous permettent d’investir une perception autre. Dans les premiers chapitres de  Bruit et Fureur , Faulkner nous fait vivre de l’intérieur d’un individu avec des déficiences mentales. Wajdi Mouawad dans  Anima  nous donne à voir une histoire à travers les yeux d’animaux divers. L’art explore les limites de la perception humaine. A vrai dire, l’expérience du sublime nous fait concevoir que nous ne pouvons pas comprendre le réel.

  [III – L’art nous met en lien avec l’élan évolutif cœur de la réalité caractérisé par une singularisation accentuée de la réalité.]

L’art en nous dévoilant l’expérience du sublime nous fait retourner au réel. Le sublime montre que le réel sature notre perception si bien qu’il nous échappe. Notre vie humaine routinière n’est en regard de ce réel qu’une transition infime dans le temps long de l’évolution du vivant et de la conscience qui n’en est qu’une émanation partielle. L’objet d’art authentique s’inscrit dans le temps moyen de l’histoire des visions du monde. L’art en ce sens ne nous détourne pas d’une réalité indifférenciable de visions du monde.

On remarquera que certaines visions du monde sont plus inclusives que d’autres. L’approche symbolique dont les platoniciens se réclament et l’approche classique qui insiste sur l’harmonie semblent ne plus être antithétiques dans l’art chrétien. L’icône chrétienne par exemple peut reprendre des canons esthétiques développés par l’approche classique en gardant toute la force du symbole. Le visage y devient celui de l’invisible. Le visage n’est pas un simple masque (persona) pris par un invisible supposé ; il est son incarnation. En un sens l’art y rend visible l’invisible sans que cet invisible ne cesse de l’être. L’art de l’icône révèle bien une réalité invisible, un fait subjectif et non une simple valorisation religieuse par le biais de symboles.

Hegel nous propose une vision du monde extrêmement inclusive mais aussi malheureusement totalisante de cette histoire des visions du monde. Il prétend s’inscrire en quelque sorte à la fin de l’histoire de leur manifestation. Mais en affirmant que le réel est rationnel et que le rationnel est réel, il refuse d’entendre l’expérience du sublime proprement dite. L’art contemporain a souvent révélé une perception pure en amont même de la perception humaine. Là encore l’art rend visible une réalité invisible mais non réductible au concept. Nombre d’artistes comme Yves Klein, John Cage ou Fabienne Verdier plus récemment ont ainsi puisé à l’expérience spirituelle asiatique : le non-mental est la source de ce qui se manifeste dans le geste accompli de l’artiste. Contrairement à la position de Hegel, la perception non mentale ne s’y enclot jamais dans la perception mentale : le percept artistique s’ouvre sur une réalité qui échappe au concept. En ce sens, l’art ne peut pas mourir alors que le discours philosophique peut arriver à ses limites théoriques.

Mais à vrai dire l’impersonnalité de l’expérience asiatique d’une perception non-mentale ne rend pas obsolète la dimension personnelle de l’art occidental. Le non-mental n’exclut pas l’individualisation. L’expérience du singulier de notre individualité est particulièrement résistante à la seule perception mentale du réelle. Le langage du mental est toujours fait de généralités puisque les mots et donc les concepts pointent des ensembles de faits. Ce langage finit donc par ignorer la singularité du réel. L’individualisation prisonnière du langage reste souvent mimétique et égocentrique. L’art permet de renouveler notre perception en résistant à la généralisation. Le cliché mimétique est par excellence l’obstacle à la valeur artistique. Le langage pour ne plus faire obstacle à l’individualisation doit être réinvesti sous la forme d’un style. L’art est en effet une invitation à la perception  du  singulier, à un devenir singulier libéré des seuls modèles collectifs existants. L’art authentique comme accès au devenir singulier de la perception est une forme de participation à l’évolution du vivant ; il est la trace d’un élan évolutif au cœur de la réalité vivante.

Évidemment ceci n’empêche pas que certaines propositions esthétiques agissent comme un divertissement purement mental. La catharsis (la purgation des émotions accumulées) peut se réduire par exemple à s’identifier à des super-héros qui malgré leur(s) super-pouvoir(s) ont des problèmes quotidiens semblables aux nôtres autant en terme de tragique qu’en terme de banalité. Cette pseudo-expérience esthétique n’est plus alors qu’un objet de consommation. Bien entendu un certain art élitiste n’est pas non plus exempt d’une logique de distinction sociale par la consommation d’un produit incompris des classes populaires. Ces types de consommation esthétiques ne nous inspirent pas d’être nous-mêmes créateurs : elles confirment souvent notre suffisance narcissique. Elles font de nous des êtres seulement satisfaits d’eux-mêmes qui passent de bons moments. Les consommateurs de super-héros ou de distinction culturelle que nous sommes, s’ils en restent là, risquent de s’illusionner. Avoir une vaste culture esthétique n’est pas encore être un « spectateur artiste ». L’art vécu authentiquement ne nous détourne pas du besoin d’être comme besoin de créer. Être créateur est l’unique horizon authentique que Nietzsche pointa le premier comme celui d’un surhomme à venir. Au-delà de Nietzsche lui-même, le surhumain ne doit pas être compris comme une extension de l’humain en terme de puissance ou d’intelligence érudite mais comme une ouverture à de nouvelles perceptions inimaginables dont l’art le plus noble pourrait favoriser l’épigenèse.

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L'art Exemples et citations

La différence entre l'art et la technique.

« Je confesse une fois de plus que le travail m'intéresse infiniment plus que le produit du travail. »

Paul Valéry

« Calepin d'un poète »

« L'Art est ce qui révèle à la conscience la vérité sous forme sensible. »

Georg Wilhelm Friedrich Hegel

Rendre sensible ne se réduit pas à rendre visible. Certes, les beaux-arts (architecture, sculpture, peinture) sont les premiers arts évoqués par Hegel, et les premiers auxquels on pense lorsqu'on dit « art ». Mais l'esthétique traite aussi de la musique et de la littérature, où l'élément sensible n'est plus visuel, mais sonore puis émotionnel.

L'art est un langage basé sur l'expression sensible du vrai, qui stimule les sentiments humains mais peut mener aussi à des réflexions. L'émotion ressentie devant une œuvre permet d'accéder à la vérité, comme si seule une œuvre « vraie » pouvait émouvoir. C'est l'une des différences entre l'art et la technique, essentiellement utilitaire.

« [À] proprement parler, [les œuvres d'art] ne sont pas fabriquées pour les hommes, mais pour le monde, qui est destiné à survivre à la vie limitée des mortels, au va-et-vient des générations. Non seulement elles ne sont pas consommées comme des biens de consommation, ni usées comme des objets d'usage : mais elles sont délibérément écartées des procès de consommation et d'utilisation, et isolées loin de la sphère des nécessités de la vie humaine. »

Hannah Arendt

La Crise de la culture

Dans cette citation, Arendt met en évidence la distinction entre l'œuvre d'art et l'objet technique : les objets techniques sont plus éphémères que les œuvres d'art. En effet, ces dernières, contrairement aux objets techniques, ne s'inscrivent pas dans la vie ordinaire : elles n'ont aucune fonction dans la société (ce qui les soustrait à la consommation et à l'usure). Les œuvres d'art existent pour le monde, c'est-à-dire qu'elles sont destinées à survivre aux générations.

« Il reste à dire en quoi l'artiste diffère de l'artisan. Toutes les fois que l'idée précède et règle l'exécution, c'est industrie. […] Pensons maintenant au travail du peintre de portrait ; il est clair qu'il ne peut avoir le projet de toutes les couleurs qu'il emploiera à l'œuvre qu'il commence ; l'idée lui vient à mesure qu'il fait ; il serait même rigoureux de dire que l'idée lui vient ensuite, comme au spectateur, et qu'il est spectateur aussi de son œuvre en train de naître. Et c'est là le propre de l'artiste. »

Système des Beaux-Arts

© Gallimard, coll. « Tel », 1920

Pour Alain, le propre de l'artiste est qu'il ne possède pas une idée déterminée de l'œuvre qu'il réalise avant de l'avoir réalisée. C'est en réalisant son œuvre que la règle qui la détermine est rendue manifeste.

« À l'époque de la reproductibilité technique, ce qui dépérit dans l'œuvre d'art, c'est son aura. »

Walter Benjamin

L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique

Pour Benjamin, ce qui a toujours caractérisé l'œuvre d'art est son « authenticité », c'est-à-dire son statut d'œuvre originale. Or, la reproduction technique des œuvres d'art ruine l'idée même d'authenticité de l'œuvre d'art : pouvant être reproduite à l'infini, l'œuvre d'art s'intègre à la culture de masse et est ainsi désacralisée.

Le jugement de goût

« Lorsqu'il s'agit de ce qui est agréable, chacun consent à ce que son jugement, qu'il fonde sur un sentiment personnel et en fonction duquel il affirme qu'un objet lui plaît, soit restreint à sa seule personne. […] le principe "à chacun son goût" (s'agissant des sens) est un principe valable pour ce qui est agréable. »

Emmanuel Kant

Critique de la faculté de juger

Pour Kant, le jugement qui se rapporte à l'agréable, c'est-à-dire à la façon dont un objet affecte les sens d'un individu, est un principe relatif et subjectif.

« Lorsqu'il dit qu'une chose est belle, il attribue aux autres la même satisfaction ; il ne juge pas seulement pour lui, mais pour autrui et parle alors de la beauté comme si elle était une qualité de la chose. »

Pour Kant, le jugement de goût sensoriel (l'agréable) doit être séparé du jugement esthétique, que traduit l'exclamation : « c'est beau ! ». On ne discute pas du goût pour l'agréable, et on admet qu'un autre n'aime pas notre plat préféré.

« L'"œil" est un produit de l'histoire reproduit par l'éducation. » 

Pierre Bourdieu

La Distinction. Critique sociale du jugement

© Éditions de Minuit, coll. « Le sens commun », 1979

Si Bourdieu dit que l'œil est le produit d'une histoire et d'une éducation, c'est que pour lui, l'idée d'une catégorie esthétique du beau valant universellement est le fruit de l'histoire. Ainsi, le regard à porter sur une œuvre d'art pour en apprécier la beauté suppose un apprentissage.

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Cours de Philosophie sur l’art

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Introduction

Avant toute chose, il est nécessaire de clarifier les connotations que le terme « art » avait dans la Grèce antique. En effet, Herbert Read, philosophe et historien anglais insiste sur le fait que la plupart des problèmes de l’éducation artistique moderne proviennent d’une mauvaise interprétation du concept d' »art » chez Platon. À son époque, la « tekhnè » [τέχνη], et son équivalent latin ars, désignait toutes les formes de production humaine, y compris l’artisanat, les sciences sociales et même le travail qualifié. Paul Oskar Kristeller a démontré de manière convaincante que le sens moderne du mot « art » a été inventé au XVIIIe siècle. La tradition des Beaux-Arts a alors ossifié cinq pratiques (peinture, sculpture, architecture, musique, poésie) sous le signifiant « art ». L’émergence d’un marché de l’art européen à cette époque a fait naître un nouveau besoin de distinguer les œuvres d’art des autres marchandises. Des concepts tels que le « génie », le « chef-d’œuvre » et l’image romantique de l’artiste sont devenus des mécanismes de plus en plus importants pour justifier le caractère unique, la désirabilité et les prix exorbitants des « beaux-arts » , en particulier de la peinture, qui reste la forme d’art la plus commerciale. Les conséquences en ont été la séparation entre l’artisan et l’artiste. Les pratiques artistiques conceptuelles du vingtième siècle ont déployé des efforts considérables pour élargir à nouveau la signification de l' »art », le poussant dans ce que Rosalind Krauss a appelé « le champ élargi ». Sur le plan politique, ces pratiques visaient à créer des formes d’art délibérément inclassables, immatérielles et non commercialisables, résistant ainsi à la cooptation par le marché ou les systèmes de galeries.

I – La représentation artistique

Les mots « représentation » ou « imitation » désignent généralement des théories philosophiques de l’art qui, si elles ne sont pas directes, remontent aux travaux de Platon (424/423-348/347 avant notre ère) et d’Aristote (384-322 avant notre ère). À la suite de Platon, ces théories suggèrent que l’art est essentiellement mimétique, ce qui signifie que son objectif premier est de représenter une réalité extérieure et plus authentique. Ces théories sont restées influentes pendant la Renaissance, ne s’estompant qu’au XIXe siècle, et persistant dans les tentatives « de bon sens » d’aborder l’art aujourd’hui. La Poétique d’Aristote (335 avant J.-C.), en particulier, décrit une subdivision taxonomique des arts et de leurs caractéristiques essentielles qui reste influente aujourd’hui, notamment dans la théorie littéraire. Toutefois, compte tenu de la portée limitée de cette introduction, cette section se concentrera principalement sur Platon.

La distinction connotative entre l’art en tant qu' »imitation » ou « représentation » dépend de la façon dont on lit Platon. Comme la tekhnè, la mimesis avait des connotations étendues dans la Grèce antique, notamment « refléter », « exprimer » et « copier », ainsi que « représenter » et « imiter ». Par conséquent, la sophistication de la théorie de l’art de Platon, qui est parfois trop facilement effondrée dans sa proscription et sa censure ultimes des arts, peut être manquée avec une lecture négligente. La lecture persistante, mais simpliste et inexacte, est basée sur le célèbre Livre X de La République (380 avant J.-C.). D’ici, la conclusion est généralement que Platon rejette tout art comme une « simple imitation » des Formes idéales – des concepts abstraits mais entièrement purs tels que la beauté, la vertu et la vérité, qui précèdent l’expérience tout en l’informant. Les Formes ne peuvent être connues que des dieux, ou peut-être des rois philosophes que Platon envisageait de gouverner dans La République. L’art peut les indexer mais jamais les égaler en raison de l’imperfection des êtres humains. Étant donné que l’art représente souvent des objets et des actions du monde existant qui ne sont eux-mêmes que des imitations de Formes idéales, il s’ensuit que l’art mimétique représente un simulacre trois fois plus éloigné (une copie d’une copie des Formes), et par conséquent l’un des ordres les plus bas de la connaissance.

Pourtant, malgré leurs imperfections, l’art et la vie tendent tous deux vers la pure perfection des Formes. Par exemple, tout au long du livre V de La République, Platon soutient que l’harmonie de l’État républicain parfaitement ordonné se rapproche tellement des « vertus cardinales » que sont la sagesse, le courage, la discipline et la justice qu’elle apaise l’esprit d’une manière qui transcende même les meilleures œuvres d’art. De même, malgré son statut ontologique apparemment bas, Platon suggère que le meilleur art peut être utilisé comme un outil éducatif, bien que sous une forme strictement censurée (livre III, 376e2-402a4). Cependant, pour Platon, la caractéristique problématique de l’art est qu’il suscite nos émotions ; son affectivité nous pousse à agir de manière non rationnelle. Les artistes s’appuient sur l’inspiration divine, et non sur la logique. Le public d’une pièce de théâtre est séduit par le drame, ou la foule d’un spectacle musical est envoûtée par ses rythmes. L’art est puissant, corrupteur, donc dangereux. C’est la raison principale de son infâme proscription de l’art dans la république idéale (livre X, 605c-608b).

Tout en considérant l’art comme une imitation, la Poétique d’Aristote s’oppose à la critique méprisante de Platon à l’égard des arts mimétiques. Il suggère même qu’ils peuvent profiter à la société de la manière suivante. Tout d’abord, il affirme que l’art ne se contente pas d’imiter la réalité, mais l’accentue. Pour Aristote, les compétences créatives de l’artiste peuvent nous en apprendre davantage sur la nature de la réalité que la réalité elle-même. Il affirme que la poésie peut nous en dire plus que les particularités de l’histoire grâce à l’expression des universaux. Deuxièmement, l’émotion centrale à l’expérience de l’art peut fonctionner comme une forme de libération cathartique pour le public, l’aidant éventuellement à purger des sentiments négatifs et à surmonter d’autres problèmes.

Alors que les théories de l’imitation se demandent si l’art est une accentuation du monde ou son simple simulacre, les théories de la représentation et de la néo-représentation se concentrent davantage sur l’acte de communication. L’art ne représente pas simplement le monde ; il s’agit d’une représentation produite en pensant à un public spécifique auquel elle s’adresse et qui, à son tour, reconnaît son contenu et son statut d’art. En réfléchissant au développement de ces théories, Peter Kivy affirme que le changement d’accent signifie que leur véritable héritage philosophique se trouve dans le travail du philosophe analytique John Locke sur le langage. Il insiste sur le fait que les mots signifient principalement des idées, même imparfaites, formées dans l’imagination d’un individu ; la communication est alors le transfert réussi des « idées » d’une imagination à une autre. Comme le souligne Kivy, cette position lockéenne a été utilisée pour soutenir une pléthore de comptes « cinématographiques » de l’art littéraire et visuel, qui considèrent l’art comme une représentation mentale partagée avec succès entre l’artiste et le public. La représentation mentale, dans ce sens, se réfère aux images engendrées dans l’esprit par les phrases littéraires poétiques et les actions dramatiques, ainsi que par les couleurs, les formes et les formes des arts plastiques. Kivy soulève deux objections principales à ce modèle cinématographique. Premièrement, il est plus valable pour la peinture figurative que pour les autres formes d’art. Deuxièmement, le terme « représentation » confond inutilement sémantique, conscience, phénoménologie et présentation. Bien que la littérature ne soit clairement pas non-représentationnelle, les formes d’art littéraires, telles que les romans, contiennent de vastes étendues qui communiquent d’une manière qui n’implique pas d’images. En outre, une théorie représentationnelle de l’art (littéraire ou visuel) nie les différences entre le « spectateur » de l’art (théâtre/public/passif) et son « lecteur » (roman moderne/privé/actif).

II – L’esthétisme dans l’art

Les théories de l' »attitude esthétique » s’attachent moins à isoler les caractéristiques essentielles des œuvres d’art qu’à décrire un certain état de réceptivité qui rend l’expérience de l’art possible. Selon ces théories, pour s’intéresser correctement à l’art, nous devons adopter une forme particulière de distanciation ou de désintéressement. Dans ce cas, l’art est jugé en dehors de l’influence du désir subjectif ou des motivations ultérieures. Le plus important défenseur contemporain de la théorie de l’attitude esthétique est Jerome Stolnitz. Pour lui, l' »attention désintéressée » signifie que l’on se concentre sur les objets d’art plus longtemps que sur les objets du monde réel, que l’on compatit à leurs objectifs et qu’on les rencontre pour leur seul intérêt. Avant lui, Edward Bullough avait caractérisé l’attitude esthétique comme une « distance psychique », où le moi quotidien est nié afin de créer un espace pour rencontrer le monde d’un point de vue esthétique. Cependant, le compte rendu le plus influent de cet état spécial de réceptivité esthétique se trouve dans la Critique du jugement de Kant. Selon les propres termes de Kant, « il ne faut pas avoir le moindre préjugé en faveur de l’existence de la chose, mais être entièrement indifférent à cet égard pour pouvoir jouer le rôle de juge en matière de goût ». Pour Kant, les jugements désintéressés sont non cognitifs – ils se situent en dehors de la connaissance conceptuelle de l’objet jugé, de l’intérêt moral pour celui-ci ou des plaisirs qui en découlent. L’attitude esthétique implique donc la suspension volontaire de ce qui précède afin d’expérimenter les beaux objets comme si l’on n’en avait aucune connaissance préalable. Son exemple est un palais, qui ne peut être apprécié esthétiquement ni par son propriétaire, en raison de sa vanité possessive, ni par ceux qui l’ont construit, en raison de leur connaissance du sang et de la sueur dépensés pour sa construction. De même, l’art véritable doit être distingué de « l’art rémunérateur », dont l’attrait résulte partiellement, voire totalement, d’une récompense financière associée. Il convient également de faire une référence rapide, mais insuffisante, à Arthur Schopenhauer, dont Le monde comme volonté et représentation contient une contribution importante à la théorie de l’attitude esthétique. Schopenhauer considère la contemplation esthétique comme une forme de sanctuaire contre la violence et l’asservissement du monde de la Volonté (pulsions, instincts, envies). Pour lui, une contemplation esthétique attentive nous rapproche du monde platonicien des Formes, tout en nous permettant de mieux comprendre le monde sensible qui nous entoure.

La critique philosophique la plus influente de ces théories est celle de Dickie dans Le mythe de l’attitude esthétique. Son objection est que la contemplation « désintéressée » n’est qu’une façon de prêter attention à l’art. En termes de rigueur philosophique, elle est donc indistincte de la contemplation attentive « intéressée ». Pour pousser plus loin l’argument de Dickie, nier l’histoire sociale d’une œuvre d’art pour mettre en valeur son affect esthétique produira une idée particulière de l’art, tout comme expliquer l’art comme un simple réflexe de ses conditions de production en produira une autre. Aucune des deux approches ne peut prétendre à la plus grande validité dans ce scénario. Une approche dialectique sensible, intégrant à la fois l’affect esthétique et la sociologie de l’art, pourrait s’approcher davantage de la complexité de la question « Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ? ».

Les théories de l’attitude esthétique sont tombées en disgrâce à la fin du XXe siècle, peut-être à cause de la critique de Dickie, mais aussi en raison de l’influence croissante des théories sociologiques et matérialistes de l’art. La revendication du désintéressement comme condition nécessaire à l’expérience de l’art a scandalisé de nombreux commentateurs de gauche. La réfutation sociologique classique vient de la Distinction de Bourdieu – un long texte, citant un éventail écrasant de données statistiques pour démontrer que le « désintéressement » esthétique est une illusion bourgeoise, accessible uniquement à ceux dont la situation financière privilégiée leur permet le luxe du temps, ou la distance illusoire, pour une telle contemplation. Selon la lecture de Kant, les « artistes rémunérés » ne sont pas de vrais artistes, malgré le fait qu’aucun artiste ne peut vivre que d’air frais. Bourdieu conclut que l’attitude esthétique est simplement l’attitude de la classe dominante, et que la pureté de l’attitude esthétique n’est qu’un mépris voilé pour l’impureté, et par conséquent l’infériorité, de la culture populaire de la classe ouvrière. Comme nous l’avons vu, la critique d’art contemporaine, comme O’Doherty et Bishop, a souligné que l’attitude esthétique trouve son équivalent physique et spatial dans le modèle hégémonique du cube blanc. À partir des années 1960, les pratiques artistiques radicales ont tenté de problématiser l’image bénigne des galeries d’art en tant que lieux neutralisés et universels de contemplation désintéressée.

III – La théorie institutionnelle de l’art

Pour Danto, le monde de l’art décrit un système fermé et autoreproducteur d’institutions, de discours, de critiques, d’éditeurs et d’artistes, qui sont tous investis dans une définition de l’art convenue. La fonction première du monde de l’art n’est donc pas la production d’œuvres d’art spécifiques, mais la reproduction et la diffusion d’une idée dominante de l’art par le biais d’institutions culturelles et éducatives telles que les écoles, les universités, les musées ou les galeries. L’argument de Dickie est encore plus direct. Pour lui, l’art est simplement tout artefact ou activité qu’un représentant du monde de l’art a désigné comme étant de l’art. Cela ne veut pas dire que les pratiques artistiques ne peuvent pas exister en dehors du monde de l’art, comme les activités des peintres amateurs ou des innombrables étudiants-artistes, mais simplement que ces activités ne seront pas reconnues comme de l’art sans leur reconnaissance institutionnelle officielle.

Étant donné que la section précédente de ce chapitre a déjà suggéré que le monde de l’art est exclusif et non représentatif, son pouvoir absolu d’agir en tant qu’arbitre de ce qui est de l’art et de ce qui ne l’est pas est hautement problématique. Par conséquent, toutes sortes de pratiques artistiques radicales ont cherché à saper son autorité. Une stratégie récurrente de l' »avant-garde », qui remonte au Pavillon du réalisme de Courbet, consiste à créer des expositions indépendantes à la périphérie du monde de l’art, où des pratiques alternatives et oppositionnelles peuvent émerger. De telles contre-expositions ont été organisées par les impressionnistes, les dadaistes et les surréalistes. Toutes ces œuvres semblent avoir été récupérées par le monde de l’art sous une forme ou une autre, et beaucoup ont acquis un statut canonique. Cette capacité du monde de l’art à assimiler son opposition symbolique semble renforcer les thèses de Dickie et de Danto.

À partir des années 1960, de nombreux artistes ont tenté ce qu’on appelle aujourd’hui la « critique institutionnelle » des pratiques d’exclusion et d’élitisme du monde de l’art. Une exposition tristement célèbre de Hans Haacke au musée Guggenheim de New York (1971) associait des photographies d’immeubles de New York à des dossiers financiers, des diagrammes et des cartes de Manhattan afin d’exposer les liens entre un administrateur du Guggenheim et l’un des marchands de sommeil les plus notoires de New York ; son exposition a ensuite été annulée. En 1989, Andrea Fraser s’habillait comme une employée du Philadelphia Museum of Art et proposait une visite guidée de la collection, remplie d’exagérations, de désinformation et de parodie institutionnelle. Cette performance ne se contente pas de satiriser les manières guindées et les comportements orchestrés des fonctionnaires des galeries, elle souligne également à quel point le public de l’art se fie aux interprétations institutionnelles pour traduire ses propres expériences.

Précédant la Critique institutionnelle et la Théorie institutionnelle de l’art, et les dépassant peut-être toutes deux, se trouve un essai influent et durable du philosophe juif allemand Walter Benjamin, intitulé « L’œuvre d’art à l’ère de la reproduction mécanique ». Écrit pendant l’ascension des nazis au pouvoir, ce texte invite à « une liquidation de grande envergure » des institutions traditionnelles de l’art, dont les structures sont, selon lui, complices de la passivité sociale qui a permis l’ascension du fascisme autoritaire. Benjamin était enthousiasmé par la capacité (« valeur d’exposition ») des nouvelles technologies de production visuelle (photographie, lithographie, cinéma) à créer de nouveaux publics pour l’art en dehors du monde de l’art, changeant ainsi la façon dont l’art est reçu et compris. Avec l’avènement de ces nouvelles formes d’art, la réception individualisée de l’art, comme l’observation d’une peinture seule dans une galerie, est remplacée par l’expérience collective de la vision d’un film dans un cinéma, ou d’une affiche dans l’espace urbain. De ce fait, l’autorité des institutions artistiques pour contrôler la signification de l’art s’estompe, notamment parce que l’art vient désormais à notre rencontre, dans nos situations et nos contextes, plutôt que l’inverse. La conséquence en est que le sens de l’art est constamment recontextualisé et co-écrit au moment de la réception, plutôt que fixé au moment de la production par un artiste ou de l’exposition par une galerie ou un conservateur.

Benjamin utilise le terme « aura » pour décrire les concepts mystificateurs (créativité, génie, valeur éternelle, unicité, mystère) avec lesquels les galeries, la critique d’art et l’esthétique entourent la production artistique. Pour Benjamin, ces discours « auratiques » non seulement font paraître l’art plus spécial qu’il ne l’est, mais en exagérant le caractère unique de l’art et des artistes, ils tendent à laisser entendre que le reste d’entre nous est désespérément ordinaire ou limité en comparaison. Pour Benjamin, cela ressemble à la tendance générale du public à accepter passivement l’inégalité sociale et le statu quo, sans parler de l’adoration du « culte du Führer » dont il a été témoin dans l’Allemagne des années 1930. Cependant, la diffusion et la reproduction de masse de l’art provoquent progressivement le dépérissement de son aura. Ce « dépérissement » technologique de l’aura de l’art est inséparable de la création d’une sphère publique nouvellement dynamisée, critiquement active et démocratique, et donc irréductiblement politique. Les possibilités offertes par les nouveaux médias numériques, en particulier l’internet, ont multiplié cet effet politique de manière exponentielle. De simples technologies téléphoniques permettent aux utilisateurs de voler des fac-similés d’œuvres d’art célèbres, comme la Joconde du Louvre, et de les retravailler pour en faire un éventail infini de mèmes, de GIFs ou d’accessoires de mode sur Internet. Récemment, Andrea Fraser a reconnu avec pessimisme que de nombreuses pratiques de la critique institutionnelle s’étaient institutionnalisées. Pourtant, les technologies de reproduction numérique actuelles ont la capacité apparemment infinie de redéfinir perpétuellement l’art et ses institutions de bas en haut, et de « réactiver l’objet [d’art] reproduit », ce qui conduit à un formidable bouleversement de la tradition qui est l’avers de la crise contemporaine et du renouveau de l’humanité.

Des définitions étroites de l’art basées sur la représentation, la forme, l’expression ou l’appartenance à une attitude esthétique spécifique ou à un cadre institutionnel, nous avons développé une position qui insiste sur le fait que ces critères sont mutables et historiquement contingents. Cette contingence est révélée à la fois par une lecture philosophique attentive et par l’agencement d’œuvres d’art contemporaines. La seule affirmation universelle que nous pouvons faire pour l’art est qu’il s’agit d’une forme de pratique. Ainsi, nous pourrions conclure que ce que nous appelons expression en art est inconstant et étroitement lié aux diverses spécificités de la pratique.

La faiblesse des théories restreintes de la représentation, de l’expression et du formalisme est la centralité qu’elles donnent à l’artiste et au critique en tant que locus de la signification. Contre ces théories, nous avons identifié que l’origine de l’art réside autant dans les modes de forme sociale que dans la structure sociale. Les actes individuels de production artistique font partie d’une série de chaînes de signification continues qui se propagent à travers les structures générales de signification telles qu’elles se manifestent à ce moment-là. En bref, ces actes sont additifs ou perturbateurs. En revanche, la théorie institutionnelle court le risque d’expliquer la production, l’exposition et la réception artistiques d’une manière qui laisse inexpliquée la charge perturbatrice de l’œuvre individuelle. Enfin, on a reproché à l' »attitude esthétique » de suggérer une expérience universelle de l’art moderne, en dehors de tout point de référence national, politique, historique ou culturel, et de masquer le caractère principalement blanc, bourgeois, occidental, patriarcal et hétéronormatif des discours et des bases de pouvoir du monde de l’art. Dans le même temps, l’acte esthétique peut aller à l’encontre de la normativité, en exposant la différence, l’hétérogénéité et le dissensus au sein de communautés de sens présumées comme le pense Rancière.

Nous concluons que pour répondre à la question « Qu’est-ce que l’art ? », nous devons être attentifs à ses significations littérales, nées des spécificités du matériau et du contexte. De plus, ce type de réponse interroge les hypothèses disciplinaires qui sous-tendent la question, un processus qui déconstruit finalement les prétentions de vérité de la philosophie. Ce qui reste, c’est une interaction paradoxale entre la matérialité et la signification, qui nous permet d’arriver à la conclusion limitée que les fonctions intrinsèques (représentation, forme et expression) coexistent avec des déterminants extrinsèques (attitude esthétique et institutionnalité), remettant en question les hypothèses qui sous-tendent bon nombre des positions (Platon, Fry, Collingwood, Dickie, etc.). Une philosophie qui cherche à révéler l’essence de l’art est aveugle à la particularité sensuelle et à l’hétérogénéité des œuvres d’art. L’intuition vient lorsque la philosophie analyse ces spécificités en retenant ses propres hypothèses. Elle peut aussi apprendre quelque chose sur elle-même dans ce processus.

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L’art est un phénomène complexe et controversé qui a suscité de nombreuses réflexions chez les philosophes depuis l’Antiquité. En effet, l’art interroge sur sa nature, sa valeur et sa place dans la société. Est-ce que l’art est avant tout un moyen d’expression personnelle ou est-ce qu’il y a des règles et des normes esthétiques qui le régissent? Est-ce que l’art a une valeur universelle ou est-ce que sa valeur est relative à chaque individu et à chaque époque?

Pourquoi l’homme a-t-il besoin de produire de l’art? Quelle est la place de l’art dans la société et quelle est sa valeur?

La question de l’art est un sujet de réflexion qui a occupé les philosophes depuis de nombreux siècles. En effet, l’art est un phénomène complexe et multifacette qui interroge sur sa nature, sa valeur et sa place dans la société.

Pour commencer, il est important de préciser ce que l’on entend par “art”. Selon la définition la plus courante, l’art est une activité humaine qui consiste à produire des œuvres esthétiques, c’est-à-dire des œuvres qui visent à susciter une émotion esthétique chez le spectateur. L’art peut prendre diverses formes, telles que la peinture, la sculpture, la musique, la danse, le théâtre, la littérature, etc.

Une des premières questions que l’on peut se poser est de savoir pourquoi l’homme a besoin de produire de l’art. Pour certains philosophes, l’art remplit une fonction sociale en permettant de transmettre des valeurs, des croyances et des émotions à travers les générations. Selon cette perspective, l’art jouerait un rôle important dans la formation de l’identité culturelle d’un groupe. D’autres philosophes, comme Kant, considèrent que l’art a une valeur en soi, indépendamment de toute fonction sociale. Pour Kant, l’art est un moyen de connaître le monde de manière autonome et de s’élever au-dessus de la contingence de la vie quotidienne.

Un autre débat philosophique concerne la nature de l’art. Est-ce que l’art est avant tout un moyen d’expression personnelle ou est-ce qu’il y a des règles ou des normes esthétiques qui régissent l’art? Les partisans de la première perspective, comme les romantiques, mettent l’accent sur la subjectivité de l’expérience esthétique et sur la liberté de l’artiste de s’exprimer de manière personnelle. Pour eux, l’art est un moyen de donner une voix à l’individualité et de s’émanciper des conventions sociales. D’un autre côté, les partisans de la seconde perspective, comme les formalistes, soutiennent que l’art obéit à des lois formelles

Enfin, la question de la valeur de l’art est également un sujet de débat philosophique.

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Bac philo - Fiche de révision sur le temps

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Un QCM de philosophie sur la notion "Le temps"

  • Philosophie

Le temps est une composante essentielle du programme de philosophie de terminale. Notion complexe, elle a fait l’objet de nombreuses théories au fil des siècles. Retrouvez dans cette fiche de révision tout ce que vous devez connaître sur le temps pour réussir au mieux votre épreuve de philo du bac.

Définition : Qu'est-ce que le temps selon la philosophie ?

Le temps est une notion complexe. Beaucoup d’auteurs ont tour à tour tenté d’en définir les contours. Si l’on doit toutefois se risquer à une première approche, on peut alors associer le temps à la notion de moment. Issu du latin tempus , le temps renvoie également à trois états distincts : le passé, le présent et le futur.

Les notions de philo au programme du bac

Le temps cosmologique

Si l’on se penche sur le sens primaire du temps, on peut se référer à l’approche d’Aristote et de Platon. Les deux philosophes s’accordent sur une définition basée sur le changement et l'irréversibilité, à savoir qu’il est impossible de remonter dans le temps. En cela, le temps est mesurable et suit une trajectoire linéaire.

Le temps psychologique

En opposition au temps cosmologique, on trouve ce que l’on nomme le temps psychologique. Ici, on cherche à démontrer qu’il existe un rapport ambigu entre la conscience du temps et la perception de la durée. Pour illustrer ce propos, l’exemple du ressenti du temps qui passe plus ou moins vite selon l’intérêt qu’on éprouve à l’égard d’une activité est particulièrement équivoque.

Le paradoxe de l’instant présent

Comment définir l’instant présent ? Il s’agit là d’une question épineuse, puisque par nature, le présent est insaisissable. En lisant ces mots, vous éprouvez la sensation d’être dans l’instant présent. Mais en réalité, ce moment appartient déjà au passé à l’instant même où vous en prenez conscience.

À l’inverse, on peut très bien arriver à la conclusion opposée, c’est-à-dire que le passé et l’avenir sont en réalité pleinement ancrés dans le présent. En effet, c’est toujours par le biais d’un raisonnement immédiat que vous parvenez à vous replonger dans le passé ou à vous projeter dans l’avenir. Autrement dit, le passé et le futur s'apparentent à des illusions, puisque nous sommes en réalité « prisonniers » du présent.

Temps et conscience : deux entités indissociables ?

Pour comprendre pleinement le temps, il faut nécessairement en avoir conscience.

Le temps est une intuition interne (Kant)

Pour Emmanuel Kant (1724-1804), le temps est une réalité pour la simple et bonne raison qu’il nous est impossible de ne pas le concevoir. Autrement dit, il est essentiel au fonctionnement du monde et à l’existence humaine. Ainsi, tout phénomène prend un sens en fonction de son évolution dans une temporalité.

D’après Kant, le temps et l’espace sont des données universelles. Ils forment le cadre indispensable à l’expérience du réel. Chaque homme a en lui l’intuition interne du temps et de l’espace, car sans elle, rien ne serait possible.

Le temps est une perception individuelle (Bergson)

Henri Bergson (1859-1941) développe la théorie selon laquelle le temps résulte davantage de la perception de chacun que d’une unité temporelle mesurable au sens strict du terme. Il distingue ainsi les notions de temps et de durée.

Pour le philosophe français, la durée s’apparente au concept de temps psychologique. Pour expliquer son propos, il prend l’exemple d’un morceau de sucre qui fond dans un verre d’eau et de l’impatience que nous éprouvons à le voir se dissoudre intégralement. Ici, notre rapport au temps n’est plus mathématique, mais bel et bien personnel. En d’autres termes, la durée perçue par notre conscience ne s’inscrit pas sur le même plan que le temps qui défile sur une horloge.

Il est à noter que pour Bergson, la mesure du temps (au sens de le chronométrer) constitue en réalité une mesure de l’espace. Pour illustrer ses dires, il prend l’exemple de l’aiguille qui défile sur un cadran. Selon le philosophe, ce que nous mesurons est en fait l’avancée spatiale de l’aiguille, et non un quelconque écoulement temporel.

Le temps, où une course effrénée contre la mort

Le temps nous permet de percevoir la réalité. Mais cela signifie également que son écoulement est pour l’homme synonyme d’angoisse, puisqu’elle présuppose un terme à l’existence.

L’homme en tant qu’être pour la mort (Heidegger)

Martin Heidegger (1889-1976) est un philosophe allemand. Il soutient la théorie selon laquelle la conscience du temps est une source d’angoisse existentielle pour l’homme. Pour lui, l’homme est un « être vers la mort » , c’est-à-dire qu’il doit nécessairement accepter sa finitude pour embrasser totalement son existence. En clair, la conscience du temps - et par extension de la mort - permet de donner un sens à sa vie.

Une quête de bonheur futile (Pascal)

À travers sa théorie du divertissement, Blaise Pascal (1623-1662) développe lui aussi l’idée selon laquelle la conscience du temps qui passe et de la finitude de l’existence pousse l’homme à être toujours en mouvement. Son approche se caractérise toutefois par un aspect plus cynique, puisqu’il estime que cette quête effrénée s'apparente à une fuite vaine. Pour le philosophe français, cette quête insatiable d’un meilleur avenir et l’impossibilité d’accepter sa condition ( « être au repos » ) est à l’origine du malheur le plus profond chez l’homme.

Le rôle de la mémoire dans notre rapport au temps

La mémoire de l’homme est intimement liée à son rapport au temps. Mais bien qu’elle dispose de nombreux avantages, elle peut également lui jouer des tours.

Un obstacle au bonheur et à la liberté (Nietzsche)

Selon Friedrich Nietzsche (1844-1900), la mémoire - au sens de la conscience du passé - est un obstacle à la liberté de l’homme. Le philosophe allemand appuie sa théorie en comparant l’espèce humaine aux animaux. D’après lui, l’homme serait en proie à la jalousie face aux bêtes qui parviennent à vivre l’instant présent sans se soucier de quoi que ce soit.

Pour Nietzsche, l’homme doit parvenir à oublier une partie de son passé pour avancer. L’idée de conserver en mémoire chaque échec, chaque déception ou chaque douleur s’inscrit, selon lui, en opposition avec l’accomplissement personnel.

Un moyen de lutter face à la fugacité du temps (Proust)

Marcel Proust développe l’idée d’une mémoire affective (1871-1922). C’est-à-dire la capacité à aller déterrer un souvenir enfoui de notre passé et à le magnifier. Généralement, l’appel à la mémoire affective fait suite à un stimulus, qu’il soit visuel, auditif ou encore olfactif. Dans son roman À la recherche du temps perdu , Proust évoque par exemple le retour à un instant fugace de bonheur après avoir trempé une madeleine dans une tasse de thé.

À travers la mémoire affective, l’homme est en mesure de revivre intensément des émotions du passé et d’avoir la mainmise, le temps d’un instant, sur l’inexorable fuite du temps.

Ces citations sur la notion temps à connaître pour le bac de philo en terminale

Afin de donner du sens à votre raisonnement, il est important d’étayer vos propos par des références d’auteurs. Retrouvez ici des citations clés sur la notion de temps pour l’épreuve de philo du baccalauréat :

« La durée réelle est ce que l'on a toujours appelé le temps, mais le temps perçu comme indivisible », Henri Bergson ;

« Le présent du passé, c’est la mémoire ; le présent du présent, c’est l’intuition directe ; le présent de l’avenir, c’est l’attente », Saint Augustin ;

« Le temps n’est pas un concept empirique ou qui dérive d’une expérience quelconque » , Emmanuel Kant ;

« Le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin » , Blaise Pascal ;

« On voit le passé meilleur qu'il n'a été ; on trouve le présent pire qu'il n'est ; on espère l'avenir plus heureux qu'il ne sera » , Louise d’Épinay ;

« Le temps n'est rien si on ne le pense » , Alain

« Tout s'anéantit, tout périt, tout passe ; il n'y a que le monde qui reste. Il n'y a que le temps qui dure » , Denis Diderot

Baccalauréat de philosophie : exemples de sujets de dissertation sur le temps ?

Retrouvez ci-dessous quelques exemples de questions philosophiques sur la notion de temps, susceptibles de vous être posées lors de l’épreuve du bac :

Est-on forcément forgé par notre passé ? ;

Peut-on comprendre le présent si l’on ignore le passé ? ;

Quelle est la valeur de l’éphémère ? ;

Le temps est-il une limite pour l’homme ? ;

Le temps est-il forcément destructeur ? ;

Comment être certain que le temps passe ? ;

Peut-on vivre au présent ?

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Temps en philo : le quiz de révision du bac

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En résumé, le temps est une notion complexe en philosophie. Plus que la simple représentation d’une aiguille qui trotte sur une horloge, il amène à de nombreuses interrogations sur notre rapport à l’existence, à la conscience  ou encore à la liberté .

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